Il n'est jamais trop tard pour soigner votre dépendance à l'amour

La codépendance est une dépendance, une dépendance à l’amour et aux relations.

Cette dépendance peut étouffer silencieusement votre couple et passer largement inaperçue pour celles et ceux qui sont pris dans le cercle vicieux du drame et de la toxicité.

Les racines de ce comportement se trouvent souvent dans l’enfance

Si votre mère ou votre père avait un problème avec le fait de fixer des limites, était toujours le/la martyr(e), ne pouvait jamais dire « non » aux gens et avait des moyens malsains de communiquer, vous avez probablement appris ces comportements.

Et vous les avez répétés dans vos propres relations.

Les enfants qui grandissent avec des parents émotionnellement indisponibles risquent également d’être codépendants.

Ils se retrouvent souvent dans des relations où leur partenaire est lui-même émotionnellement indisponible mais ils restent dans l’espoir de pouvoir changer la personne.

Quoi qu’il arrive, ils n’arrêteront pas d’espérer qu’un jour les choses iront bien.

Tout repose sur l’espoir

L’espoir que l’autre personne verra tout l’amour que vous donnez et sera inspirée à changer par exemple.

Vous croyez que si vous vous tenez simplement là, forte en apparence et donnez votre amour, votre compréhension et votre soutien, vous obtiendrez enfin l’amour que vous méritez.

Mais cette pensée est destructrice si vous n’avez pas de frontières saines.

Si rien ne vous protège des dommages physiques ou émotionnels, vous envoyez comme signal à votre partenaire que son comportement abusif est acceptable.

Le pire se produit quand vous ne réalisez pas ce qui se passe et que vous continuez à vivre dans une histoire sans amour parce que vous n’avez jamais appris à quoi ressemble un vrai partenariat.

Vous ne croyez de toute façon pas que vous méritez d’être « correctement » aimée et vous vous contentez donc de moins.

Souvent, vous vous retrouverez à subir des abus mentaux, émotionnels, physiques et même sexuels de la part de vos partenaires.

Une quête sans fin

Les gens qui sont codépendants cherchent souvent à se sentir mieux en trouvant des choses en dehors d’eux-mêmes.

Ils nouent des relations qui ne sont pas saines et cherchent à « réparer » l’autre personne.

Ils essaieront de « guérir » ou de « sauver » ce partenaire en prenant soin de tous leurs besoins et désirs.

L’amoureuse dépendante est tel un caméléon, devenant tout ce qu’elle croit que son partenaire désire le plus.

Sa pire crainte étant l’abandon, elle fera tout pour éviter cela ; ce qui signifie que le respect de soi est jeté par la fenêtre.

On peut dire que les accros à l’amour se concentrent davantage sur un fantasme de la relation que sur ce qu’elle est vraiment.

Ils ne peuvent voir que le potentiel du partenaire et choisissent d’ignorer le comportement abusif ou dysfonctionnel.

Êtes-vous codépendante ?

Si vous répondez oui à au moins 3 des affirmations suivantes, les chances pour que vous ayez des problèmes de codépendance sont élevées.

Je suis responsable de la façon dont les autres se comportent, réagissent et se sentent ;
Si quelqu’un est contrarié ou en colère, c’est ma faute et je dois y remédier ;
Laisser les autres vivre leur propre expérience est risqué pour moi, je dois donc les corriger (les contrôler) ;
La douleur des autres est mon problème ;
Mes sentiments ne sont pas aussi importants que ceux des autres ;
Mes besoins passent au second plan dans la relation ;
Je dois m’assurer que tout et tout le monde va bien, même au détriment de ma santé mentale, de mes limites et de ma sécurité ;
Si quelqu’un me traite mal, c’est parce que j’ai fait quelque chose de mal. Je dois faire plus d’efforts pour gagner l’approbation ;
Je ne fais pas confiance à mes sentiments ou à mon instinct.

La codépendance est enracinée dans l’auto-trahison et l’abandon de soi.

C’est la recherche éternelle de la validation et de l’acceptation via quelqu’un d’externe.

Cela vous laisse vide de sens et votre cœur fatigué.

Vous pouvez vous retrouver au bord de l’épuisement, devenir rancunière, amère et laissée avec le sentiment d’être seule et sans soutien.

Bonne nouvelle : vous pouvez apprendre à aimer autrement

La bonne nouvelle est que la codépendance est un comportement appris, ce qui signifie qu’il peut être désappris.

Si vous aimez votre partenaire et que vous voulez garder la relation, vous devez avant tout vous guérir.

Suivez ces étapes.

1. Fixez des limites

C’est la première étape. Établir des limites saines.

Ce sera probablement l’étape la plus intense et difficile et elle durera environ trois mois.

Il est préférable que vous recherchiez du soutien via une thérapie avant de vous engager vers la voie de la guérison. Vous pourrez y discuter des limites à définir et des moyens de les maintenir.

Comprenez que votre partenaire ou toute personne avec qui vous avez une relation malsaine peut se mettre en colère contre vous à ce stade.

Ils peuvent vous pousser à briser ces limites.

Soyez forte.

Établir des limites pour un codépendant est vraiment très difficile, je sais.

Vous sentirez une immense pression et beaucoup de culpabilité mais accrochez-vous, tout cela n’est qu’une illusion et vous n’avez rien à vous reprocher.

2. Accédez et parlez à votre enfant intérieur

La deuxième étape consiste à maintenir vos limites, même dans un environnement difficile fait de colère et d’incompréhension.

Et ensuite d’atteindre votre enfant intérieur.

Cette étape durera de trois à six mois.

Au fur et à mesure que vous progresserez dans la thérapie, vous commencerez à vous sentir responsabilisée et en charge de votre vie.

Vous serez amenée à expérimenter de plein fouet les émotions négatives liées à la codépendance : le chagrin, la honte et la peur de l’abandon.

Mais pour soigner votre dépendance, vous devez aider votre enfant intérieur.

Reconnectez-vous à vous-même et à vos propres besoins.

Que vous manquait-il enfant ? Étiez-vous laissée à vous-même ? Peut-être que vos parents étaient tout pour vous mais que vous vous sentiez aussi légèrement étouffée ?

Essayez de déterminer d’où vous viennent vos peurs et soyez claire sur les choses qui vous inquiètent et vous manquent.

Faites-en une liste si cela vous aide.

La confiance intérieure se construit progressivement, par la maîtrise de votre monde interne.

Une fois que vous aurez identifié vos peurs, commencez par de petites étapes.

Si vous constatez que vous comptez trop sur votre partenaire, faites de votre mieux pour résister à l’envie de chercher à vous rassurer tout le temps.

Faites confiance à votre propre jugement.

À chaque petit pas que vous faites, vous développerez lentement votre confiance.

Tout ce dont vous avez besoin est déjà là avec vous. Croyez en vous.

3. Construisez de nouvelles relations

Lors de la troisième phase, vous commencerez à établir de nouvelles relations avec des personnes saines, qui vous aideront à garder le cap.

À ce stade, vous serez toujours en contact avec la personne à laquelle vous étiez accro… ou pas.

Certaines seront parties et d’autres auront peut-être tenu le coup et travaillé sur leurs propres problèmes pendant que vous travailliez sur les vôtres.

Vous comprenez maintenant que les relations sont une question de réciprocité d’amour et de respect.

Cette étape a elle aussi une durée d’environ trois à six mois.

4. Maintenez le cap

Environ un an après avoir entamé ce processus de guérison, vous vous sentirez comme une nouvelle personne.

Vous n’aurez plus aussi peur ou ne serez plus aussi anxieuse.

Vous saurez comment définir et maintenir des limites saines. Bravo !

En conclusion

Si vous tombez dans la catégorie des amoureuses de l’amour, il est important de vous rappeler que la codépendance n’est pas QUI vous êtes mais bien COMMENT vous vous comportez.

Et même lorsqu’elle est dysfonctionnelle ou autodestructrice, la dépendance à l’amour est enracinée dans un besoin très réel de se sentir désirée, aimée et valorisée.

Le but est donc de combler vos besoins fondamentaux mais sans vous compromettre, plus jamais !

Tous ces efforts vous offriront une chance d’enfin goûter à l’amour que vous méritez tant.