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On a divorcé parce que je traitais bien mieux les étrangers que je ne la traitais elle

On a divorcé parce que je traitais bien mieux les étrangers que je ne la traitais elle

J’étais en général plus agréable avec les étrangers que je ne l’étais avec ma femme.

Des gens que je ne connaissais pas et que je n’aurais jamais revus. Je les traitais avec patience, courtoisie et politesse. Mais qu’en était-il de la personne qui vivait dans la même maison que moi, qui avait donné naissance à mon fils et fait pour moi plus que quiconque ? La plupart du temps, je ne faisais même pas preuve de courtoisie envers elle.

Alors que je n’étais même pas conscient de mes faux pas en tant que mari, je n’étais que trop conscient des siens – c’est quelque chose que j’avais remarqué dès mon enfance : je traitais souvent bien mieux les étrangers que les gens que j’aimais le plus.

Dès l’âge de 5 ans, je ne vivais que 9 mois par an avec ma mère et les 3 mois restants (les vacances scolaires) avec mon père qui vivait très loin.

Et j’étais clairement plus agréable avec ma mère qu’avec mon père.

Tout au long de ma relation avec ma femme, elle avait tenu à me faire remarquer les occasions où je faisais preuve de méchanceté, d’impatience ou d’un manque de considération. Elle tenait aussi à me faire remarquer que cela la blessait, parce qu’elle me voyait être gentil, patient et prévenant envers des étrangers. Elle se demandait pourquoi je la traitais ainsi.

Pour me défendre, je lui disais toujours : « je t’AIME. Je t’ai épousée. Tout ce que j’ai est aussi à toi », prétendant que ces choses devraient au moins m’offrir le bénéfice du doute.

Je ne sais pas pourquoi je faisais cela, ressentais cela ou pensais cela.

J’ai un petit garçon en CE2, que j’aime sans savoir comment l’exprimer. Il est mon tout. Mais parfois, je suis un idiot avec lui et je me déteste pour cela.

Quand il met des miettes, fait des erreurs (certainement courantes pour un garçon de son âge) ou échoue à répondre aux attentes que j’ai pour lui, il m’arrive de réagir avec colère et dureté.

Parfois, je m’imagine que cette colère et ces méchancetés sont les dernières choses que je lui dise et que je meure dans un accident de voiture. Et j’ai envie de pleurer. J’étais plus agréable avec d’autres adultes que je ne l’étais avec mes parents. J’étais plus agréable avec les autres que je ne l’étais avec ma femme.

J’étais et je suis encore parfois plus agréable avec d’autres enfants que je ne le suis avec mon fils.

Nous savons que nous aimons les personnes que nous aimons. Mais les personnes que nous aimons ne le savent que lorsque nous leur montrons, leur disons et leur en donnons la preuve. Ils ne se sentent pas bien comme par magie, simplement grâce à nos pensées ou à nos bonnes intentions.

Quand nous sommes plus agréables avec d’autres qu’avec eux, ils peuvent commencer à douter de notre amour.

Je ne sais pas ce que ressent un parent lorsque son enfant traite les autres mieux que lui. Je vis encore avec cette idée selon laquelle mon père est parfait, mais les choses évolueront certainement dans les années à venir. Je n’ai pas hâte de voir ce que cela fera …

Des choses terribles arrivent aux enfants qui ne se sentent pas aimés ou acceptés par leurs parents. Et des choses terribles arrivent aux gens qui ne se sentent pas aimés, désirés et se sentent rejetés par leur époux(se).

Tout ceci parce que parfois, nous traitons les étrangers bien mieux que les gens que nous aimons.

Mais comme souvent, vous n’êtes pas seul(e)

Il existe un terme : le « self object » (moi narcissiques). Et vous et moi avons des « ‘self object’ besoins » et si ceux-là ne sont pas assouvis, nous perdons notre sens de nous, nous sentons nuls et commençons à traiter les autres et nous-mêmes très mal. Nous infligeons involontairement des dommages à nos relations, notre mariage y compris.

Nous devons cette découverte ainsi que le terme (énoncé au milieu du XXème siècle) au psychanalyste Heinz Kohut. La psychothérapeute Diane Barth l’a, quant à elle illustré grâce à l’exemple de couples mariés, dans son excellent article « Why It’s Easier to be Kind to Strangers Than Our Partners », que j’ai d’ailleurs découvert suite à une recherche sur Google.

« Vient un moment dans chaque relation où nos partenaires, nos parents, nos frères ou nos sœurs, nos amis et même nos enfants nous abreuvent psychologiquement et émotionnellement, d’une manière dont nous n’aurions pas pu nous abreuver nous-mêmes. »

La plupart des gens – même s’ils ne sont pas parents – peuvent certainement se reconnaître en Robert et Anne, un couple marié.

Ils se sont battus pendant ses années avant d’avoir un enfant.

Quand ils ont enfin réussi, c’est un enfant plein de coliques et pleurant sans cesse qu’ils ont accueilli.

Tout le bonheur dont ils avaient rêvé et leurs attentes de ce à quoi devait ressembler une famille étaient bien différents de la vraie vie. C’était censé être extraordinaire et facile. Mais ce fut surtout épuisant et difficile.

Robert et Anne paniquaient tous deux. Anne avait l’impression d’être une mauvaise mère. Robert se sentait impuissant mais faisait tout ce qu’il pouvait, en offrant des conseils. Conseils qui énervaient Anne. Elle pleurait et lui reprochait de rendre les choses encore plus difficiles.

Il a baissé les bras. Elle s’est sentie abandonnée.

Je ne pensais pas DU TOUT que ça se passerait comme ça, pensèrent-ils.

Le stress provoque de nombreux dégâts dans un mariage, même si celui-ci peut être une bonne chose, comme lorsque l’on déménage, lorsque l’on accepte un nouveau poste ou que l’on accueille un enfant.

« Il est aussi courant de ne pas éprouver de compassion pour l’autre dans ces moments, même s’il semble que ça serait le sentiment le plus adéquat à cet instant-là. »

Barth écrit : « comment se fait-il que nous puissions faire preuve de compassion et de gentillesse à l’égard de nos amis, de nos proches et même d’étrangers, quand nous n’y arrivons pas avec les êtres aimés ? »

« Une partie de la réponse est à rechercher dans la signification même du terme ‘ compassion ’. L’empathie est l’une des clés de la compassion, que l’auteur Brené Brown définit comme l’aptitude à adopter le point de vue d’autrui, afin de comprendre et d’apprécier ce qu’il ressent. C’est exactement ce que nous attendons des êtres aimés. Par exemple, Anne attendait de Robert qu’il comprenne comment elle se sentait en tant que mère. Elle avait aussi besoin qu’il reconnaisse ses efforts et lui dise que le fait que son bébé soit difficile ne faisait pas d’elle une mauvaise mère. »

« Mais comme c’est toujours le cas dans un couple, Robert avait aussi des besoins. En particulier, il avait besoin qu’Anne l’aide à se sentir bien en tant que son compagnon. Il avait besoin de penser qu’elle parviendrait à calmer leur bébé. Et il avait désespérément besoin qu’elle lui montre qu’ils allaient devenir la famille dont ils avaient toujours rêvé. »

Kohut nous dit que les gens ont besoin que leurs « besoins narcissiques » soient assouvis, tout comme ils ont besoin d’oxygène pour respirer, de leur naissance à leur mort.

Kohut nous explique que les êtres humains utilisent les réponses de personne spécifiques – leurs partenaires amoureux, leurs parents, leurs enfants, leurs amis, etc. – afin de maintenir un sens de soi qui soit sain, équilibré, positif et stable.

En d’autres termes, nous faisons de ceux qui nous sont le plus proches, des parts de nous-mêmes et ces personnes nous abreuvent psychologiquement et émotionnellement, d’une manière dont nous ne pourrions pas nous abreuver nous-mêmes.

Nous nous appuyons littéralement sur les comportements de nos proches pour guider nos croyances à propos de nous-mêmes et pour connaître la personne que nous pensons être et regardons dans le miroir lorsque nous nous brossons les dents.

Et lorsque ces autres cessent de nous fournir ces réponses que nous sommes conditionnés à attendre ou auxquelles nous nous sommes habitués, nous ne sommes plus vraiment nous-mêmes. Nous cessons d’être les personnes que nous pensions être.

Et lorsqu’une personne devient quelqu’un d’autre, dans une relation amoureuse ou dans n’importe quelle relation, les choses ont tendance à péricliter.

Mais c’est quelque chose que vous savez déjà.

Parce que ça n’arrive pas qu’à vous. Ça n’arrive pas qu’à moi. Et le fait de savoir que nous ne sommes pas seuls permet généralement de se sentir mieux.

Mais ce n’est pas vraiment ce que je ressens, parce que c’est l’une des NOMBREUSES causes de divorce, qui ne seraient pas à l’origine d’un divorce si nous en avions conscience au préalable.

J’ai bien conscience que de nombreux domaines de ma vie mériteraient à être améliorés. Parfois, je fais ce qu’il faut. Parfois, je laisse mes mauvaises habitudes continuer à me compliquer la vie et à ronger mes relations.

Même quand je réalise que mes dires et mes actes blessent accidentellement quelqu’un que j’aime, je continue parfois à dire ou faire ces choses sans réfléchir.

Peut-être que ça sera toujours comme ça. Ou peut-être qu’il est plus difficile de rompre avec certaines habitudes qu’avec d’autres et qu’il faut simplement du temps. Je ne savais pas comment faire en sorte que ma femme se sente aimée. Je ne sais pas si maintenant, je saurais comment faire en sorte qu’elle se sente aimée.

Je sais simplement qu’une poignée de mauvaises choses sont arrivées parce que je n’avais conscience de la manière dont mes mots et mes actes l’affectaient. Puis, tout a périclité.

Mais l’on ne peut pas guérir une maladie que l’on est incapable de diagnostiquer. Et peut-être que maintenant qu’elle est identifiée, on y arrivera mieux. Tu le mérites, tout comme tous ceux qui comptent dans ma vie.

Si nous arrivons à traiter les étrangers avec gentillesse, à être poli et à agir avec prévenance, je pense que nous sommes capables de faire la même chose pour notre époux(se).

Et puisque je n’ai plus la chance d’avoir une épouse, je vais devoir compter sur vous pour trouver la réponse.

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Il s’est avéré que le Prince charmant n’était en fait rien d’autre qu’une définition plutôt fidèle du psychopathe.
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