Elle sentait les coups de pied du bébé et les rebondissements dans son ventre.
Elle sentait le bébé se réveiller et vivre en elle, même s’il mourrait dès sa naissance.
Oui, elle a décidé de donner naissance à un enfant, même si elle savait qu’il ne pourrait pas vivre.
Voici l’histoire de Sophie, 31 ans, racontée, en partie, par son époux Raphaël.
Elle a réussi en une minute à comprendre que son enfant allait mourir, mais aussi à ressentir le besoin d’aider d’autres enfants.
C’était la chose la plus forte que j’aie jamais vécue.
C’est alors que j’ai réalisé que non seulement j’étais marié à une femme merveilleuse, mais aussi à un être humain incroyable, qui ne pense jamais à elle-même, mais aux autres, même dans les moments les plus difficiles.
Lorsque Sophie a découvert que son enfant n’avait pas de cerveau, elle a pris une décision extrêmement désintéressée et apparemment déraisonnable.
Elle a décidé de porter l’enfant pendant les neuf mois et de lui donner naissance, afin de donner les organes nécessaires pour sauver la vie d’autres bébés.
Au cours de la 18e semaine de grossesse, elle a découvert cela, et elle n’a pas regretté sa décision, croyant qu’ainsi, elle aiderait réellement les autres, alors qu’elle ne pouvait pas s’aider elle-même.
Son mari Raphaël décrit avec émotions les moments difficiles que sa femme et lui ont traversés.
Hier soir, avant de quitter Rouen, j’ai regardé ma belle femme dormir paisiblement sur le canapé.
J’ai regardé son gros ventre et j’ai senti notre fils bouger à l’intérieur.
Notre fils qui ne vivra que quelques jours.
J’étais rempli d’admiration pour cette femme incroyable.
Étant donné que je suis psychologue, j’ai besoin de traduire mes émotions en mots et de les mettre sur papier.
J’ai commencé à écrire et j’ai réalisé que je devais dire à tout le monde à quel point Sophie était une personne merveilleuse.
J’ai rencontré une petite fille qui attendait une greffe du foie, ce qui m’a fait me demander combien de ces petits héros attendent un don d’organe.
Sophie, qui est restée à l’hôpital, me manquait, mais dans mon esprit, je ressentais une grande gratitude au nom de tous les enfants que notre fils allait aider.
Je me suis souvenu du moment où ils nous ont dit que Jérémy « n’est pas parfait », puis 30 secondes plus tard qu’il n’a pas de cerveau.
Sophie a regardé le médecin et, à travers les larmes, a posé la question : « Si je le porte à terme et que j’accouche, pouvons-nous faire un don d’organes ? ».
Le médecin a été surpris par son courage et sa volonté de franchir une telle étape.
Au cours de nos neuf années de mariage et de nos treize années de relation, il y a eu de nombreux moments où j’étais fier d’elle, heureux de l’avoir et absolument ravi de tout ce que nous avons.
Mais ensuite, j’ai compris que ma femme était aussi exceptionnelle !
Toute la période a été terriblement difficile et fatigante.
La voir se réjouir à chaque fois qu’elle sentait Jérémy bouger en elle, sachant qu’il ne serait pas avec nous en grandissant, me déchirait le cœur.
Tous ces moments où elle a mal au dos, ses jambes enflent, elle vomit et se débat pour donner naissance à Jérémy…
Pour le perdre tout de suite !
À quoi ressemblera la période post-partum ?
Aura-t-elle la force et pourrai-je la réconforter ?
Son lait commencera à couler et elle n’aura pas de bébé à allaiter.
Elle n’aura pas de bébé pour lui prouver que ça valait la peine de lutter pendant neuf mois.
Mais elle a tout de même décidé d’endurer tout cela !
Elle l’a fait pour de nombreuses raisons.
La première était qu’elle voulait faire don d’organes, mais pas avec le désir de paraître humaine, mais de montrer par son sacrifice qu’elle l’est vraiment.
De plus, la pensée que Jérémy sera en vie pendant au moins quelques jours nous a réconfortés et rendus heureux, car nous savions que nous aurions l’occasion de l’étreindre, de le tenir et de l’embrasser au moins quelques fois.
Et c’est un énorme cadeau, auquel nous n’étions pas prêts de renoncer.
En même temps, nous avons été guidés par la phrase que nous avons vue sur le T-shirt de la fillette dont j’ai parlé plus tôt.
Il disait : « Il faut sacrifier une vie pour sauver une vie ».
Je ne pouvais pas m’empêcher d’y penser.
Il y a une famille qui espère qu’un miracle arrivera à leur enfant et le sauvera, et nous sommes conscients que notre Jérémy peut être ce miracle.
Comment ne pas être content de ça ?
Nous nous rapprochons lentement de la date de naissance et nous avons peur, car nous allons rencontrer l’enfant que nous ne pouvons pas ramener à la maison.
Beaucoup de gens diraient qu’ils ne changeraient rien, au moment d’accepter la situation, mais je ne peux pas dire cela.
Je changerais certainement cela.
Je veux que mon fils soit parfait.
Oui, je veux qu’il souffle la bougie de son premier gâteau d’anniversaire.
Je veux lui apprendre à marcher.
Je veux le voir grandir !
Et je veux l’accompagner jusqu’à la remise des diplômes.
Je veux changer tout ça.
Mais je ne peux pas.
C’est notre réalité.
Je regarde sa mère dormir et je ne peux pas m’empêcher de penser à quel point elle est forte et courageuse.
C’est une personne extraordinaire.
Toute cette force dans une seule personne, et pourtant, c’est ma femme.
Ce n’est pas que j’avais besoin d’une situation comme celle-ci pour le voir, mais c’était une incitation à le dire au monde entier, qui a besoin de savoir.
Comment aimer de manière désintéressée, sachant que tout ce que vous faites a un but et une signification beaucoup plus grands.
Elle est mon héroïne, car elle a décidé d’accoucher, sachant que notre enfant ne vivrait pas.
Mais beaucoup d’autres enfants vivront…
Grâce à elle !
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