On entend de plus en plus parler de l’autosabotage. Mais, concrètement, qu’est-ce que c’est ?
Pour faire simple, l’autosabotage c’est lorsque vous vous tirez une balle dans le pied ! Bref, vous vous faites du tort. Lorsque vous avez une attitude comme celle-ci, vous sapez vous-même vos chances de réussite, vous détruisez vos valeurs et vos objectifs.
Prenons un exemple pour mieux visualiser. Vous avez travaillé dur pendant deux mois pour perdre cinq kilogrammes. Vous savez parfaitement que la meilleure chose à faire pour vous c’est de manger sainement pour ne pas reprendre ce poids.
Après tout, vous voulez rester en bonne forme. Mais que faites-vous ? Vous adoptez des comportements qui vont complètement à l’encontre de votre objectif.
Par exemple, vous buvez du Coca-Cola à la place de l’eau ou vous allez au McDonald’s tous les deux jours.
Le terme en soi est complexe. Mais vous devez aussi comprendre que le sabotage n’est pas forcément conscient. En effet, il y a deux situations que l’on doit bien différencier.
L’autosabotage conscient est lorsque vous êtes consciente du fait que ce que vous faites va à l’encontre de l’un de vos objectifs.
L’autosabotage inconscient est le fait de faire quelque chose qui sape un objectif mais dont les conséquences vous deviennent évidentes seulement après coup.
Les 4 formes d’autosabotage les plus courantes
Soyons honnêtes : tout le monde s’adonne de temps en temps à l’autosabotage. Pour certaines personnes, c’est une chose occasionnelle avec des conséquences relativement mineures. Mais pour d’autres, c’est un schéma chronique qui entraîne des problèmes majeurs dans leur vie, leur travail et leurs relations.
1. Fuir l’intimité et l’engagement
De nombreuses personnes ont l’habitude d’abandonner ou de ruiner intentionnellement des amitiés et des relations amoureuses, même si elles sont saines. Souvent, ces personnes ont des difficultés à surmonter leur vulnérabilité émotionnelle et ont peur d’être blessées.
2. La procrastination
Nous procrastinons tous de temps en temps : on adore remettre à demain ce qu’on aurait pu faire aujourd’hui. La procrastination est l’une des formes les plus universelles d’autosabotage car elle consiste, par définition, à retarder quelque chose alors que nous savons qu’il serait préférable de ne pas le faire.
3. Manger pour calmer son stress
De nombreuses personnes se tournent vers la nourriture pour gérer le stress et l’anxiété de leur vie car cela les aide à se sentir temporairement bien et à se distraire de leur douleur. Mais elles savent qu’à long terme, cela sabote des valeurs importantes comme le maintien d’une alimentation saine ou la condition physique.
4. L’abus de substances
L’abus d’alcool et de drogues est une forme courante d’autosabotage car, malgré les avantages à court terme, l’abus constant de drogues et d’alcool interfère presque toujours avec nos objectifs et nos valeurs à long terme.
Bien sûr, il existe de nombreux autres exemples d’autosabotage.
Pourquoi pratiquez-vous l’autosabotage ?
N’oubliez pas que toutes ces choses sont normales et elles ne sont pas nécessairement le signe d’un problème majeur. Cependant, lorsque ces choses deviennent des schémas cohérents avec des effets négatifs importants, c’est là qu’il vaut la peine de les examiner plus attentivement.
Il n’existe pas UNE raison unique qui peut expliquer pourquoi vous avez tendance à pratiquer l’autosabotage. D’ailleurs, si vous cherchez une réponse simple, c’est la preuve que vous ne comprenez pas vraiment ce qu’est l’autosabotage et ce qu’il faut pour le combattre.
En revanche, on peut trouver un point commun à toutes les personnes qui utilisent l’autosabotage comme un outil de façon régulière.
En effet, ces personnes ont des croyances assez limitantes qui leur donnent l’impression qu’elles ne méritent pas le succès, l’amour, la gentillesse ou quoi que ce soit de positif dans leur vie.
Ces croyances créent des peurs sur ces personnes et elles prennent complètement le contrôle de leur vie. Elles développent alors le syndrome de l’imposteur. Et les causes peuvent être nombreuses :
1. Des buts imposés (par la famille, une entreprise, etc.)
2. Des conflits internes
3. Une faible estime de soi
4. La peur de l’échec, du changement ou du fait de sortir de sa zone de confort
5. La peur de ne pas être à la hauteur des attentes des autres.
Ces peurs créent des blessures dont on peut remonter à l’origine. Et vous l’aurez deviné, l’origine c’est l’enfance.
Voici une autre chose importante à noter : les personnes qui pratiquent l’autosabotage de façon chronique ont appris à un moment donné que cela fonctionne très bien.
Donc elles ne voient pas de raison valable pour arrêter. Pourtant, elles ne se rendent pas compte qu’il y a peut-être des points positifs à court terme mais un effet négatif à long terme.
Comment arrêter l’autosabotage ?
Si vous voulez arrêter l’autosabotage, vous devez comprendre pourquoi vous le pratiquer. Quel besoin essayez-vous de combler ?
Voici les 5 étapes à suivre pour arrêter l’autosabotage, une bonne fois pour toutes :
1. Découvrir le besoin que vous essayez de combler
Afin de reconnaître le fait que votre autosabotage sert un but, vous devez être capable de suspendre votre jugement sur les conséquences négatives de votre comportement et être suffisamment compréhensive pour voir qu’il remplit une fonction qui, au moins dans un sens limité, a du positif !
Par exemple, si vous voulez arrêter d’abuser de l’alcool, vous devez comprendre avec compassion que l’alcool vous aide à réduire votre niveau de stress après le travail.
Ce n’est que lorsque vous comprendrez le besoin que votre auto-sabotage comble que vous pourrez cultiver des comportements alternatifs pour combler ce besoin. Et ce n’est que lorsque ce besoin sera satisfait d’une autre manière que vous pourrez renoncer à l’autosabotage pour de bon.
2. Identifier des comportements sains qui répondent à ce même besoin
Une fois que vous avez bien compris à quel besoin répond votre autosabotage, l’étape suivante consiste à trouver des idées de comportements alternatifs qui répondent à ce besoin, mais d’une manière qui ne vous nuise pas.
Souvent, le simple fait d’avoir une idée claire du besoin sous-jacent suffit à susciter des idées de comportements alternatifs. Mais parfois, il faut un peu plus de découvertes et de recherches…
L’un des meilleurs moyens de développer des comportements alternatifs pour votre autosabotage est d’étudier d’autres personnes comme vous. Faites donc une liste des gens que vous connaissez dans la même situation et observez leur comportement.
3. Anticiper et prévoir les obstacles
Même si vous avez identifié le besoin sous-jacent et un ensemble de comportements plus sains pour y répondre, vous devez encore anticiper les obstacles potentiels à l’utilisation de ces nouveaux comportements.
Si votre comportement alternatif au fait que vous mangiez à cause du stress est de prendre un petit en-cas sain, qu’est-ce qui pourrait faire obstacle à ce nouveau comportement ?
Et si votre partenaire proposait une soirée McDonald’s ? Et si vous n’aviez pas suffisamment d’en-cas sains ? Bref, vous devez faire un plan de bataille précis qui prend en compte différentes alternatives.
4. Augmenter votre tolérance aux sentiments négatifs
Quelle que soit la qualité de votre stratégie, ce sera parfois difficile sur le plan émotionnel. Par exemple, même si vous allez faire cette promenade après le travail au lieu de jouer aux jeux vidéo, les jeux vidéo vous manqueront toujours.
Bref, pour adopter de nouveaux comportements, vous devez être capable de tolérer un malaise, en particulier un malaise émotionnel. Et c’est tout aussi vrai pour le remplacement des comportements d’autosabotage par des comportements sains alternatifs.
La meilleure façon de s’entraîner à développer sa tolérance émotionnelle est de commencer petit. Par exemple si le fait d’abandonner l’autosabotage vous fait peur, vous devez d’abord vous mettre dans des situations où vous ressentez un petit peu de peur.
Puis, tournez le volume au fur et à mesure jusqu’à ce que vous soyez capable d’affronter la peur de l’abandon de l’autosabotage.
5. Clarifier vos valeurs
Lorsque vous clarifiez vos valeurs et vos aspirations et que vous leur associez vos nouveaux comportements plus sains, il est beaucoup plus facile pour eux de s’enraciner et de se développer, en laissant les anciens comportements d’autosabotage loin derrière vous.
La clé pour clarifier vos valeurs est d’aller au-delà des formes superficielles de valeurs et de vous connecter à la forme viscérale de vos valeurs.
Supposons que vous vouliez renoncer à l’autosabotage que représente le fait de boire après le travail. Et disons que le comportement plus sain que vous voulez adopter, c’est d’aller faire une promenade pour faire de l’exercice.
Pourquoi une promenade ? Vous me direz « Pour être en forme ? » Mais, honnêtement, cette raison manque de mordant. En revanche si vous choisissez par exemple de vous inscrire à des cours de danse parce que c’est votre passion depuis toute petite mais que vous n’avez jamais eu l’occasion ou l’argent pour le faire, voilà une valeur qui a du mordant.
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