Narcissisme et anxiété : comment mon ex narcissique s’est infiltré dans mon âme

C’est étrangement puissant, les leçons qu’une torture émotionnelle intense peut vous apprendre.

J’aurais pensé que des années de lecture, de voyages, de rencontres avec le monde m’auraient apprise la valeur de chaque matin, comprendre à quel point j’étais bénie d’être en vie.

Mais non, j’ai dû apprendre cette leçon au prix du déchirement de ma propre existence. Humiliée par ses abus émotionnels constants.

J’ai toujours entendu dire que la vie peut vous enseigner des leçons très importantes de manière très inattendue.

C’est vrai.

J’ai aussi appris une autre leçon : celle de répandre l’amour, d’apprécier la vie et de m’aimer.

L’Illusion

J’aurais aimé pouvoir apprendre d’une manière différente la valeur de ma vie et ne pas avoir à perdre de si longues années à ses côtés.

Détruite par une personne qui n’avait pas vraiment besoin d’une compagne mais qui avait plutôt besoin de soins médicaux urgents.

Je n’y ai vu que du feu, bien sûr. Comme la majorité des victimes des individus tordus dans son genre.

Ils s’accrochent aux personnes qui ont un grand cœur car elles peuvent encaisser plus que la normale.

Cela prend du temps avant de s’en rendre compte et c’est difficile de s’en aller mais il le faut pourtant.

Mais ce que personne ne semble réaliser, c’est l’impact que cette violence narcissique peut avoir sur votre santé mentale après la rupture.

Votre santé mentale se détériore même après vous être libérée d’une relation narcissique, au point de pouvoir parfois créer un trouble anxieux.

La Réalité

Eh bien, que puis-je dire ?

En tant que jeune adulte à l’époque, et comme beaucoup d’autres, j’ai pris mon lot de décisions regrettables.

Ce choix insensé de me laisser entraîner dans son doux discours m’a conduite dans un labyrinthe qui m’a valu de perdre plusieurs années avant de retrouver le chemin vers la lumière.

Sa torture émotionnelle était si intense… Je me souviens m’être sentie si anxieuse que je vomissais après chaque rencontre.

J’étais déjà quelqu’un d’un peu stressée de nature et il n’a fait qu’aggraver mon anxiété.

Chaque matin était un cauchemar car à chaque fois, je me réveillais sachant que je le retrouverais sur mon chemin, que je devrais passer la journée avec lui au travail.

Il n’y avait plus aucun sentiment d’amour, juste de la peur.

Peur de l’humeur avec laquelle je devrais faire face ou du sujet sur lequel il allait s’emporter.

J’ai traversé des années d’humiliation, à cause des fausses histoires qu’il a racontées sur moi, de mes prétendues aventures scandaleuses avec d’autres hommes.

Je savais que je méritais mieux mais vous voyez, une chose à propos de la violence psychologique, c’est que vous êtes tellement submergée par la peur que cela vous empêche de réfléchir correctement.

Vous pensez que vous en détacher représente une menace pour votre survie.

Mais vous savez que ce n’est pas normal, vous savez comme je le savais moi-même

Votre intuition vous a criée dessus. Vous avez vu les signes. Vous avez même fait une liste mentale (ou écrite) des signes qui ne trompent pas… et vous les avez tous cochés.

Votre santé s’est dégradée, les maux de tête ont empiré et il est devenu difficile de se concentrer sur les choses qui comptaient pour vous.

Je sais.

Nos émotions (et nos hormones) se dérèglent petit à petit et nous nous retrouvons à tomber dans des états de panique et de dépression à une fréquence accrue.

Difficile de sortir du lit et de faire quoi que ce soit.

C’est comme si la vie peu à peu nous quittait.

Le pire dans tout ça ?

C’est de fantasmer sur l’idée de s’échapper quelque part, loin, loin de tout ça et pourtant la pensée de ne plus revoir ce partenaire démoniaque nous provoque une douleur atroce.

Alors que nous nous donnons entièrement à lui, le sentiment de solitude qui nous étreint est pourtant des plus violents.

C’est très difficile à comprendre d’un point de vue externe. « Pourquoi tu restes ? »

Parce que les choses horribles qu’il a dites à mon sujet ont si souvent fait écho dans mon esprit qu’elles sont lentement devenues ma réalité.

Je sentais que je n’étais rien sans lui, je pensais que j’étais trop sensible, que je réagissais trop. Je pensais que tout le monde me détestait et honnêtement, j’ai commencé à me détester moi-même.

J’ai perdu contact avec les membres de ma famille, j’ai arrêté de traîner avec mes amis, je me suis complètement et totalement isolée sans même m’en rendre compte. Enfin non, IL a fait ça.

Ses abus narcissiques m’ont convaincue de le faire.

J’étais seule et piégée dans ce monde où je n’avais absolument aucun contrôle sur les choses qui m’arrivaient… J’étais terrifiée et figée.

Quand il m’a dit que je n’étais pas « si jolie », j’aurais aimé savoir que c’était sa propre insécurité quant à son apparence qui était dirigée vers moi.

Et quand il m’a dit que je ne pourrais pas réussir mon examen pour cette promotion sans son aide, j’aurais aimé réaliser qu’il craignait en fait mes capacités.

Quand il m’a dit que j’étais trop maigre pour concevoir un enfant, j’aurais aimé comprendre qu’il ne méritait même pas une once de respect de ma part…

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Un moment de clarté

Il finit par se produire.

Une autre insulte, une autre violation de ma paix fragile m’a fait éclater de colère.

Cette émotion est terrifiante au début.

Je n’avais jamais ressenti autant de force brute en moi.

Accablée, j’ai pris quelques jours loin de tout pour me calmer et réfléchir.

Et j’ai alors remarqué que plus je m’éloignais de lui, mieux je me sentais.

Au fur et à mesure que j’inspirais pleinement, mon esprit devenait plus clair.

Il était temps de partir.

L’idée de liberté n’est plus seulement une idée, c’est une réelle possibilité.

Je savais ce qu’il fallait faire.

Cela semblait d’ailleurs si simple maintenant que j’avais pris la décision.

Je comprenais que si je restais, cela n’allait pas bien se finir du tout.

Alors une nouvelle promesse naît, celle d’une vie facile, douce et sereine. Une vie aventureuse, amusante et excitante.

Oui, une vie remplie de gens qui m’aimeraient et m’apprécieraient.

Une sortie de secours qui se retrouve être une voie de garage

Ce n’est que lorsque je suis sortie de cette relation que j’ai pu voir les dommages que ce monstre avait réellement infligés à ma vie.

Je voulais tellement revenir à mon ancien moi ! Mais quelque chose me semblait différent.

J’ai réalisé que même s’il ne me tenait plus entre ses mains, mon esprit était maintenant dans un autre type de prison.

Mon esprit était passé de l’amour-propre à la haine de soi, de la confiance à la suspicion, de stable à incontrôlablement anxieux.

Mes fonctions cérébrales ont littéralement changé : la façon dont je pensais, la façon dont je me voyais et ce que je pensais des autres. Tout était différent. Plus rien n’était comme avant.

Après des heures de recherche, j’ai finalement découvert que selon un certain nombre d’études différentes, la violence verbale peut affecter les fonctions de votre cerveau et entraîner une foule de problèmes psychologiques, y compris des troubles anxieux.

Voilà, c’était acté : il y aurait un avant et un après.

L’Après

J’ai passé tellement de temps coincé entre les mains d’un homme qui ne faisait que me diriger, que j’ai perdu ma capacité à penser par moi-même avec confiance.

Aujourd’hui, j’en souffre encore. Je repousse les gens et mes émotions sont comme bloquées, les bonnes émotions. Les mauvaises, elles, s’en donnent à cœur-joie.

Je ne serai plus jamais la même.

Son dernier cadeau empoisonné aura donc été un trouble de l’anxiété.

Quand je suis éveillée, tout ce que je vois, entend, ressens, touche et sent, est susceptible de déclencher le traumatisme qui vit en moi.

Une fois mes sens provoqués, j’entre en mode « combat, fuite ou fige ».

Quand je dors, des pensées intrusives qui parsèment ma journée coulent et viennent me saigner dans la nuit.

L’anxiété et le stress des flashbacks et des cauchemars m’étourdissent.

Ils gagnent en force dans mon esprit jusqu’à ce qu’ils se manifestent en une peur palpable, si intense, si forte et impossible à ignorer, que je peux la sentir palpiter dans mes oreilles et visualiser les battements dans mes veines.

Peu importe à quel point je ferme les yeux et essaie de me rendormir, je ne peux plus vraiment bien me reposer.

La torture émotionnelle que j’ai endurée a détérioré ma santé mentale

Et même des années après avoir éliminé les éléments toxiques de ma vie, je ne sais toujours pas combien de temps il faudra à mon cerveau pour se remettre complètement de l’abus.

J’ai vécu dans un environnement hostile pendant si longtemps que je m’y suis habituée. Et maintenant mon cerveau continue de souffrir.

Dire que c’est juste un processus visant à surmonter mon anxiété serait un euphémisme.

C’est une bataille difficile.

Mais je suis prête à tout donner car je sais que le résultat ne sera que meilleur pour moi.

Chaque jour, je me surprends à accepter un peu plus le fait que j’ai un trouble anxieux. Oui, j’ai peut-être de l’anxiété, mais cela ne définit pas qui je suis et ne le sera jamais.

Des millions de personnes sont anxieuses, et maintenant je partage cela avec elle. Nous menons ensemble cette bataille.

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