Les gens n’ont de cesse de venir vers moi, avec leurs questions indiscrètes. Ils n’ont de cesse de s’octroyer le droit de violer ma vie privée et d’ignorer ma gêne lorsqu’ils me demandent pourquoi je ne suis pas encore mariée.
Le plus grand cliché, c’est en fait leurs premiers mots – lorsqu’ils me disent que je suis brillante, talentueuse et que c’est le moment idéal pour que je revêtisse le costume de ma vie et me marie.
En raison de ma personnalité, j’ai du mal à dire aux gens de se mêler de leurs propres affaires. J’ai du mal à leur expliquer pourquoi je suis encore célibataire ou pourquoi je n’ai aucune envie d’accueillir un homme dans ma vie intime.
La plupart du temps, je ne sais pas du tout quoi dire ou comment répondre, donc je souris et je hausse les épaules. Ça ne les fait pas taire, mais avant qu’ils ne posent une autre question, je me retrouve déjà en pleine déprime et tout anxieuse.
Voyez, je ne suis pas célibataire à cause de tous les hommes toxiques qui parsèment le monde. Je suis célibataire à cause de l’homme toxique qui a un jour fait partie de ma vie.
Je me suis tellement menti à moi-même et avec tant de talent que je finissais par y croire. Je croyais en mes propres mensonges – je suis donc douée pour fuir mes problèmes.
Je me suis dit que j’étais trop occupée pour avoir quelqu’un dans ma vie. J’ai favorisé ma carrière au détriment de l’amour. Je me disais que j’attendrai avant de créer toute relation, parce que je préférais essayer d’améliorer ma vie. Quelqu’un d’autre aurait juste monopolisé mes pensées et j’aurais été incapable de réaliser mes rêves.
Je dis aux autres que je suis à la recherche de quelqu’un et que j’ai quelques garçons en vue, mais qu’il n’y a rien de sérieux et que si ça venait à changer, ils seraient les premiers au courant. Ils n’ont aucune raison de me poser la même question à chaque fois. Dès que je me trouverai un mari potentiel, ils seront les premiers au courant. Pourtant, ils savent que fréquenter quelqu’un n’est pas ma priorité.
Et en grandissant, après avoir connu quelques relations, j’ai dû me demander ce qui n’allait pas chez moi et pourquoi je n’arrivais pas à garder quelqu’un dans ma vie. Je savais que je vivais très bien seule et que j’étais parfaitement heureuse seule, alors pourquoi est-ce que je n’arrivais pas à être avec quelqu’un et à partager mon bonheur avec celui-ci ? Ça m’a donc conduit à réfléchir…
J’ai toujours eu plus d’amis masculins que d’amies féminines. Et ils n’étaient que ça – je n’ai jamais vu en eux plus que des amis et j’étais très à l’aise avec eux. Si je voyais l’un d’entre eux tomber amoureux de moi ou m’envoyer des signaux contradictoires, je faisais semblant de ne pas les voir. Je fermais les yeux et continuais comme si de rien n’était.
Ce n’est pas comme si j’avais abandonné l’amour tout de suite. Ce n’est pas comme si je n’avais pas essayé de trouver un homme, mais quelque chose était éteint. Lorsque je rencontrais quelqu’un, je ne m’enfuyais pas de suite.
Je n’étais pas comme ça. Les hommes m’attiraient et je voulais d’un homme dans ma vie. Il arrivait que quelqu’un fasse irruption dans ma vie, quelqu’un avec qui je pouvais m’imaginer vivre.
Puis je commençais à rêver et à imaginer à quoi aurait ressemblé notre vie à deux, quel genre d’homme il aurait pu être, qu’il me traiterait bien et je l’imaginais parfait. Si l’on se met à une certaine distance, tout le monde a l’air parfait.
J’essayais, puis dès que l’on se rapprochait, je commençais à remarquer même les plus petits défauts et c’était instantanément terminé – ce qui est bien, pour être honnête, parce que j’avais pu être bien pire avant !
J’avais l’habitude de m’engager dans des relations, même si je savais que rien ne se passerait. Je m’engageais, même si je savais que c’était fini avant même que ça ne commence. Je lui donnais une chance, tout allait bien pendant quelques mois puis j’attendais une erreur ou une excuse pour lui dire que nous ne pouvions plus être ensemble.
J’étais l’une de ces filles qui regrettent de donner une chance à quelqu’un, à la minute même où elles la lui donnent ! Mais j’étais trop têtue pour abandonner, même une fois que je le réalisais. Je me bernais moi-même en me disant que les choses finiraient par s’arranger. Mais les choses ne pouvaient pas s’arranger puisque j’étais détruite. Et je ne pouvais pas me lancer dans une danse avec quelqu’un, à moins de me guérir et d’apprendre à danser à deux.
À l’instant même où je donnais une chance à quelqu’un, je le regrettais. Je finissais par perdre un ami ou par devenir ‘méchante’. Je m’entourais de murs et attendais simplement qu’une échappatoire se présente.
Je ne laissais derrière moi que des personnes brisées et c’est ça qui me tuait. Je ne savais pas pourquoi j’étais incapable d’entretenir une relation normale, pourquoi j’étais aussi abimée psychologiquement et pourquoi j’étais incapable d’aimer en retour les gens qui m’aimaient.
Un soir, je me suis assise et je me suis avouée que j’avais un problème. J’ai juste su que je ne pouvais pas continuer à ‘ignorer’ ce que je faisais aux autres et à moi-même. Je réfléchissais à ma vie et ça m’a frappée : j’étais l’une de ces filles, endommagées psychologiquement par la relation qu’elles avaient entretenue avec leur père. J’étais l’une de ces filles dont le père était toxique. J’étais l’une de ces filles qui avaient été pendant trop longtemps sous l’influence d’un seul homme toxique.
J’ai laissé derrière moi beaucoup d’hommes brisés, tout ça parce que le seul homme qui aurait dû m’aimer ne m’a pas aimée. Je me suis forcée à avancer seule dans la vie, parce que le seul homme qui aurait dû me témoigner ses sentiments ne l’a pas fait.
La manière dont il traitait les femmes dans sa vie m’a fait comprendre ce que l’on ne devait jamais faire avec une femme. Mes attentes étaient tellement élevées que dès que je voyais un peu de mon père en l’homme avec lequel je sortais, je m’éloignais. Je me mettais à courir sans me retourner.
J’ai réalisé qu’aucun homme n’aurait jamais été assez bien pour moi. J’ai réalisé – à cause de cet amour qu’il ne m’a jamais donné, de cet amour que je méritais mais n’ai jamais reçu – que jamais je ne me serais autorisée à accorder ma confiance à un autre homme. Je l’aurais toujours cherché dans tous les hommes rencontrés, pour mieux pouvoir m’éloigner d’eux.
Je n’ai pas eu de compagnon toxique, parce que j’ai eu un père toxique et que ça a été largement suffisant pour ne jamais donner la moindre chance à un autre homme.
Même si j’avais du mal à faire confiance aux hommes, je croyais en l’amour. J’espérais simplement que quelqu’un finisse par me convaincre que j’avais tort de croire qu’il n’existait personne pour moi. Je croyais qu’il finirait par comprendre ce que j’avais vécu et voir les cicatrices sur mon cœur.
Je serai patiente et j’attendrai l’homme spécial et unique qui sera capable de chambouler mon univers et de m’aider à comprendre que toutes les choses que j’ai vécues ne sont pas ma faute.
Avec lui, je serai vraiment moi-même et je trouverai cette tranquillité de cœur dont je rêve depuis si longtemps. Même si mon père ne m’a jamais témoigné ses sentiments, un homme capable de le faire viendra.
Pourquoi mettre un terme à une relation peut être la meilleure chose pour vous
Il s’est avéré que le Prince charmant n’était en fait rien d’autre qu’une définition plutôt fidèle du psychopathe. Voilà ce qui t’attend si tu restes dans une relation amoureuse avec un homme toxique!