Ces familles particulièrement saines sont extrêmement positives dans leur attitude envers la vie et les autres. En général, elles donnent l’impression qu’elles passent un bon moment, qu’elles s’amusent et, surtout, qu’elles sont sympathiques et gentilles avec les gens qui les entourent.
Mais il ne s’agit pas seulement d’optimisme. Un optimiste ou un pessimiste est quelqu’un qui voit le monde d’une manière unilatérale.
Mais ce qui fait une bonne famille est le degré auquel les gens voient le monde tel qu’il est, sans le déformer pour qu’il corresponde à ce qu’ils imaginent et les membres de familles saines sont en fait très réalistes.
Ils savent que les gens peuvent être bons et mauvais, il n’est donc pas facile de les tromper. Ils acceptent les gens tels qu’ils sont, acceptant leurs avantages et leurs inconvénients.
Et ils ont tendance à changer d’avis même envers les personnes qui semblent impolies au début. Ils établiront le contact avec les étrangers ouvertement et avec acceptation, et ne se retireront pas immédiatement s’ils ne reçoivent pas une réponse chaleureuse.
L’important à propos de ces familles saines n’est pas qu’elles fassent quelque chose de complètement différent de nous, mais qu’elles soient capables de le faire si facilement et si régulièrement.
Ce qui est inhabituel chez ces gens, c’est à quel point ils sont ouverts et gentils et aussi le fait que, semble-t-il, il est tout à fait naturel qu’ils se comportent de la sorte.
On n’a pas l’impression qu’ils font un spectacle pour en être récompensé, comme cela arrive parfois à des gens qui ont suivi des cours ou qui sont « religieux » dans le sens où ils essaient d’être de bonnes personnes en suivant les règles.
Les personnes qui forment une famille saine n’agissent pas comme si elles montraient de l’affection dans l’espoir qu’elle leur soit rendue – bien que, bien sûr, elle leur soit effectivement rendue.
C’est plutôt comme si elles avaient une telle abondance de bonheur et de satisfaction qu’elles peuvent simplement se permettre d’être généreuses, comme certaines personnes très riches qui donnent de grosses sommes à des œuvres caritatives parce qu’elles savent qu’elles en auront toujours assez pour elles-mêmes de toute façon.
Cela peut être décrit comme une « philosophie de l’abondance ».
Dans les familles très malsaines, les relations avec les autres ont tendance à être vraiment très mauvaises.
D’après mon expérience, lorsqu’un ou plusieurs membres de la famille sont très malades psychologiquement, il s’avère souvent que toute la famille a un niveau élevé d’émotions négatives, à la fois envers la famille, mais aussi envers les personnes extérieures à la famille.
L’autre trait important est bien plus surprenant. Je me souviens que la première fois que j’ai lu à ce sujet, j’étais assez choquée et qu’il m’a fallu un certain temps pour m’habituer à l’idée.
L’amour que ces familles ont en abondance est assez différent de ce que le reste d’entre nous entend par ce mot.
En effet, l’un des sens de « l’amour » est le désir d’intimité. Mais l’intimité peut signifier deux choses. Cela peut signifier le plaisir de l’intimité ou cela peut signifier une dépendance, un sentiment d’attachement à une autre personne d’une manière telle qu’il nous est assez difficile de vivre sans.
Et effectivement, pour certaines personnes, cela peut même signifier s’accrocher, ressentir un fort besoin de l’autre tout le temps, avec beaucoup de souffrance quand cette personne n’est pas là – ce qui, bien sûr, provoque possessivité et jalousie.
Dans les familles saines, l’amour implique la proximité et la distance. Elles sont capables d’une grande intimité et affection ; mais elles se sentent aussi autonomes, en sécurité et libres, elles n’ont donc pas désespérément besoin les uns des autres.
Le bonheur qu’apporte une relation est un luxe, un bonus.
Ainsi, le reste de leur vie n’est pas gâché par la peur de mal commencer, en s’inquiétant de la façon dont elles vont s’en sortir si un des partenaires s’en va.
Et, bien sûr, plus vous pouvez profiter de la vie et plus vous vous sentez en confiance lorsque vous êtes seul(e), plus vous devenez une personne intéressante et plus vous devez partager avec votre famille lorsque vous vous reverrez.
Or, plus vous avez besoin des autres, plus vous devez les contrôler.
À l’inverse, plus vous êtes confiant(e) dans votre capacité à vous débrouiller seul(e), moins vous aurez besoin de contrôler votre famille.
Vous pouvez profiter les uns des autres, au lieu de simplement ressentir le besoin et craindre que les autres ne vous donnent pas ce dont vous avez besoin !
Et puis tout ce plaisir les gardera tous et leur donnera encore plus de sécurité lorsque ces gens seront séparés. Une spirale ascendante, au lieu d’une descendante, au lieu d’un « cercle vicieux » basé sur la dépendance et une position ferme pour les autres.
Qu’est-ce que la spirale de dépendance ?
Lorsqu’une relation familiale est basée sur un besoin anxieux, chacun va essayer de s’accrocher en montrant aux autres qu’il/elle ne peut pas se passer d’eux.
Pour être convaincants, ils ne doivent pas avoir l’air de s’amuser lorsqu’ils sont séparés. Ainsi, ils renoncent de plus en plus à leurs intérêts et amis séparés, ce qui les rend progressivement plus exigeants et impuissants !
Mais quelles sont les implications de l’indépendance émotionnelle pour la loyauté ?
Les membres d’une famille saine sont davantage engagés les uns envers les autres. Ainsi, les parents sont fidèles et ne cherchent pas l’amour ailleurs. Et ils ne cherchent pas des expériences extraconjugales.
Les enfants préfèrent aussi se confier à leurs parents, plutôt qu’à leurs amis et n’ont pas peur d’être honnêtes. Tous les sujets sont abordés et il n’y a pas de peur liée au jugement ou à la stigmatisation.
Bref, les familles saines ne sont pas des familles parfaites. Ce sont simplement des gens qui s’acceptent et s’aiment comme ils sont. Ils communiquent beaucoup et travaillent ensemble pour créer un environnement de vie chaleureux.
Et ils s’amusent beaucoup ensemble !
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