Je sais que vous savez de quoi je parle.
Nous sommes probablement sœurs de désespoir, sœurs d’anxiété, sœurs de luttes quotidiennes.
Je vis avec mon anxiété, cachée aux yeux des autres.
Moi, la femme qui sourit alors que le soleil lui caresse les épaules, celle qui chante sans crainte en public quand sa chanson préférée est jouée, celle qui s’assure de rendre son travail en temps et en heure.
Mes amis ne voient que cette version de moi ; celle de la nana qui fonce, chaleureuse et toujours souriante.
Pourtant, sous la surface, se cache quelque chose de bien moins lumineux.
Cette fille, celle qui a toujours l’air si insouciante
Si sûre de tout, y compris d’elle-même…
Ce que vous ne voyez pas, c’est ma paranoïa.
Je vous souris et je pense « ils me regardent bizarrement non ? », « pourquoi ils chuchotent ? », « pourquoi ils ne me regardent pas toujours dans les yeux ? »
Vous ne devinerez jamais que mon esprit est une montagne russe de pensées anxieuses et d’insécurité.
Des questions en boucle. Mais qu’est-ce qu’il m’a pris ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Ils ne m’aiment pas ou bien ils font semblant…
J’ai toujours l’air si heureuse !
Mais derrière mon sourire, toujours ces angoisses qui me rongent.
Vous pouvez me dire mille fois que vous m’aimez, je continuerai à en douter.
Le doute est devenu une pensée réflexe, un instinct, il m’épuise à toute heure.
Ainsi, vous ne verrez pas l’énergie qu’il me faut pour me sortir du lit tous les matins.
Vous ne saurez pas que je rêve de dormir toute la journée plutôt que de pétiller tout autour de vous.
Mes dialogues internes quotidiens vous seront inaudibles ; les « pas maintenant », les « plus tard ». Et puis la course pour finir à temps.
Vous ne savez pas que, parfois, même la douche me semble demander trop d’efforts.
Vous ne verrez pas mes cheveux en bataille et ma peau grasse le weekend, ni les vêtements que je n’ai pas changés depuis vendredi.
Les moments de pure colère envers moi-même, quand je m’engueule de ne pouvoir prendre soin de moi.
Et puis arrive lundi. Je souris.
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Je crains toujours le pire
Dans ma tête se jouent des scénarios irréalistes, tout le temps.
Parfois je crois que je suis à deux doigts de péter les plombs, de sombrer, d’envoyer tout valdinguer. De vous hurler à la face.
Vous ne savez pas à quel point je lutte quand mes pensées me rattrapent. Comment j’essaie de balayer le problème du revers de la main, tout en sentant l’angoisse me serrer la gorge.
Vous ne savez pas non plus que je suis souvent gênée et honteuse de mes propres pensées et sentiments.
Ce sentiment de folie est détestable.
Alors parfois je disparais quand la pression devient trop grande.
Je prends mes distances avec le monde et j’éloigne de moi les mains secourables. Je n’ai pas besoin de votre aide ! Tout va très bien !
Mais peut-être que non. Peut-être que je n’ai juste pas envie de laisser les gens me voir dans cet état d’esprit si différent de ce qu’ils connaissent.
Je ne suis pas celle qui s’inquiète, celle qui s’angoisse, celle qui pleure. Cette image doit rester intacte alors… je m’éloigne ou je souris un peu plus.
Chaque muscle me fait mal
Vous ne voyez pas la fatigue accablante dont je n’arrive jamais à me débarrasser.
Vous ne voyez pas les moments où je suis allongée dans mon lit, avec l’impression que chaque muscle me fait mal, jusqu’au cœur de mon être.
Ce corps, qui pèse si lourd. Qui veut rester immobile. Comme si soulever plus qu’un doigt pourrait me briser.
Vous ne voyez pas l’épuisement envahir chaque parcelle de mon corps, s’incruster jusque dans mon sommeil que j’ai agité.
Vous ne voyez pas les repas que j’ai manqué parce que je n’ai même pas la force de manger.
Rien de tout ça n’est visible car je le cache.
Je crains d’être un fardeau. J’ai peur de l’échec.
Ma tête est un bordel infini.
Mais je veux en voir la sortie alors… J’ai commencé à un peu moins sourire.
J’ai ouvert une porte vers un peu plus de vulnérabilité
Vouloir guérir, c’est compliqué et beau à la fois.
C’est une déchirure interne, c’est inconfortable.
La guérison demande du courage et de la force. Elle consiste à passer du sentiment d’être une victime à savoir que je suis une guerrière.
Pour guérir, je dois retrouver ma vraie voix, après l’avoir étouffée pendant tant d’années.
Je dois traverser cette couche de vulnérabilité, me montrer au monde.
Guérir, c’est savoir que la honte qui vient de cette exposition brute n’est que temporaire et qu’il est possible de tout recommencer.
C’est aussi comprendre que sans erreurs, il n’y aurait pas de magie.
Sans erreurs, je ne pourrai pas développer la résilience nécessaire pour persévérer.
Parfois je serai une leçon, parfois je serai une bénédiction, mais une chose est certaine : personne n’est parfait et ce n’est pas ce que l’on attend de moi.
Alors guérir, c’est accepter d’être vivante… et imparfaite.
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