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Lettre à ce père, qui ne voulait pas de moi

Lettre à ce père, qui ne voulait pas de moi

Une famille, c’est un père, une mère et leurs enfants. Malheureusement, il a toujours manqué quelque chose à la mienne : mon père. Un père inconnu et absent qui m’a apporté beaucoup de douleur.

Mais avec les années, au fur et à mesure que je grandissais, j’ai appris à vivre sans lui. À vivre malgré son absence. Ça n’a pas été facile. Ça a été une épreuve de tous les jours, pour ma mère et pour moi bien-sûr.

Il m’a fallu du temps et beaucoup de maturité pour trouver la paix, mais j’ai réussi. Je tiens donc aujourd’hui à m’adresser à ce père que je n’ai pas connu et à travers lui à toutes ces filles et à tous ces fils qui sont dans la même situation que la mienne. J’aimerais vous expliquer comment je suis parvenue à faire le deuil de mon père et à vivre sans lui.

Courage et espoir, l’absence de votre père ne vous définit pas.

Je n’ai jamais connu mon père

Papa, tu n’as jamais voulu de moi. Tu m’as abandonnée si vite que je n’ai aucun souvenir de toi. Je ne me souviens que des milliers de questions que je me suis posées. Que des milliers de doutes que j’ai eus. Que de toutes les fois où j’ai cru être nulle.

Je ne me souviens que de tout le mal que tu m’as fait. Parce que oui, je me suis demandé « pourquoi est-ce qu’il ne veut pas de moi ? ». Je me suis demandé ce qui clochait chez moi. Je me suis demandé comment un père pouvait abandonner sa fille.

Des années de souffrance. Des années de thérapie pour comprendre que rien n’était de ma faute. Des années pour réussir enfin à reprendre confiance en moi. Des années pour réparer tous les dégâts que ton absence avait faits.

L’absence de mon père est devenue une force

Mais aujourd’hui, je suis libérée de tout ça et je peux enfin te remercier… Merci de m’avoir laissée. Merci d’avoir participé à construire le bonheur qui est aujourd’hui le mien.

Merci de m’avoir abandonnée enfant. 

Merci de m’avoir abandonnée si jeune que je n’ai pas eu à te regarder t’en aller.

Merci de m’avoir laissée avec la maman dont toutes les petites filles rêvent.

Mon parcours a été long. J’ai dû faire un gros travail sur moi-même. Mais je ne t’en veux plus. Je ne ressens plus aucun colère envers toi. En fait, je ne ressens plus rien. Juste une indifférence libératrice et salvatrice.

Je me suis questionnée pendant très longtemps sur mon identité. « Qui suis-je ? » est la question qui a hanté mon enfance et mon adolescence. Et je pense qu’il s’agit du cheminement classique quand on a été abandonné. J’ai longtemps eu la sensation d’avoir été amputée d’une partie de moi-même.

Je ne me sentais pas entière. Tu manquais à ma vie alors même que j’étais incapable de me rappeler de ton visage, de ta voix ou de ton regard sur moi. J’avais l’impression d’être définie par ton absence.

Ton absence ne définit pas celle que je suis

Mais j’avais tort. Je suis un être entier et complet. J’existe et j’ai toujours existé en dehors de toi. Ton absence ne me définit pas. Bien-sûr, si je suis celle que je suis aujourd’hui, c’est aussi grâce à toi. J’ai un père et ça, je ne peux le nier.

Ton absence a aussi sans doute participer à construire ma personnalité. Je te dois surement un peu de ma force et de ma détermination. Et pour ça aussi, je te remercie. Merci de m’avoir abandonnée. 

Plus jeune et dans mes moments les plus douloureux, je me suis posé beaucoup de questions quant à ton départ. J’ai longtemps cru que j’en étais responsable. J’ai cru que tu étais parti à cause de moi.

Tu aurais pu choisir de me regarder grandir et devenir la femme formidable que je suis aujourd’hui. Mais tu as fait le choix contraire, celui de ne pas regarder. Celui de ne pas participer à ma construction. Celui de m’abandonner et c’est tant pis pour toi.

Tu as choisi de ne pas me voir grandir

Tu aurais pu faire partie de ma vie. Mais non. Et pour cette raison, j’ai passé beaucoup d’années à douter de moi et à croire que je ne valais rien. Que je n’étais pas digne de ton amour. Mais là encore, j’avais tort. Je suis quelqu’un de bien et je mérite tout l’amour du monde. Surtout, je méritais amplement celui de mon père.

C’est toi qui ne me méritais pas. Je le sais aujourd’hui et ça m’a libérée. Libérée de cette emprise que tu as eue sur moi pendant toute ma vie et en dépit de ton absence.

Tu es passé à côté de tant de choses. Tu as manqué tant de choses… Les spectacles de dance. Les soirées de Noël. Mes premiers pas. Mes premiers mots. Ma première journée d’école et la liste pourrait continuer sans fin.

Il y a des milliers d’autres choses que tu n’auras pas la chance de voir. Tu n’auras jamais le plaisir de fêter la remiser de mon diplôme universitaire. Tu ne m’accompagneras pas jusqu’à l’autel et tu ne me verras pas devenir une femme.

Toutes ces choses que tu as déjà manquées et toutes ces autres que tu manqueras sont perdues à jamais. On ne rattrape pas le temps perdu. Mais c’est tant pis pour toi. Et aujourd’hui, je n’en ai plus rien à faire. Ça ne me touche plus et ça ne me fait plus pleurer.

Aujourd’hui, je remercie mon père de m’avoir abandonnée

Et malgré ton absence, j’ai bien conscience de ma chance. J’ai une belle vie. Une belle maison. Une mère formidable et des amis merveilleux. Bref, j’ai tout ce qu’il me faut. Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de toi. Je suis libérée de ton emprise.

Papa, qui que tu sois et où que tu sois, j’espère que tu liras ceci. J’espère surtout que tu comprendras l’impact qu’a eu ton absence sur ma vie. Tu es passé à côté de moi et de mes réussites et ça aussi, j’espère que tu t’en rendras compte.

Je n’ai pas pu être ta fille et je ne le serai jamais. Mais encore une fois, merci de m’avoir abandonnée parce que malgré ça, je suis heureuse. Je sais qui je suis et ce que je vaux. J’ai enfin compris que ton absence ne me définissait pas et ne me définirait jamais. Je suis bien plus que ça. Bien plus que toi et tes erreurs.

Tu m’as rendue plus forte que je n’aurais pu espérer l’être et de ça, je te remercie. Sans même que je puisse en prendre conscience, tu as participé à faire de moi celle que je suis aujourd’hui. Alors merci de n’avoir jamais assumé ton rôle de père. Merci de m’avoir laissée.

Grandir sans père : une blessure douloureuse

Malgré mon parcours et la vie épanouie que je mène aujourd’hui, grandir sans père est une épreuve douloureuse. L’absence du père, je ne pourrais le nier a de graves conséquences sur les adultes que l’on devient.

L’absence est double : physique et émotionnelle. Qu’on le veuille ou non, cette absence, on la traîne tout au long de notre vie. Les dégâts sont faits et ils sont difficiles à réparer. On a manqué d’une figure majeure et il n’y a rien qui puisse changer ce fait.

Il s’agit donc d’apprendre à se construire en dépit de cette absence. Ce que j’ai réussi à faire (bien que mon parcours d’adulte ne fasse que commencer). Il s’agit d’apprendre à vivre malgré les cicatrices.

De nombreuses conséquences sur la construction d’un enfant

Un enfant n’est responsable de rien. Il grandit sans père, pourtant il n’a rien demandé. Mais c’est bien ce dernier qui doit assumer les conséquences d’un père absent.

Parmi celles-ci :

  • Une faible estime de soi. L’absence du père génère souvent beaucoup d’anxiété, un manque de confiance en soi et le développement de phobies.
  • Une difficultés d’adaptation à l’école. Parfois de mauvais résultats scolaires ou un comportement turbulent. Les enfants abandonnés par leur père ont souvent tendance à se décourager plus vite. Ils ont aussi des difficultés de concentration.
  • Une difficulté à structurer son identité. Une difficulté à interagir avec le sexe opposé.

Évidemment, c’est troubles du développement ne se retrouvent pas chez tous les enfants dont le père est absent. De même que ceux ayant été abandonnés peuvent développer d’autres troubles.

Un vide immense

On a beau avoir une mère merveilleuse, aimante et présente, l’absence du père crée un vide qu’il est impossible de combler. Et ce vide, affectif, nous accompagne jusqu’à l’âge adulte. Il se fait surtout sentir dans le moment où l’on essaie de nouer des relations avec les autres.

Le manque du père nous pousse à nous forger une carapace solide, comme rempart à la souffrance. De fait, une fois adulte, on a souvent tendance à souffrir d’une « indifférence affective » et à avoir beaucoup de mal à nouer des relations amicales ou amoureuses.

Les enfants ayant manqué d’un père sont souvent méfiants et très prudents vis-à-vis des autres. Ils cherchent à se protéger et ont beaucoup de mal à accorder leur confiance. Parce qu’effectivement, quand on a été abandonné par son père, on a l’impression que tout les autres finiront par nous abandonner un jour.

Apprendre à vivre avec ce vide…

Je crois que la première étape consiste à tenter de comprendre. Oui, votre père a été absent de votre vie. Mais vous avez un père. Il existe. Et son existence ne peut, ni ne doit être niée. Il s’agit de comprendre pourquoi votre père n’a pas su assumer son rôle (dans la mesure où cela est possible).

Il ne faut pas hésiter à parler de lui et à découvrir son parcours de vie. Ce n’est qu’à cette condition que vous pourrez vous libérer de son absence. Faire comme s’il n’avait jamais existé ne vous sera en tous cas d’aucune aide.

Bien-sûr, comprendre le pourquoi de son absence ne suppose aucunement de la justifier. Rien ne justifie qu’un père choisisse d’abandonner ces enfants. Mais cela permet simplement d’avancer vers le pardon et de relativiser. Ça permet aussi d’évacuer les sentiments négatifs qui sont souvent source d’anxiété et d’inquiétude.

Bref, se construire sans père est doublement plus difficile que de se construire avec ses deux parents. Mais rien n’est impossible et l’absence du père n’est pas une fatalité en soi. Il s’agit simplement de l’accepter comme une réalité et de ne pas la nier.

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