Chacun exprime sa perte à sa manière, personne ne devrait juger le processus de deuil de quelqu’un d’autre
Ce serait merveilleux si le chagrin était comme les mathématiques : lorsque vous regardez une série de chiffres et que vous les additionnez, la réponse est toujours la même. Deux personnes différentes peuvent additionner la même liste de chiffres et la réponse sera toujours la même, en supposant qu’ils sachent compter correctement.
Une fois que vous avez appris les bases de l’addition, trouver la réponse n’est pas difficile.
Mais le chagrin n’est pas comme les mathématiques…
Malheureusement, le chagrin n’est pas comme ça, il n’est pas le même pour tout le monde.
Le deuil est basé sur les émotions, il est basé sur la relation personnelle que vous aviez avec la personne que vous avez perdu(e), avec ce que vous avez perdu.
Chaque personne et chaque relation est différente, ce qui signifie que la façon dont nous gérons chaque perte sera également différente.
C’est particulièrement évident lorsque vous observez les membres d’une famille qui ont subi la même perte. Il n’est pas inhabituel d’entendre l’un d’entre eux dire à un autre : « tu n’as pas l’air si triste que ça ».
Étant donné que chaque relation est différente, même au sein d’une même famille, la réponse de chaque personne à cette perte sera également différente.
À chaque individu son processus personnel
Il n’y a pas deux personnes qui éprouvent le même chagrin et il n’y a pas qu’une seule bonne façon de procéder.
Un membre de cette famille, dont nous avons utilisé l’exemple plus tôt, pourrait se lancer à corps perdu dans son travail, en cherchant volontairement à faire des heures supplémentaires afin de se débarrasser de la pensée de sa perte.
Un autre membre de la même famille pourrait avoir du mal à sortir du lit le matin, abattu physiquement de douleur.
Est-ce une raison de penser que l’un s’en fiche et que l’autre vit « normalement » le deuil ? Non, cela signifie simplement qu’ils font face à leur chagrin différemment.
Dans le cas des parents qui ont perdu un enfant, c’est encore plus flagrant et c’est l’une des raisons pour lesquelles certaines familles semblent s’effondrer après une perte.
L’un des parents pourrait mentionner le nom de l’enfant dans presque chaque phrase, en discuter comme si de rien n’était ; tandis que l’autre évitera de prononcer son nom, refusera peut-être même de simplement aborder le sujet.
Est-ce qu’on peut dire qu’un des parents se souciait plus de l’enfant que l’autre ? Non. Encore une fois, cela montre juste qu’il existe plusieurs types de mécanismes d’adaptation.
Le chagrin en écho
Parfois, le regard perdu de quelqu’un déclenchera un certain souvenir en nous et nous rappellera notre propre passé douloureux.
Le chagrin peut parfois résonner en nous de par des événements similaires mais cela ne change rien au fait que personne sur terre ne subit et vit la douleur d’une perte de la même façon.
Quand la douleur d’autrui nous touche, nous sympathisons avec lui, car nous pensons savoir ce que c’est. Nous l’avons déjà vécu par nous-mêmes.
Mais aider un proche à surmonter son chagrin est une chose très compliquée et douloureuse.
Il y a ce sentiment gênant à l’intérieur de vous-même qui vous fait sentir que vous n’êtes pas le ou la bienvenu(e) dans son monde. Un sentiment qui vous fait vous sentir impuissant.
Cette sensation que, peu importe combien vous essayez de l’aider et combien vous essayez d’être là pour lui, vous ne pouvez tout simplement pas lui donner ce dont il a besoin…
Un sentiment qui vous donne l’impression de ne pas en faire assez. Ne pas essayer assez…
Et puis parfois aussi, nous nous mettons en colère car nous avons l’impression que l’autre exagère.
Accepter que le deuil puisse prendre différentes formes
Et ce, indépendamment des circonstances : quelqu’un peut manifester un énorme chagrin suite au décès de son chien et peut-être qu’il semblera moins touché par la perte d’un grand-parent.
Quoi qu’il en soit, il faut éviter de faire cette grossière erreur, pourtant très courante qui est celle de juger les gens trop rapidement.
Ce n’est pas parce que nous pensons avoir ressenti la même douleur que la leur et que nous avons refusé de réagir émotionnellement que les autres devraient pouvoir faire de même. Qu’ils devraient arrêter de se « complaire » dans leur souffrance.
Là est tout le problème de définir le chagrin : je le répète mais chacun réagit différemment et aucune définition ne peut s’appliquer.
Les réactions peuvent être basées sur la manière dont la mort et la perte leur ont été présentés étant enfant, cela peut être dû aux différences perçues dans la façon dont ils pensent devoir réagir selon qu’ils soient un homme ou une femme.
C’est aussi dû aux différences dans nos relations avec l’objet de la perte.
En bref, ce n’est pas parce que les autres réagissent différemment qu’ils ne souffrent pas aussi ou autant.
L’expression du deuil
Ainsi, certaines personnes pleurent doucement, en silence, à l’abri des regards. Après le boulot, installées dans leurs voitures, elles ont des larmes qui coulent sur leurs visages, quelques minutes après avoir souri à leurs collègues et leur avoir souhaité de passer une bonne soirée. Elles ont l »impression d’être avalées par le vide mais ne le montre pas.
Elles pleurent pendant des heures, sans en parler à personne. Leur processus est de s’asseoir sur un banc et de ressentir tout ce qui les traverse, jusqu’à ce que cela disparaisse. Jusqu’à la fin de la tempête.
Certaines personnes pleurent par « connexion ». Elles écrivent des lettres aux nouveaux propriétaires de leur ancienne maison familiale, partagent des photos de leurs proches en ligne. Elles parlent à leur famille, à leurs amis, à un groupe de soutien. Peut-être qu’elles trouvent une personne au milieu du chaos et tombent amoureuses.
Certaines personnes pleurent fort, submergées par la douleur. Elles vocalisent leur souffrance et s’expriment. Ces personnes ont besoin de laisser sortir toute la tension, toute la rage, toute la dévastation de ne plus jamais pouvoir voir quelqu’un qu’elles aimaient vraiment.
Vous avez aussi celles qui noient leur chagrin de manière productive. Elles font des plans, elles créent des collectes de fonds, elles se tuent au travail. Peut-être qu’elles donnent à des œuvres de bienfaisance au nom de leurs proches. Leur motivation est le refus que leur perte signale la fin de leur héritage.
Elles refusent de laisser la tristesse les envahir et elles sortent de leur coquille. Elles se lèvent et se concentrent sur ce qui est important. Sur le travail, sur ce qui leur apporte de la joie de vivre, sur leurs pensées. Et elles continuent. Douleur ou non, elles refusent de laisser leur perte détruire leur vie.
Et bien d’autres encore.
Finalement, chaque personne guérit à sa façon, à son rythme
Lorsque toutes ces personnes se croisent, deux choses en général se produisent : elles se reconnaissent car elles passent par le même processus dans la vie ou bien elles se mettent en colère.
Elles jugent et critiquent, diront à un(e) collègue en deuil que la façon dont il/elle se laisse aller ou se tait ou se fait entendre ou continuent d’honorer leur bien-aimé(e) est erronée.
Malheureusement, beaucoup de gens ne savent pas que chacun de nous réagit différemment à chaque perte et c’est d’autant plus mal vécu quand c’est une famille qui expérimente un deuil.
Certains ont besoin de quelques jours, d’autres de quelques mois. Mais quoi qu’il en soit, ils n’arrêtent jamais de se battre.
Ils n’abandonnent jamais parce qu’ils savent que la seule foi qu’ils doivent avoir est celle du processus.
Que peu importe à quel point cela peut sembler difficile en ce moment, il y a des gens qui font de leur mieux pour maintenir leur joie et leur sourire pour les rendre moins triste.
Votre chemin n’est pas le chemin de tout le monde
Plutôt que de se battre sur la façon dont les autres font face ou de se disputer sur qui souffre le plus, une meilleure solution serait d’accepter que chacun souffre et se débrouille à sa manière. La meilleure chose à faire est de prendre des mesures pour aller de l’avant.
Cela semble facile à première vue mais en vérité, cela nécessite un changement de mentalité, le changement d’une attitude qui nous est habituelle.
C’est sortir du schéma supposant que nous avons raison dans notre façon de réagir aux situations et que les autres qui réagissent différemment ont tort.
Souvenez-vous de cela lorsque vous avez l’impression, vous, d’avoir encaissé et continué votre journée de travail sans broncher. Quand vous avez fait comme si de rien n’était et que donc tout le monde devrait également en être capable.
Souvenez-vous de cela lorsque vous avez l’impression que la personne qui ne parle pas souvent de sa perte s’en fiche, quand il semble que la personne qui organise une collecte de fonds en la mémoire de quelqu’un d’autre « ne peut pas lâcher prise ».
Chaque personne digère la perte à sa manière
Chaque personne cherche ce qui fonctionne et ne fonctionne pas pour elle, comment mieux guérir et continuer sa vie.
Cela peut prendre plus de temps pour certaines personnes que d’autres et certaines pourraient avoir besoin d’un soutien supplémentaire par exemple. D’autres peuvent n’avoir besoin que de calme ou de temps.
Il n’y a pas de bonne façon de pleurer la perte de quelqu’un ou de quelque chose qui vous importait plus que la vie elle-même. Mais il y a une mauvaise façon et c’est de juger quelqu’un d’autre pour son processus, de le faire se sentir mal quand il est déjà au plus bas.
Ne dites pas que le temps guérit toutes les blessures ; au lieu de cela, essayez d’être brave et de rester avec la personne endeuillée.
Dire que le temps guérit toutes les blessures, cela n’aide pas du tout. Et nous savons tous que ce n’est pas vrai… Du moins pas toujours.
La vérité est que certaines douleurs seulement peuvent s’apaiser avec le temps, là où d’autres peuvent détruire des vies.
N’oubliez pas que nous devons tous trouver un moyen d’avancer dans le sillage de la perte. Nous devons tous faire face aux conséquences dévastatrices et permanentes de la fragilité de la vie.
Ainsi, nous perdons tous, nous pleurons tous et nous avons tous des histoires que nous ne racontons pas.
Faire preuve d’une réelle empathie, c’est laisser à chacun l’espace nécessaire pour vivre son deuil
Nous avons tous nos propres expériences et ce n’est jamais à vous de décider si le processus de quelqu’un d’autre est bon pour lui.
Notre place est seulement d’écouter, de garder de l’espace, de fixer des limites, de laisser les autres trouver leur chemin et quand vient notre jour de deuil, donnez-nous la grâce de trouver notre chemin aussi.
Nous ne sommes pas en position de dire à une personne en deuil quoi ressentir. Croyons plutôt en elle, soyons certain(e)s qu’elle traversera cette étape.
Le fait est qu’elle ne peut pas changer ses sentiments, même si elle le voulait (et d’ailleurs, elle le veut très fort). Elle ne peut pas faire disparaître la douleur. Et elle ne peut pas ignorer son chagrin… Alors, ne lui dites pas d’être fort(e).
Ne la forcez pas à digérer trop vite et à regarder le meilleur côté de la vie. Vous devez éviter de la forcer à être quelque chose qu’elle n’est pas prête à être.
Laissez-la ressentir ses émotions, laissez-la pleurer, laissez-la faire son deuil, laissez-la crier.
Même si c’est difficile, laissez-la sombrer dans la tristesse, laissez-la être qui elle a besoin d’être et continuez à croire en elle.
Croyez qu’elle a ce qu’il faut pour gagner ce combat, qu’elle y travaille à son rythme et à sa manière.
De toutes vos forces, croyez qu’elle s’en remettra et soyez-la pour elle, sans jugement.
Pourquoi mettre un terme à une relation peut être la meilleure chose pour vous
Il s’est avéré que le Prince charmant n’était en fait rien d’autre qu’une définition plutôt fidèle du psychopathe. Voilà ce qui t’attend si tu restes dans une relation amoureuse avec un homme toxique!