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Voici à quoi ressemble désormais le monde des rencontres amoureuses

Voici à quoi ressemble désormais le monde des rencontres amoureuses

Désormais, nous ne nous engageons plus. Nous n’en voyons plus l’intérêt. On nous a toujours dit qu’il y avait plus d’un poisson dans l’océan mais jamais lesdits poissons n’avaient été si facilement à portée de main grâce à Meetic, Adopte un mec, Tinder, Happn, Badoo, etc. À vous de faire votre choix.

On peut commander un être humain de la même manière que l’on commande une pizza sur Deliveroo. Nous pensons que l’intimité réside dans le juste enchainement d’émojis. Nous pensons que faire un effort revient à envoyer un message pour dire bonjour.

Nous disons que la romance est morte mais peut-être a-t-elle juste besoin d’être réinventée. Peut-être que la romance serait d’éteindre son téléphone suffisamment longtemps afin de regarder l’autre droit dans les yeux au cours d’un dîner. Peut-être que la romance serait de supprimer Tinder après un rendez-vous merveilleux avec quelqu’un. Peut-être que la romance existe encore mais que nous ne savons simplement plus à quoi elle ressemble.

Lorsque nous choisissons – si nous nous engageons – nous gardons quand même un œil à l’affut d’autres options. Nous voulons le parfait tournedos mais étions trop occupés à reluquer un buffet médiocre, en raison de l’éventail de choix. En raison de l’éventail de choix. Nos choix nous assassinent. Nous pensons que le choix a un sens. Mais le choix gâche tout.

Peu importe même que nous ne soyons jamais satisfaits, nous ne savons même plus ce qu’est la satisfaction, à quoi elle ressemble. Nous avons toujours un pied sur le pas de la porte, parce que derrière il y a plus, tellement plus et encore plus.

Nous ne voyons pas la personne en face de nous, désireuse d’être aimée parce que plus personne ne demande à être aimé. Nous rêvons de quelque chose qui, nous l’espérons existe encore. Et pourtant, nous somme sans cesse à la recherche du prochain frisson, de la prochaine excitation, du prochain instant gratifiant.

Nous nous rassurons et nous distrayons mais, si nous nous pouvons pas faire face à nos démons intérieurs, comment peut-on attendre de nous que nous nous tenions à quelque chose, que nous aimions quelqu’un même lorsque ça devient difficile ?

Nous tenons un peu. Nous partons. Nous avons la vision d’un monde sans limites, vision à laquelle aucune autre génération n’a eu accès. Nous pouvons ouvrir un nouvel onglet, voir des photos des États-Unis, demander un visa et réserver un billet d’avion.

Nous ne le faisons pas mais nous le pouvons. L’essentiel étant que nous savons que nous le pouvons même si nous n’avons pas la capacité financière de le faire. Il y a mille autres options tentantes. Ouvrir Instagram et voir la vie des autres, la vie que nous pourrions avoir.

Voir les endroits où nous ne voyageons pas. Voir les vies que nous ne vivons pas. Voir les personnes avec lesquelles nous ne sortons pas. Nous nous inondons de stimuli, d’informations et nous nous demandons pourquoi nous sommes malheureux.

Nous nous demandons pourquoi nous sommes insatisfaits. Nous nous demandons pourquoi rien ne dure et pourquoi tout semble nul. Parce que nous ne savons pas comment faire pour voir nos vies telles qu’elles sont plutôt que telles qu’elles ne sont pas.

Et même si nous trouvons comment faire. Imaginons que nous trouvions une personne qui nous aime et que l’on aime. L’engagement. L’intimité. « Je t’aime. » Nous le faisons. Nous le trouvons. Puis, rapidement, on ne le vit plus que pour les autres.

Nous disons aux gens que nous sommes en couple via Facebook. Nous inondons Instagram de nos photos. On devient un « nous ». Nous faisons en sorte que ça ait l’air parfait et idéal parce que ce que nous choisissons de montrer n’est que la réalité améliorée.

Nous ne partageons pas les disputes à 3 heures du matin, les yeux rouges, les draps tachés de larmes. Nous n’écrivons pas de statuts à propos de la manière dont l’amour de l’autre nous fait du bien lorsque nous ne nous aimons plus. Nous ne tweetons pas 140 caractères de tristesse lorsque nous avons ce genre de discussions, capables de nouer ou de briser l’avenir de notre amour.

Ce n’est pas ce que nous partageons. Photo idéale. Couple heureux. L’amour est parfait.

Puis, nous voyons les autres heureux, couples idéals et nous nous comparons. Nous sommes la génération émojis. La culture du choix. La génération comparaison. Être à la hauteur. Assez bien. Le meilleur. Jamais avant, nous n’avons eu une telle abondance de marqueurs censés indiquer à quoi ressemble la vie idéale. Des informations, encore des informations et très vite, nous nous retrouvons dans le désespoir.

Nous ne serons jamais assez bien, parce que nous essayons simplement de nous mesurer à ce qui n’existe pas. Ces vies n’existent pas. Ces couples n’existent pas. Et pourtant, nous n’arrivons pas à y croire. Nous le voyons de nos propres yeux. Et nous le voulons. Et, nous nous rendrons malheureux jusqu’à l’obtenir.

Alors, nous rompons. Nous rompons parce que nous ne sommes pas assez bien, nos vies ne sont pas assez bien, nos relations ne sont pas assez bien. Nous faisons défiler et défiler et défiler nos écrans sur Tinder. Nous commandons quelqu’un comme nous commanderions une pizza.

Et le cycle recommence. Émoji. Message pour dire bonjour. Intimité. On éteint son téléphone. Selfie couple. Couple idéal, parfait. Comparaison. Comparaison. Comparaison. L’insidieuse, latente et inévitable insatisfaction. Les disputes. « Quelque chose ne va pas mais je ne sais pas ce que c’est. » « Ça ne marche pas. » « J’ai besoin de plus. » Et, nous rompons. Un autre amour perdu. Une autre tombe consacrée aux selfies d’un couple idéal, parfait.

Jusqu’à la prochaine fois. Cherchant quelque chose qui soit davantage insaisissable. La prochaine dose. La prochaine gratification. Le prochain coup rapide. Vivre nos vies en 140 caractères, en snaps de 5 secondes, en images filtrées et froides, en vidéos de 4 minutes, de l’attention par-ci, de l’attention par-là.

Encore plus d’illusions. Nous nous inquiétons de nous contenter de trop peu, tout en nous faisant du mal en nous disant que tout ce qui est moins que la vie heureuse et filtrée à laquelle nous avons été habitués revient à se contenter de trop peu.

Se contenter de trop peu, qu’est-ce que ça veut dire ? Nous ne savons pas, mais nous ne voulons certainement pas que ça nous arrive. Si ce n’est pas parfait, c’est se contenter de trop peu. Si ce n’est pas cet amour édulcoré et filtré, c’est se contenter de trop peu. Si ce n’est pas digne de Pinterest, c’est se contenter de trop peu.

Nous réalisons que ce plus que nous voulons est un mensonge. Nous voulons des appels. Nous voulons voir ce visage que nous aimons, absent de notre vraie vie, s’afficher sur notre écran. Nous voulons prendre notre temps.

Nous voulons de la simplicité. Nous voulons une vie qui n’ait pas besoin d’être validée par des likes, des commentaires et des votes. Nous ne savons peut-être pas encore que c’est ce que nous voulons mais nous le voulons. Nous voulons des liens, de vrais liens.

Nous voulons un amour qui se construise et non un amour qui soit rejeté en faveur du prochain coup. Nous voulons rentrer à la maison auprès des gens. Nous voulons nous allonger à la fin de notre vie et pouvoir nous dire que nous avons bien vécu, que nous avons vécu pleinement. C’est ce que nous voulons même si nous ne le savons pas encore.

Pourtant, ce n’est pas comme ça que nous choisissons nos partenaires aujourd’hui. Ce n’est pas comme ça que nous aimons aujourd’hui.

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