Vous avez sans doute entendu parler du narcissisme ou du trouble de la personnalité narcissique.
C’est un trouble difficile à régler, principalement parce que les personnes qui en souffrent ne croient pas avoir de problème.
Un peu d’histoire
Bien que plus d’attention ait été accordée dernièrement au trouble de la personnalité appelé type de personnalité narcissique, il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau.
Alice Miller, psychologue suisse, a parlé de la notion d’abus narcissique au début des années 1980.
Elle fût la première psychanalyste à rompre avec le reste de la communauté en proposant une théorie selon laquelle les traumatismes ne doivent pas se présenter uniquement sous forme de violence physique ou d’abus sexuels.
Elle a affirmé qu’il y avait un moyen plus « basique » de maltraiter les enfants, par les comportements d’un ou des deux parents, telle que l’indifférence.
Qu’est-ce qu’un narcissique ?
Un narcissique est une personne qui ne se soucie que d’elle-même.
Tiré d’un personnage mythologique grec, Narcisse, dont l’histoire nous raconte qu’il était tellement épris de lui-même qu’il était tombé amoureux de son propre reflet.
C’est la pierre angulaire d’une personnalité narcissique.
Les narcissiques sont très égocentriques, car ils n’ont pas ce trait humain normal qu’est l’empathie.
Sans empathie, vous vous retrouvez avec une personne qui utilise tout le monde dans l’unique but de combler ses propres désirs.
En fait, les gens dans le monde d’un narcissique n’existent que dans le seul but de lui plaire et lui servir d’outil.
Qu’est-ce qu’un abus narcissique ?
Le terme d’abus narcissique fait référence à la façon dont les gens peuvent être émotionnellement manipulés par un narcissique et à la manière dont cela affecte négativement l’estime de soi et la confiance.
Le pire aspect de la violence émotionnelle est la façon dont vous ignorez presque complètement être victime de cette violence.
La victime d’abus narcissiques pense généralement qu’elle est folle, qu’elle ne mérite rien, ni amour ni inquiétude.
C’est exactement ce dont se nourrissent les narcissiques et c’est en rendant les autres peu sûrs et dépendants qu’ils trouvent leur pouvoir.
Si vous vous reconnaissez dans l’une ou plusieurs des situations ci-dessous, il y a de forte chance pour que vous soyez (ou ayez été) dans une relation toxique, terrorisé(e) par un(e) prédateur/prédatrice émotionnel(le).
1. Vous faites de la dissociation mentale
Les victimes d’abus ont tendance à se dissocier ou à se détacher de leurs émotions, de leur corps ou de leur environnement.
C’est comme vivre dans une zone de guerre où toutes les formes de pouvoir et de contrôle sont utilisées contre vous.
On peut citer l’intimidation ; l’abus émotionnel, physique et mental ; l’isolement, l’abus économique, l’abus sexuel, le contrôle, etc.
La menace d’abus est toujours présente et la dissociation apparaît comme un mécanisme d’adaptation automatique et spontané.
Il est enclenché pour faire face à un stress écrasant.
C’est un mécanisme de survie en quelque sorte.
Les symptômes de dissociation résultant d’un traumatisme peuvent se manifester par une dépersonnalisation (déconnexion de la conscience de votre corps et de votre moi physique), un engourdissement psychologique, une perte d’intérêt pour la vie, une amnésie concernant les actes de violence, etc.
Il existe une hypothèse qui stipule que la dissociation pouvait fournir un mécanisme de défense temporairement efficace en cas de traumatisme grave, mais sur du long terme, elle crée de gros problèmes psychologiques.
2. Vous marchez toujours sur des œufs
L’une des habitudes que vous prenez suite à un traumatisme est d’éviter tout ce qui risque de faire revivre ledit traumatisme.
Cela peut être d’éviter des personnes, des lieux ou des activités qui rappellent cette menace.
Vous vous retrouvez constamment à faire attention à ce que vous dites ou faites autour de l’abuseur.
Que ce soit votre ami, votre partenaire, un membre de votre famille, un collègue ou un patron, la peur de générer sa colère à nouveau ou d’attirer son attention est permanente.
Cet état d’hypervigilance vous rend anxieux/anxieuse en continu, avec la crainte de le « provoquer », de quelque manière que ce soit.
Chaque action que vous entreprenez doit être précédée d’une analyse détaillée pour savoir si cela risque de le bouleverser.
Et même après avoir bien réfléchi, vos meilleurs plans peuvent s’effondrer en un claquement de doigt, vous laissant avec un sentiment de désespoir et de détresse.
Par la suite, vous pourriez même prolonger ce comportement faussement agréable envers les gens.
Vous risquez de perdre votre capacité à être spontané(e) ou confiant(e), en particulier avec les personnes qui ressemblent ou peuvent être associées à votre agresseur ou à l’abus.
3. Vous avez commencé à compromettre votre intégrité et vos valeurs personnelles
Dans le passé, vous défendiez vos convictions, mais au sein de cette relation, vous avez commencé à tolérer des choses qui vous mettent mal à l’aise.
L’ironie, c’est que faire ces choses est la façon dont vous pensez prouver votre amour au narcissique.
Vous concentrez toute votre énergie sur la manière de le pousser à vous aimer.
Vous espérez qu’il vous traitera à nouveau comme l’âme sœur qu’il avait dit que vous étiez.
Paradoxalement, au « nom de l’amour », vous avez peut-être cessé de laisser des pourboires dans les restaurants, de donner du temps ou de l’argent à des œuvres caritatives.
Pourquoi ? Parce que le narcissique dominateur vous a dit que ces choses étaient stupides et qu’il vous a ridiculisé(e).
4. Vous souffrez de problème(s) de santé
Vos muscles sont raides, vos articulations sont douloureuses, vous vous sentez fatigué(e) tout le temps.
Complètement à l’ouest, vous vous sentez dépassé(e) par les événements.
Peut-être avez-vous du mal à sortir du lit le matin, peu importe combien de temps vous dormez.
Vous vous sentez souvent plus énergique la nuit que pendant la journée et vous avez des fringales.
Être maltraité(e) par un narcissique maintient votre corps dans un état de combat ou de fuite presque permanent.
Cela oblige vos glandes surrénales à pomper le cortisol à des niveaux élevés, au point qu’elles ne peuvent tout simplement plus suivre.
Lorsque cela se produit, votre capacité à tolérer le stress est considérablement réduite.
Cela vous fait ressentir de la fatigue et de l’épuisement, qui sont renforcés par l’incapacité de dormir correctement la nuit.
5. Vous devenez très méfiant(e), voire paranoïaque
Chaque personne représente désormais une menace et vous vous retrouvez inquiet/inquiète des intentions des autres.
Votre cerveau est en état d’alerte élevé. Vous êtes constamment tendu(e) et sur vos gardes.
Cet état de conscience, d’anxiété et de sensibilité accrues se manifeste souvent comme un besoin de toujours analyser votre environnement, à la recherche de menaces potentielles.
Avec ce cerveau en alerte constante, des réactions inappropriées ou même agressives dans des situations du quotidien peuvent arriver.
6. Vous avez des pensées suicidaires ou des envies d’automutilation
Les victimes de violence émotionnelle tombent souvent dans la dépression et l’anxiété.
Elles se retrouvent noyées dans un sentiment général de désespoir.
Elles ont l’impression que quoi qu’elles fassent, elles ne pourront jamais s’échapper.
De toute façon, elles ne peuvent rien faire pour changer leur situation.
Ce genre d’impuissance peut les amener à avoir des pensées suicidaires ou à adopter des comportements d’automutilation, comme un moyen de faire face à la douleur qu’elles ressentent.
Sachez que les victimes de violence entre partenaires intimes sont deux fois plus susceptibles de tenter de se suicider… à de multiples reprises.
7. Vous vous isolez
Les narcissiques éloignent souvent petit à petit les amis et la famille de leur victime.
Mais les victimes commencent également à s’isoler volontairement parce qu’elles ont honte de la situation dans laquelle elles se trouvent.
On peut remercier la tendance dans notre société à avoir des idées fausses et à blâmer les victimes pour les violences émotionnelles et psychologiques qu’elles reçoivent.
De nombreuses victimes ne parlent même pas de la situation avec les personnes dont elles sont les plus proches dans leur vie.
Elles éprouvent de la honte, de la peur, de la culpabilité et/ou de l’embarras d’être torturées par un narcissique.
Elles craignent que personne ne les comprenne ou ne les croie.
Alors au lieu de demander de l’aide, elles décident de s’éloigner des autres afin d’éviter le jugement d’une part et les représailles de l’autre.
8. Vous vous dépréciez
Bien que vous ayez fait vos preuves dans votre carrière, que vous ayez construit une base solide pour vous-même, que vous receviez des compliments concernant vos accomplissements, votre apparence, vous avez commencé à vous sentir comme un imposteur.
Peu importe le nombre de félicitations que vous recevez du monde extérieur, le narcissique ne semble pas le remarquer et pire encore, il se moque de vous.
Les narcissiques se moquent et vous tournent en ridicule pour de nombreuses raisons.
Pour se faire passer pour supérieurs par exemple, mais la principale raison pour laquelle ils se moquent du succès ou des bons côtés de leur victime est qu’ils aspirent à détruire l’estime de soi de celle-ci.
Quelle meilleure façon de vous maintenir sous leur règne que de vous faire croire que peu importe ce que vous accomplissez, vous êtes « toujours aussi misérable ».
Malheureusement, cela fonctionne assez efficacement dans de nombreux cas, ce qui fait que les victimes de ce type d’abus deviennent si brisées et dysfonctionnelles qu’elles perdent tout.
Carrières, enfants, maisons, comptes bancaires et pire encore, leur sens de soi.
9. Vous vous comparez aux autres et en ressortez toujours minable
Avec leur charme magnétique et leur charisme naturel, les narcissiques construisent facilement des harems de partisans qui leur permettront d’isoler encore plus leurs victimes.
Ils utilisent également quelques-uns de leurs partisans les plus fidèles pour mener à bien le « sale boulot » le cas échéant.
Cela peut être de les utiliser pour espionner la victime, collecter des informations sur elle ou la saboter.
Leur jeu quotidien est de manipuler la victime pour l’humilier en public et auprès du harem.
Il peut par exemple provoquer activement la jalousie chez son/sa partenaire.
Ensuite il lui fait remarquer son manque de confiance en lui/elle lorsqu’il/elle réagit enfin.
Si jamais la proie se dérobe à l’agresseur narcissique l’attention de « son » public, en étant trop sociale, sympathique ou confiante, il la rabaisse immédiatement, pour la déprécier.
Il est le seul à mériter les compliments.
En conséquence, la victime d’abus évite de plus en plus les interactions en société et voit son niveau de confiance baisser de jour en jour.
Dès qu’elle ose se dresser contre l’abus, le narcissique utilise des réactions de blâmes, lui reprochant d’être « nécessiteuse », « collante », « trop émotive », « trop sensible » et « réagissant de manière excessive ».
Il n’hésite pas à en parler auprès de ses admirateurs qui le confortent dans son discours, au détriment de la victime.
Forcément, elle finit par croire qu’il est de sa responsabilité de ne pas répondre, de ne pas réagir et qu’en plus, il a raison, elle est l’unique fautive.
10. Vous restez dans l’ombre, car de toute façon, « vous ne valez rien »
Reconnaissez-vous que vous vous doutez plus qu’auparavant ?
Les victimes d’abus narcissiques semblent souvent incertaines, cherchant constamment à savoir si elles n’ont pas commis d’erreur ou mal compris quelque chose.
Cette adaptation forcée à la violence narcissique est due au fait que le narcissique pointe TOUJOURS le doigt vers vous et vous blâme pour TOUS les hauts et les bas de la relation.
Parce que cette relation a des limites qui n’existent pas, vous vous trouvez constamment mis(e) et forcé(e) d’accepter la responsabilité de choses que vous n’avez pas faites ou dites.
De nombreux prédateurs pathologiques envient leurs victimes et les punissent d’avoir réussi.
Cela crée un conditionnement chez elles, où elles associent leurs joies, intérêts, talents et domaines de réussite à un traitement cruel et dur.
Ce conditionnement fait craindre à leurs victimes le succès, de peur qu’elles ne subissent des représailles et des réprimandes.
11. Vous prenez la défense de l’abuseur
Cette forme de harcèlement se nourrit de vos émotions.
Ici, le narcissique vous cause beaucoup de stress et d’anxiété, puis soulage brusquement ce stress.
La tactique la plus couramment utilisée par le narcissique dans cette catégorie est de vous ignorer complètement pendant un moment, sans raison.
Vous expérimentez alors violemment votre peur de l’abandon et lorsqu’il revient enfin vers vous, vous ressentez une vague de soulagement.
Les cycles répétés de départs et de retours sont émotionnellement épuisants.
Lorsque le narcissique revient après de nombreuses périodes où il vous a ignoré(e), vous êtes sans défense sur le plan émotionnel.
Vous serez plus enclin(e) à accepter ses comportements offensants afin d’éviter qu’il ne vous quitte à nouveau.
De plus, cela conduit souvent à se justifier, à présenter des excuses et à supplier le narcissique de rester, même si vous n’avez rien fait de mal.
Comment s’en sortir ?
Vous vous interrogez constamment sur le statut de votre relation, réfléchissez à ce que vous pourriez faire différemment, croyez que les problèmes dans votre relation sont votre faute ?
Peut-être même êtes-vous obsédé(e) sur ce que fait le/la narcissique, ressentez des sautes d’humeur, êtes constamment craintif/craintive et anxieux/anxieuse ?
Si oui, ce sont des signes du syndrome de violence narcissique.
Vous avez été victime de violence émotionnelle et vous avez subi les effets d’un traumatisme profond.
Si vous êtes actuellement dans une relation abusive de quelque nature que ce soit, sachez que vous n’êtes pas seul(e), même si vous vous sentez comme tel.
Il y a des millions de survivants dans le monde qui ont vécu ce que vous avez vécu.
Cette forme de tourment psychologique n’est pas réservée à un sexe, une culture, une classe sociale ou une religion.
La première étape consiste à prendre conscience de la réalité de votre situation.
La seconde, c’est de la valider, même si votre agresseur tente de vous faire croire que vous faites fausse route.
Vous pouvez démêler les noeuds de cette relation toxique.
Cependant, il est important de comprendre que les séquelles d’un traumatisme émotionnel doivent être prises au sérieux.
Les livres peuvent aider et nous vous conseillons de vous pencher également sur les programmes de secours qui incluent l’absence de contact (avec l’aide d’un coach si nécessaire), la déprogrammation de l’abus et la mise en œuvre de nouvelles routines quotidiennes.
Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à en parler autour de vous, ne gardez pas vos souffrances cachées.
Pourquoi mettre un terme à une relation peut être la meilleure chose pour vous
Il s’est avéré que le Prince charmant n’était en fait rien d’autre qu’une définition plutôt fidèle du psychopathe. Voilà ce qui t’attend si tu restes dans une relation amoureuse avec un homme toxique!