Être l’aîné peut être une véritable bénédiction.
En effet, vous êtes le premier enfant de vos parents, alors vous recevez toute leur attention et tout leur amour.
Pendant plusieurs années, vous êtes seul avec eux et vous vivez des aventures inoubliables.
Souvent, l’aîné de la famille est celui qui reçoit le plus de câlins, de cadeaux et de tendresse.
En tout cas, tant qu’il est seul !
Quand ses frères et sœurs naissent, les choses changent en mal pour lui.
Avec les mêmes parents, l’expérience de chaque membre de la fratrie est complètement différente.
Après tout, avec l’aîné, les parents sont souvent plus stricts et plus impliqués dans l’éducation.
Alors que leur enfant grandit, ils apprennent à devenir parents et ils définissent encore les limites.
Avec chaque enfant qui naît, leur expérience est plus grande, c’est pour cela que l’on dit que même les membres d’une même fratrie n’ont pas les mêmes parents.
En effet, l’aîné connaît une première version de ses parents inexpérimentés, le cadet a des parents plus compétents et un autre enfant pour le guide, et ainsi de suite.
Ainsi, si au premier abord, être l’aîné semble être génial, avec l’arrivée de la fratrie, des traumatismes naissent.
C’est inévitable et ses frères et sœurs ne peuvent pas comprendre ce qu’il traverse.
En tant que parents, vous devez être conscients de ce que vit votre enfant pour pouvoir l’aider.
Malgré vous, ces blessures émotionnelles vont avoir une place importante dans sa vie.
1. La blessure d’abandon
Ici, je ne parle pas de la blessure qui naît lorsque les parents sont négligents ou physiquement absents.
Simplement, avec l’arrivée d’un autre enfant, les parents donnent moins d’attention à l’aîné.
Alors qu’il était habitué à être le centre de l’attention, maintenant, il doit la partager avec un bébé qui passe son temps à pleurer.
Un enfant ne peut pas comprendre pourquoi ses parents se concentrent davantage sur le bébé : ils lui offrent plus de caresses et de câlins.
L’aîné ne peut pas saisir l’idée qu’un bébé ne peut pas survivre sans ses parents.
Même si ceux-ci font attention à accorder toujours autant d’attention à l’aîné, ce n’est plus possible.
Il cherche l’amour de ses parents, mais en obtient qu’une petite partie.
2. La perte de l’estime de soi
L’aîné commence à se sentir moins important quand il doit partager l’attention de ses parents avec sa fratrie.
Bien sûr, la plupart des parents font tous les efforts possibles pour inclure l’aîné dans l’éducation et le soin des plus jeunes afin de limiter la jalousie fraternelle.
Cette technique s’avère utile si vous voulez que vos enfants créent un fort lien émotionnel et se serrent les coudes.
Inclure votre aîné dans le soin de son frère ou de sa sœur lui indique que vous lui faites confiance et qu’il est un membre important de la famille.
Malheureusement, tous les enfants ne réagissent pas bien à cela ou les parents n’utilisent pas la bonne technique pour lier leurs enfants.
Or, un enfant qui se sent exclu par les personnes qui sont censées l’aimer le plus perd son estime de soi.
Il se dit qu’il ne mérite pas l’amour parental et qu’il est un bon à rien.
3. Les punitions inappropriées
Comme je l’ai dit, il arrive souvent que les parents soient plus sévères avec l’aîné.
En effet, ils s’impliquent complètement dans l’éducation de leur enfant et veulent définir des limites saines pour lui.
Ainsi, s’il fait une bêtise, il doit s’asseoir au coin ou accomplir une tâche ménagère.
Avec l’arrivée d’un frère ou d’une sœur, les parents relâchent un peu leurs limites.
Ils ne le font pas exprès, simplement, ils ne peuvent plus surveiller tout ce que font leurs enfants.
Ils semblent alors plus indulgents, particulièrement aux yeux de l’aîné.
Ainsi, il voit que son petit frère ou sa petite sœur n’est pas puni pour quelque chose qui lui aurait valu une punition.
Il ne comprend donc pas pourquoi ses parents ne se comportent pas de la même façon avec tout le monde et il pense qu’ils l’aiment moins.
4. L’indépendance forcée
Quand vous avez un enfant en bas âge, il est normal de vous consacrer à lui et de lui offrir votre aide.
Prenons un exemple…
Vous êtes à table et vos deux enfants vous demandent de couper leur morceau de viande.
Par réflexe, vous allez dire à l’aîné de couper seul sa viande, car il est grand, alors que vous allez couper la viande du cadet.
Pour vous, c’est une bonne chose parce que vous stimulez l’indépendance de votre enfant.
Après tout, vous ne voulez pas qu’il soit incapable de réaliser quoi que ce soit seul.
Vous ne voulez pas qu’il coure vers papa et maman dès qu’un petit détail le bloque.
Pourtant, le cerveau de votre aîné n’est pas suffisamment développé pour comprendre votre intention.
Il se dit que vous aimez davantage le cadet et que vous l’ignorez exprès.
5. La poursuite de la perfection
Il arrive souvent que les parents aient des attentes plus élevées pour leur aîné, car il est plus âgé.
Tu dois avoir de bonnes notes !
Tu es capable de t’habiller seul !
Pourquoi as-tu échoué à ce test ?
Malgré eux, beaucoup de parents comparent leurs enfants.
L’aîné étant plus âgé doit toujours être brillant et meilleur que les autres.
On lui pardonne moins ses erreurs et son ignorance.
Par contre, on est plus indulgent vis-à-vis du cadet.
Au fil des années, cela crée une relation malsaine entre les parents et leur aîné, car ils le poussent à la perfection.
Cela engendre donc l’anxiété et la dépression.
6. La parentification
Oh, c’est très mauvais !
Cela arrive souvent dans les familles toxiques où les parents sont physiquement ou émotionnellement absents.
En effet, l’aîné est obligé de prendre soin des autres sinon ils seraient toujours sales et affamés.
Pourtant, même dans les foyers sains, ce problème existe.
Dans un souci de créer un lien fraternel, les parents incitent leur aîné à aider le cadet dans ses différentes tâches.
Aide-le à mettre ses chaussures !
Apprends avec lui sa leçon !
Montre-lui comment on met la table !
Cela peut paraître innocent, mais ce genre de comportement indique à votre aîné qu’il n’a plus le temps d’être un enfant.
Il doit s’occuper de son frère ou de sa sœur, alors qu’il n’a pas demandé à avoir une fratrie.
7. Le traumatisme transgénérationnel
L’aîné de la famille ressent beaucoup d’anxiété et possède de nombreux traumatismes, car il obtient la version brute de ses parents.
Avec le premier enfant, vous n’avez pas encore compris quels sont vos propres traumatismes et vous n’avez pas entamé votre processus de guérison.
Généralement, ce n’est que lorsque vous avez votre premier enfant que vous vous rappelez tout ce que vous avez vécu enfant.
En effet, vous avez peut-être caché de nombreux traumatismes afin de vous protéger et de ne plus avoir mal.
Ainsi, votre aîné a une version quelque peu toxique de vous.
Bien sûr, votre aîné a aussi la chance de voir vos efforts pour devenir de meilleures personnes et de meilleurs parents.
Votre processus de guérison et votre évolution consistent à passer du temps de qualité avec vos enfants, leur demander comment ils vont et créer un espace sûr pour eux.
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