Maintenant que j’ai grandi, je me rends compte que ma mère a passé sa vie (et la mienne) à me mentir. De ma naissance au moment où j’ai enfin décidé de quitter le nid familial, elle a enchaîné les manipulations et les mensonges.
Elle ne voulait pas admettre la vérité. En effet, ma mère refusait de parler de nos problèmes et elle ne voulait pas admettre sa souffrance.
Ma mère a donc menti pendant des années. Mais ce n’est pas ce que vous croyez. Ma mère n’est pas une psychopathe ni une manipulatrice.
Ma mère est une héroïne. Une femme qui prouve que l’instinct et l’amour maternels n’ont pas d’égal. En effet, ma mère a fait d’énormes sacrifices pour me protéger et m’offrir ce dont j’avais besoin.
Et ces mensonges vont me hanter toute ma vie. Malgré ses bonnes intentions, je ne peux pas m’empêcher de me sentir coupable. Comment n’ai-je pas remarqué sa souffrance plus tôt ?
Je suis fille unique. Je suis née dans une famille pauvre… très pauvre ! On n’avait pas suffisamment de nourriture. Donc je ne vous parle même pas des jouets, des gadgets dernier cri ou n’importe quel autre luxe.
On se contentait donc du strict minimum. Nos repas étaient modestes… Que dis-je, ils étaient sommaires. Et parfois inexistants. Oui, nous n’avions pas toujours du riz, de la farine ou des pâtes.
Donc ma mère ne pouvait pas toujours nous préparer quelque chose. D’ailleurs, pendant des années, je n’ai pas goûté à de la viande ou des sucreries.
Mais, à chaque fois qu’on mangeait, ma mère versait sa portion dans mon assiette :
« Mange ma chérie, je n’ai pas faim » : c’était son premier mensonge.
Quand j’avais 7 ou 8 ans, ma mère et moi sommes allées au bord de la rivière qui se trouvait pas loin de chez nous. C’était l’été et il faisait très chaud. De plus, on avait faim. Et ma mère espérait pouvoir attraper des poissons.
Pendant que je jouais dans l’eau et me lavait, ma mère désespérait. Elle n’arrivait pas à attraper de poissons car je leur faisais peur. Donc elle m’a demandé de sortir de l’eau pour aller jouer dans les arbres.
Pour elle, ces poissons n’étaient pas seulement une façon de calmer la faim mais aussi l’occasion pour moi d’obtenir des vitamines pour que je me développe normalement. Pour que je ne sois pas différente des autres enfants.
Enfin, elle a réussi à attraper deux poissons. On est vite rentrées à la maison pour les préparer. Une fois cuits, ma mère les a placés devant moi.
Je mangeais mes poissons petit à petit et ma mère mangeait ce qu’il restait sur les os. Voyant cela, mon cœur s’est brisé et j’ai mis les autres poissons devant ma mère.
Mais elle me les a rendus.
« Chérie, mange le deuxième poisson aussi. Tu sais que je n’aime pas le poisson » : c’était son deuxième mensonge.
Le temps passait et le jour de mon départ pour l’université approchait. Comme nous n’avions pas assez de sous pour mes études, ma mère est allée dans un magasin de vêtements et a convenu avec le propriétaire qu’elle vendrait des vêtements chez des personnes importantes et riches.
Une nuit froide et pluvieuse, ma mère est restée plus longtemps que prévu au travail. En l’attendant à la maison, je me suis inquiétée et je suis sortie la chercher.
Je l’ai vue porter un sac de vêtements et frapper aux portes des maisons d’un quartier chic. Alors, je l’ai appelée : « Maman, allez. Rentrons chez nous, il est tard et il fait froid. Tu pourras continuer demain ! ».
Elle a ri et a dit : « Ma chérie, je ne suis pas fatiguée » : c’était son troisième mensonge.
Le jour des examens est arrivé. Même s’il faisait très chaud, ma mère voulait aller à l’école avec moi. Le soleil brûlait le sol et la température était terriblement élevée.
Je suis entrée dans l’école et elle est restée à attendre dans la cour de l’université, s’inquiétant pour moi. Les examens terminés, j’ai quitté l’école et elle m’a accueillie avec une chaleureuse étreinte maternelle, remplie d’amour et de grâce.
Dans sa main, elle tenait un jus d’orange frais qu’elle m’avait acheté. Quand j’ai commencé à le boire, je me suis retournée et je l’ai regardée : des gouttes de sueur coulaient sur son front.
Je lui ai tendu la bouteille et j’ai dit : « Maman, bois ». Et elle a répondu :
« Merci mais je n’ai pas soif » : c’était son quatrième mensonge.
Après la mort de mon père, ma mère a vécu une vie difficile. Elle a pris l’entière responsabilité de gérer la maison, tout simplement elle devait s’occuper de tout.
La vie est devenue plus dure et nous mourions souvent de faim. À côté de notre maison vivait mon oncle, un homme bien. Il nous envoyait souvent de la nourriture pour soulager notre faim.
Quand les voisins ont vu que notre condition devenait de plus en plus insupportable, ils ont conseillé à ma mère, qui était encore jeune, d’épouser un homme qui nous aiderait. Cependant, ma mère a refusé ce conseil en disant :
« Je n’ai pas besoin d’amour » : c’était son cinquième mensonge.
Après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j’ai trouvé un emploi bien rémunéré dans une entreprise et j’ai décidé de m’occuper de la maison. Comme la santé de ma mère se détériorait, elle ne pouvait plus vendre de vêtements en porte-à-porte.
Alors, elle a commencé à vendre des légumes sur les marchés. Quand elle a décidé d’arrêter de travailler, j’ai mis de côté une partie de mon salaire et je lui ai donné. Elle a refusé mon cadeau.
« Garde ton argent, ma chérie. J’en ai suffisamment pour moi » : c’était son sixième mensonge.
Indépendamment du fait que j’ai obtenu un travail, j’ai poursuivi mes études et j’ai vite obtenu ma maîtrise. J’ai réussi et mes revenus ont augmenté. Une entreprise allemande m’a proposé un bon travail à son siège en Allemagne.
J’étais vraiment heureuse et j’ai donc commencé à rêver d’une nouvelle vie heureuse. Après avoir voyagé et réglé ma situation, j’ai appelé ma mère et je l’ai invitée à vivre avec moi. Mais elle ne voulait pas me déranger.
« Ma chérie, tu sais que je n’ai pas appris à vivre confortablement » : c’était son septième mensonge.
Au fil du temps, ma mère a commencé à vieillir puis elle a ensuite obtenu un diagnostic fatal : cancer ! Dans ces moments difficiles, quelqu’un devait prendre soin d’elle. Que pouvais-je faire alors qu’il y avait tant de distance entre moi et ma mère bien-aimée ?
J’ai tout laissé et je suis rentrée chez moi. J’ai trouvé ma mère au lit. Quand elle m’a vue, elle a essayé de rire. Mon cœur se brisait parce qu’elle était épuisée et faible.
Ce n’était plus la mère que je connaissais… Des larmes ont commencé à couler sur mes joues mais même alors, elle a essayé de me réconforter en disant :
« Ma belle, ne pleure pas. Je n’ai pas mal. Je ne ressens aucune douleur » : c’était son huitième mensonge.
Après avoir dit cela, elle a fermé les yeux et ne les a plus jamais ouverts. Et maintenant, la culpabilité m’envahit. Comment n’ai-je pas remarqué sa souffrance et ses sacrifices ?
Pourquoi est-ce qu’il m’a fallu autant de temps pour prendre conscience de tout ce qu’elle faisait pour moi ?
Si vous avez la chance de toujours avoir votre maman, soyez reconnaissante. Prenez-la dans vos bras et embrassez-la. Dites-lui merci avant qu’il ne soit trop tard.
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