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À l’homme qui m’a abandonnée alors qu’on attendait un bébé ensemble

À l’homme qui m’a abandonnée alors qu’on attendait un bébé ensemble

Cher ex,

J’aurais pu commencer cette lettre par t’insulter, te dénigrer, te traiter de l’un des noms que la plupart de mes amis conviendraient que tu mérites.

Peut-être que ça me donnerait 10 minutes de gloire par tous ceux avides de « feuilleton dramatique » mais ce serait un peu comme si tu gagnais aussi, n’est-ce pas ?

Je ne le ferai pas.

À la place, je voulais te dire que je vais bien.

Oui, tu as fait beaucoup de dégâts, physiquement et mentalement, mais je guéris.

Il y a encore beaucoup de choses qui me font peur et je sais que c’est le produit de l’abus dont j’ai souffert.

Mais je n’aurais jamais pu imaginer un jour que j’allais pouvoir sourire autant, sans toi dans ma vie. Que je me permettrais d’aimer un autre homme. Ou que je pourrais commencer à voir un avenir, emplie d’espoir, se présenter devant moi.

Je n’ai assurément pas vu ça la première fois que nous avons rompu. Ni la dixième. Ni toutes les autres fois. Enfin, sauf la dernière.

Ce que cette rupture m’a finalement apportée, c’est énormément de choses.

C’est par exemple ne plus avoir constamment peur que tu me trompes.

Je n’ai plus à m’inquiéter du fait que tu aimais un peu trop faire la fête et par extension, de l’impact négatif que cela aurait pu avoir sur notre fils.

Et puis, je n’ai plus à m’inquiéter que tu passes tes nerfs sur lui ou que tu lui parles comme tu me parlais.

Ni qu’il soit émotionnellement torturé comme tu l’as fait avec moi, me tourmentant pendant 5 des 6 années que nous avons passées ensemble.

Je dis « notre fils », mais c’est au passé. À présent, c’est « mon fils »

Et il est en sécurité. Il est stable, heureux. C’est un enfant qui a tout ce dont il pourrait avoir besoin. Et c’est quelqu’un qui a toutes les clés en main pour devenir un homme bien.

Et toi alors ? Qu’est-ce que tu deviens ? Est-ce que tu continues à faire des choix de vie merdiques ?

Est-ce que tu continues de choisir l’alcool et un peu de poudre plutôt qu’un trésor le plus incroyable du monde ?

Continues-tu de choisir le crime plutôt que de rester à la maison et de lire à un petit garçon qui aime les livres ?

Est-ce que tu continues de choisir de battre la femme que tu prétends aimer pendant qu’elle porte ce que tu as aidé à faire, au lieu de l’emmener chez le médecin ?

Menaces-tu toujours de violenter un petit garçon, avant même sa naissance, au lieu de le bercer pour qu’il s’endorme tous les soirs, en le regardant sucer son pouce ?

N’as-tu toujours d’yeux que pour la fête, l’instabilité, les femmes et le sexe ? Ou t’es-tu posé, en regardant mon fils grandir ?

Oui, mon fils, parce qu’un parent ne devient pas parent juste parce qu’il a conçu un bébé. Il devient parent quand il fait le choix d’abandonner les choses qu’il voulait mais savait mauvaises, les routes faciles, la négativité dans sa vie. Pour que son enfant puisse, lui, avoir une vie sûre, aimante, stable et normale.

Tu n’as pas choisi cette route. J’ai choisi cette route.

Et je voulais te remercier, aussi

Cela m’a pris du temps mais j’ai fini par accepter ton choix. Par accepter qu’après 6 ans de relation et après avoir découvert que j’étais enceinte, tu aies décidé que tu ne voulais plus faire partie de ma vie.

Il n’y a pas si longtemps, je te haïssais encore pour ça.

Mais j’ai à présent compris quel cadeau involontaire tu m’as offert, alors merci.

En disparaissant, tu m’as laissée la joie d’élever mon fils seule. Et c’est quelque chose que je ne pourrai jamais te rembourser.

Merci R., de m’avoir permis de donner à mon bébé assez d’amour et d’affection pour compenser ton absence.

Merci de ne pas lui avoir donné tes yeux brun foncé, qui m’auraient anéantie à chaque fois que je l’aurais regardé.

Mon plus grand merci, c’est d’être parti avant la naissance. Car nous savons tous les deux que tu l’aurais fait, tôt ou tard.

Mon bébé n’avait pas besoin de ce genre de chagrin d’amour sur sa route.

Je peux encore grincer des dents au son de ton nom, mais il n’y a pas un jour qui passe où je ne te remercie pas de m’avoir laissée ce bébé pour moi toute seule.

Merci de m’avoir forcée à grandir

Travailler à plein temps et être debout toute la nuit avec un bébé qui hurle n’était pas vraiment la définition du rêve que je me faisais d’être maman. Cependant, je ne l’échangerais contre rien au monde. Parce qu’un autre miracle s’est produit.

Tu vois, en partant, tu m’as permis de trouver quelqu’un de mieux adapté à la situation dans laquelle je me trouvais. Quelqu’un qui a offert de m’aider au lieu d’être effrayé.

Tu m’as permis de rencontrer un homme formidable, qui prend soin de mon fils à présent, ainsi que de moi-même, comme jamais tu ne l’as fait.

Merci de m’avoir fait réévaluer mes priorités. Je me suis rendue compte qu’entendre mon bébé roucouler devant moi sera toujours plus agréable que le rire gras de tes potes quand je venais te chercher dans ton bar.

Merci de m’avoir appris que mille couches de caca est encore plus préférable que de te réveiller dans ton propre vomi où tu t’étais évanoui.

Tu m’as fait grandir, tu m’as permis de voir que non seulement je pouvais être une maman incroyable mais que je pouvais aussi jouer le rôle d’un papa.

Être maman en solo a été l’une de mes plus grandes réalisations car cela m’a montrée que j’étais capable de tout.

Mon conte de fée

Parfois, l’ancienne vie que j’avais avec toi, celle de nos débuts me manque.

Mais c’est comme une crampe d’estomac qui vient et repart sans prévenir. La réalité me revient tout de suite en pleine face : la seule année magique avec toi, ça n’était que toi qui préparais le terrain pour m’abuser ensuite.

Et puis, surtout, comment donner de l’intérêt, à ces pensées nostalgiques, quand le petit mec avec qui tu ne voulais rien avoir affaire me regarde en gazouillant, en souriant ?

R., pour rien au monde je ne changerais quoi que ce soit.

Ce bébé a fait de moi une meilleure personne et je ne suis pas certaine que j’aurais aimé celle que j’aurais pu devenir s’il ne s’était pas pointé.

J’ai eu peur, bien sûr, et je sais que toi aussi, mais je ne me suis pas enfuie.

Au lieu de me « débarrasser de la situation », j’ai poussé. J’ai poussé en avant, de toutes mes forces et surmonté les obstacles qui se dressaient devant moi.

Et puis un jour viendra où mon bébé grandira

Il commencera à comprendre davantage. Il réalisera qui l’a élevé, qui s’est sacrifiée.

Alors, merci de continuer ta vie et d’être l’être humain égoïste que tu es.

Notre relation n’était de loin pas un conte de fées mais au moins j’en ai tiré un petit prince.

D’une certaine manière, tu m’as offert mon propre conte de fées !

Une vie pleine de bonheur, un bonheur pour toujours avec mon fils.

Et la dernière chose que tu m’as appris, c’est que parfois, le prince charmant n’est pas un amoureux qui vient à votre secours… Parfois, c’est un tout petit bout de chou, qui vous regarde avec des yeux pétillants et qui vous appelle « Maman ».

Cordialement,

Signé – une famille bien plus heureuse sans toi

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