Les termes « empathe » et « narcissique » vous sont sans aucun doute familiers. D’ailleurs, les articles concernant les relations qu’ils entretiennent entre eux pullulent.
Et ce pour une raison bien précise : parce qu’ils sont souvent unis par des liens troublés et complexes.
Mais à quoi renvoient réellement les termes « empathe » et « narcissique » ? De quoi s’agit-il exactement et comment les définir ?
C’est ce que nous vous expliquons ci-dessous en tentant de faire le tri entre idées-reçues et réalité (clinique).
L’empathie : des définitions multiples
L’empathie : bref aperçu
L’empathie fait référence à la capacité de détecter et de comprendre les émotions des autres.
Cette capacité, si elle peut être travaillée est souvent mise en œuvre involontairement et parfois même inconsciemment.
Il s’agit donc d’une hypersensibilité générale (notamment aux sentiments de tous ceux qui entourent l’empathe).
Souvent, ce sont des gens qui placent les besoins des autres avant les leurs.
Des gens qui pensent aux autres avant de penser à eux. Ils sont animés par un puissant désir d’aider les autres et de leur apporter du réconfort.
L’empathie est aussi synonyme de compassion et de prévenance. En effet, les empathes savent faire preuve de beaucoup de compréhension et de tolérance.
Ils savent écouter et réconforter leurs proches, comme les inconnus !
Un sens profond des émotions
Quand beaucoup de gens excellent aujourd’hui dans l’art de la dissimulation, les empathes arrivent à découvrir leurs émotions profondes.
Les empathes ont donc un pouvoir extraordinaire : celui de sentir ce que ressentent les autres et surtout, de s’approprier ces sentiments comme s’ils étaient les leurs.
Face à ces sentiments, ils réagiront souvent avec compassion et dans une volonté d’aider les autres. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont un grand cœur.
Des liens profonds avec la nature
De manière générale, les empathes sont des gens très tournés vers la nature. Ils la considèrent avec beaucoup de respect et se sentent liés à celle-ci.
Ce sont des gens qui aiment être à l’extérieur. Ils aiment souvent marcher, que ce soit dans les bois ou sur une belle plage !
La nature agit souvent comme un exutoire pour eux, un moyen de se ressourcer. Les grands espaces les apaisent et leur permettent de se reconnecter à leur moi profond. Ils sont même essentiels à leur bien-être.
Cependant, chacun a ses propres inclinaisons. Certains sont plus attirés par l’eau, d’autres par la terre, etc.
Évidemment, leur empathie s’étend à toutes les créatures de la planète, notamment aux animaux. Souvent, ils se sentent plus à l’aise avec ces derniers qu’avec l’espèce humaine.
Les empathes : un manque de connaissance d’eux-mêmes
L’empathie n’offre pas que des avantages, bien au contraire.
Elle peut s’avérer problématique puisque les empathes ont souvent des difficultés à se connaître et à prendre une pleine conscience d’eux-mêmes.
La raison en est simple : ressentant les sentiments et les émotions de tous ceux qui les entourent, ils ont du mal à les distinguer des leurs.
Du mal à découvrir ce qui appartient à qui en quelque sorte.
Et c’est une problématique qui se rencontre notamment chez les individus n’ayant pas conscience de leur empathie ou ayant choisi de la « nier ».
Il est essentiel d’accepter ce que l’on est (c’est vrai pour tout le monde) afin de se découvrir plus en profondeur. Et ce n’est qu’au prix de cette découverte que l’on peut aspirer à la paix et au bonheur.
Le narcissisme : trouble mental et trouble de la personnalité
Nul besoin de rappeler encore une fois le mythe grec de Narcisse que tout le monde connait et duquel les troubles de la personnalité narcissique tirent leur origine.
Mais c’est grâce à Freud que le narcissisme entre dans la lexicologie psychiatrique.
C’est par contre en 1980 que les psychiatres commencent à parler de « troubles de la personnalité narcissique ».
La catégorie mentale fait d’ailleurs, la même année, son entrée dans le DSM-3, la référence en travaux en psychologie et en psychiatrie.
Le narcissique-type : un individu centré sur lui-même
Le narcissisme, c’est d’abord une estime de soi exagérée. C’est se penser supérieur à tous les autres. Avoir l’impression que l’on réfléchit mieux et plus vite que tout le monde.
Bref, les gens atteints d’un trouble de la personnalité narcissique se voient comme des êtres extraordinaires et donc, inadaptés à notre monde. Ils sont « au-dessus ».
Tout leur est dû. Ils sont presque divins et tous leurs besoins doivent trouver satisfaction.
Mais le narcissisme, c’est aussi une soif d’admiration et de reconnaissance. Beaucoup sont mégalomanes et aspirent à dominer les autres.
Un manque d’empathie total
Cet égocentrisme démesuré suppose aussi une absence totale d’empathie.
Étant complètement centrés sur leurs besoins propres, les narcissiques sont incapables d’envisager les sentiments expérimentés par les autres.
Il y a presque un déni de l’existence de sentiments autres que les leurs.
De fait, ils présentent souvent une tendance à la manipulation. Puisqu’ils ressentent le besoin de soumettre les autres à leur bon vouloir.
On remarque souvent une absence totale de considération.
C’est d’ailleurs, un trouble que l’on retrouve beaucoup dans les hautes sphères du pouvoir.
DES narcissismes et non pas LE narcissisme.
Ce n’est qu’à partir des années 80 que l’on commence à s’intéresser (vraiment) aux causes et aux manifestations des troubles de la personnalité narcissique.
C’est aussi à cette époque que l’on établit une typologie des différents types de narcissisme :
- Le narcissique séducteur (un peu à la manière d’un Don Juan)
- Le narcissique compensateur (tendance à la réclusion)
- Le narcissique élitiste (hautain et dominateur)
- Le narcissique fanatique (la folie des grandeurs à l’état pur)
- Le narcissique manipulateur
Bref, tout cela pour dire que le narcissisme prend des formes multiples et qu’il est impossible de parler de « narcissique » au singulier.
L’occasion aussi de préciser que seul un médecin est capable de poser un véritable diagnostic, même s’il existe certains signes révélateurs que vous et moi sommes parfaitement aptes à repérer.
Les troubles de la personnalité narcissique : causes et diagnostic
Parlons d’abord des causes. Difficiles de les isoler précisément, mais le narcissisme résulterait d’un ou plusieurs traumatismes subis pendant l’enfance.
On associe souvent le narcissisme à un manque d’amour et d’affection durant les premières années de la vie.
L’égocentrisme serait une réaction, un mécanisme de survie mis en place inconsciemment et afin de faire face au manque d’amour expérimenté au cours de la jeunesse du sujet.
Les enfants narcissiques sont souvent des enfants calmes et à la sociabilité normale.
Mais ils deviennent turbulents et instables durant la seconde enfance.
À nouveau, nous vous rappelons qu’un diagnostic ne peut être posé que par un médecin.
Quand narcissique et empathe se mettent en couple
Une attirance puissante
C’est un phénomène que les psychologues et les psychiatres isolent de plus en plus fréquemment : les narcissiques et les empathes semblent être attirés les uns par les autres.
Certainement, parce que chacun reflète les pires craintes de l’autre. Ce que chacun exècre le plus en l’Homme.
Mais au-delà de cette attirance, on peut se demander comment ces deux-là réussissent à rester ensemble.
Et la réponse est assez évidente et est à rechercher du côté de l’empathe.
Les empathes jouissent d’une forte capacité à s’identifier aux autres. C’est directement lié à leurs qualités.
En absorbant les sentiments des autres, ils arrivent à les penser et à les vivre comme s’ils étaient les leurs. Or, c’est ce qu’il se passe avec le narcissique.
Les empathes intériorisent toute sa négativité comme étant la leur. Par voie de conséquence, ils sont très vite habités par des sentiments de honte, de culpabilité, d’incompétence, etc.
Et très vite, ils se retrouvent piégés, persuadés qu’ils ne méritent pas mieux et qu’il est de leur responsabilité d’aider leur partenaire.
L’empathe : mu par un besoin de guérir l’autre
Les empathes sont souvent sujets à une peur terrible de l’abandon et du rejet.
Qu’ils en aient conscience ou non, ils tentent de compenser cette crainte en faisant preuve de comportements aidants.
Ils sont prêts à offrir leur amour et leur soutien à tous ceux qui les entourent, quand bien même ils entameraient de ce fait une relation toxique (avec un narcissique par exemple).
Ils ressentent un besoin profond de guérir l’autre.
C’est un fait, les empathes manquent souvent de confiance en eux.
Ils comptent donc sur le narcissique pour définir les limites qu’eux-mêmes ont du mal à définir.
Il leur faut tout simplement comprendre que la seule solution consiste à réfléchir à leurs craintes et à les affronter pour les surpasser.
Bref, avant de donner aux autres, ils doivent apprendre à s’aimer eux-mêmes.
Ils doivent aussi réussir à gagner en indépendance afin de pouvoir entretenir des relations saines et avec des partenaires sains.
Du côté des narcissiques…
L’attirance d’un narcissique pour un empathe résulte aussi des craintes qui sont les siennes.
Et quand on souffre d’un trouble de la personnalité narcissique, on souffre souvent d’une peur de l’engagement, d’une peur de se lier aux autres et d’une peur de dévoiler ses faiblesses (toutes humaines qu’elles soient).
Les traumatismes subis pendant l’enfance et le manque d’amour dont ils ont fait l’objet ont généré chez les narcissiques une incapacité à comprendre et à décrypter leurs émotions. Ils n’éprouvent envers celles-ci que de la méfiance et de la défiance.
D’ailleurs, la reconnaissance de leurs émotions n’est à leurs yeux qu’un signe de faiblesse et de vulnérabilité.
D’où, d’ailleurs, l’importance qu’ils apportent à leur moi… Au détriment de leur inconscient et de leurs sentiments.
Mais attention, si elle est difficile, la guérison n’est pas impossible. Il s’agit d’accepter le trouble duquel on souffre, puis de se faire aider et accompagner tout au long du processus.
Ce n’est qu’une fois ce long parcours terminé, qu’ils pourront entretenir des relations humaines saines et épanouissantes.
Empathes et narcissiques : comment sortir du cercle vicieux ?
Les relations de dépendance basées sur la violence sont toujours des relations asymétriques.
C’est-à-dire que chacun des partenaires reste, pensant qu’il a quelque chose à apporter à l’autre ou à tirer de l’autre.
Bien-sûr, la première étape afin de s’extirper d’une relation abusive consiste à prendre conscience du caractère de celle-ci et de sa toxicité.
Il s’agit de reconnaître et d’accepter le schéma dans lequel on se trouve.
Dans le cas qui nous occupe ici, le déclic vient souvent de la personne empathique. Celle-ci doit comprendre que sa relation est malsaine.
Elle doit accepter ses faiblesses et ses manques, puis être capable de se fixer des limites.
Il s’agit en priorité de se détacher émotionnellement du narcissique et de comprendre que votre amour ou votre dépendance affective ne suffira pas à l’aider.
L’empathe doit surtout parvenir à passer outre les sentiments de honte et de culpabilité qui risquent de l’habiter.
Non, quitter votre partenaire toxique n’est pas une preuve de lâcheté. Il ne s’agit pas non plus d’un abandon.
Il s’agit tout simplement de penser à vous et de faire la seule chose qui est possible dans de tels cas : s’en aller.
Pourquoi mettre un terme à une relation peut être la meilleure chose pour vous
Il s’est avéré que le Prince charmant n’était en fait rien d’autre qu’une définition plutôt fidèle du psychopathe. Voilà ce qui t’attend si tu restes dans une relation amoureuse avec un homme toxique!