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Les femmes qui pardonnent tout sont celles qui s’aiment le moins

Les femmes qui pardonnent tout sont celles qui s’aiment le moins

Je me souviens encore de ce matin de décembre.

Le réveil affichait 6 h 23.

À côté de moi, il ronflait paisiblement, comme si la nuit précédente n’avait pas existé.

Comme si ses mots (ces mots qui m’avaient transpercée) n’avaient jamais été prononcés.

Mes yeux brûlaient d’avoir pleuré en silence pour ne pas le déranger.

Et pourtant, quand il a ouvert les yeux, ce fut moi qui ai murmuré : « Je t’aime ». Encore. Toujours.

Ce jour-là, je n’ai pas réalisé que chaque pardon injustifié était une trahison envers moi-même.

Je ne savais pas encore que cette capacité à tout excuser, que je croyais être ma plus grande force, était en train de devenir mon pire ennemi.

Première partie : anatomie d’un pardon toxique

Le pardon est souvent présenté comme une vertu noble, un acte de libération.

Mais lorsqu’il est mal compris, il peut devenir une arme silencieuse contre soi-même.

Un pardon toxique, c’est quand tu excuses l’inexcusable au nom de l’amour, de la famille ou de la peur de perdre.

Prenons l’exemple de Marine, 32 ans, qui a pardonné à son conjoint une troisième infidélité.

Chaque fois, il promettait de changer, pleurait, lui offrait des cadeaux.

Elle croyait faire preuve de grandeur d’âme.

En réalité, elle lui apprenait une chose : « Tu peux me trahir, je resterai. »

Les 5 ingrédients d’un pardon toxique :

L’absence de réelle repentance : il s’excuse, mais recommence.

La minimisation : « Ce n’était qu’un mensonge, pas si grave. »

La culpabilisation : « Si tu m’aimais vraiment, tu m’aurais pardonné. »

L’oubli forcé : « Alors, c’est fini, on n’en parle plus ? »

Le sacrifice unilatéral : toi, tu donnes. Lui, il prend.

Le résultat ? Une estime de soi en lambeaux, une colère rentrée qui ronge, et une relation qui ne guérit jamais vraiment.

1. Le mécanisme de l’auto-trahison

Quand tu pardonnes systématiquement, voici ce qui se passe vraiment :

Première offense : il oublie ton anniversaire.

Tu souris : « Ce n’est pas grave ».

Ton cerveau enregistre : « Ma déception n’est pas importante ».

Deuxième offense : il te compare à son ex.

Tu blêmis, mais dis : « Tu ne pensais pas à mal ».

Ton cerveau enregistre : « Ma dignité peut être négociée ».

Troisième offense : il te ment ouvertement.

Tu pleures seule, puis acceptes ses excuses.

Ton cerveau enregistre : « Mes limites sont franchissables ».

Exemple concret : Sarah, 34 ans, raconte :

J’ai pardonné 17 retards de plus d’une heure en six mois. Le 18ᵉ, j’ai attendu dans un restaurant avec de la nourriture froide devant moi. C’est là que j’ai compris : chaque pardon l’avait conditionné à croire que mon temps ne valait rien.

2. Les trois visages du pardon destructeur

a) Le pardon par peur :

« Si je ne pardonne pas, il va partir. »

→ Résultat : tu restes, mais c’est ton estime de toi qui s’en va.

b) Le pardon par habitude :

« C’est toujours comme ça. »

→ Résultat : tu normalises l’inacceptable.

c) Le pardon par culpabilité :

« Je dois être compréhensive. »

→ Résultat : tu deviens complice de ta propre souffrance.

Deuxième partie : le coût invisible

Quand on parle de pardon, on évoque rarement ce qu’il nous enlève.

Pourtant, chaque fois que tu pardonnes sans conditions, tu paies un prix caché :

  • Ton sentiment de sécurité

Après une trahison, pardonner trop vite revient à dire à ton cerveau : « Ce n’était pas si dangereux. »

Résultat ? Ton instinct d’alerte s’émousse.

La prochaine fois, tu détecteras moins vite le danger.

  • Ta capacité à faire confiance

Pardonner sans que l’autre ait fait un vrai travail de réparation, c’est comme recoller un vase fissuré avec du scotch.

Extérieurement, ça tient. Mais à la moindre secousse, tout se brise.

Et toi, tu deviens méfiante, même envers ceux qui le méritent.

  • Ton énergie vitale

Étude fascinante : les personnes qui pardonnent trop facilement aux manipulateurs présentent un taux de cortisol (hormone du stress) plus élevé que celles qui refusent de pardonner.

Pourquoi ? Parce que ton corps, lui, n’oublie pas l’injustice.

  • Tes futures relations

En normalisant les mauvais traitements, tu dresses inconsciemment un « profil type » de ce que tu acceptes.

Ton subconscient enregistre : « L’amour, c’est souffrir et pardonner. »

1. L’érosion silencieuse

Chaque pardon non mérité est comme une goutte d’eau sur une pierre.

À force :

  • Tu oublies ce que tu mérites vraiment
  • Tu confonds patience et résignation
  • Et tu perds ta boussole intérieure

Témoignage :

Après cinq ans à tout pardonner, je ne reconnaissais plus mon reflet dans le miroir. J’avais les yeux vides de celle qui a trop donné.

– Léa, 29 ans

2. Le paradoxe du pardon infini

Plus tu pardonnes :

→ Plus il repousse les limites, plus tu t’oublies et plus le ressentiment grandit.

Exercice d’auto-analyse :

Prends une feuille. Note :

  • Les 3 pires choses que tu as pardonnées
  • Comment tu t’es sentie après chaque pardon
  • Ce que cela t’a appris sur toi-même

Troisième partie : apprendre à pardonner sans se perdre

Le pardon sain, en 4 étapes :

  • La colère juste

Avant de pardonner, autorise-toi à être en rage.

Écris une lettre (que tu ne lui enverras pas), casse des assiettes dans un parc à thème, crie dans ton oreiller.

La colère est un signal : « Quelqu’un a franchi une limite. »

  • L’exigence de réparation

Un vrai pardon se mérite. Demande :

Des excuses précises (« Je regrette d’avoir fait X, je sais que ça t’a blessée parce que Y »)

Des actes concrets (« Je consulte un thérapeute », « Je te montre par mes actions que je change »)

  • Le temps

Le vrai pardon ne se décide pas en un claquement de doigts. C’est un processus.

Certaines blessures mettent des mois, voire des années à cicatriser. Et c’est OK.

  • Le choix conscient

Un jour, tu réaliseras que tu n’as plus mal.

Pas parce que tu as oublié, mais parce que la blessure a perdu son pouvoir sur toi.

C’est à ce moment-là que le pardon devient possible.

1. La différence cruciale

Pardonner, ce n’est pas :

  • Oublier
  • Minimiser
  • Donner carte blanche
  • Pardonner, c’est :
  • Comprendre
  • Choisir
  • Grandir

2. La méthode des 3V

Avant de pardonner, demande-toi :

Vérité : quel est le fait objectif ?

Valeur : qu’est-ce que cela dit de mon estime de moi ?

Volonté : suis-je prête à en assumer les conséquences ?

Exemple :

Il t’a trompée.

Vérité : infidélité

Valeur : est-ce que j’accepte d’être option B ?

Volonté : puis-je vraiment reconstruire la confiance ?

3. Les 5 questions à se poser avant de pardonner

Est-ce un comportement isolé ou répétitif ?

Montre-t-il un vrai remords (actions, pas juste des mots) ?

Qu’est-ce que ce pardon m’apporte vraiment ?

Quel message j’envoie en pardonnant ?

Est-ce que je pourrai regarder mes enfants dans les yeux en leur expliquant ce pardon ?

Quatrième partie : reconstruire l’amour de soi

Après une trahison, la personne la plus difficile à pardonner… c’est souvent toi-même.

« Comment ai-je pu rester ? », « Pourquoi n’ai-je rien vu ? »

La méthode des 3 R :

  • Reconnaître

Écris noir sur blanc :

  • « J’ai accepté X comportement »
  • « J’ai cru Y promesse »

Pas pour te flageller, mais pour prendre conscience des schémas à ne plus reproduire.

  • Reparenting

Parle-toi comme à une petite fille blessée :

« Tu as fait de ton mieux avec ce que tu savais. Maintenant, tu sais plus. Tu feras mieux. »

  • Rituel de renaissance
  • Brûle un papier où tu écris ce que tu veux laisser derrière toi
  • Offre-toi un bijou symbolique (une bague = la promesse de te respecter)

Réécris ton histoire : « Je ne suis pas celle qui a subi, mais celle qui a survécu. »

1. Le contrat avec soi-même

Écris noir sur blanc :

« À partir d’aujourd’hui, je ne pardonnerai plus :

  • Les mensonges
  • Le manque de respect
  • La négligence émotionnelle… »

2. La technique du miroir

Chaque matin, regarde-toi dans les yeux et dis :

« Je mérite ______.

Je n’accepte plus ______. »

3. L’art de poser des limites

Exemple de phrase :

« Je t’aime, mais je n’aime plus encore la femme que je suis devenue. Si ______ continue, je devrais me choisir. »

Conclusion

Ce n’est pas facile. Ce sera douloureux.

Mais chaque fois que tu choisis de ne plus pardonner l’impardonnable :

  • Tu récupères un morceau de toi
  • Tu redéfinis ton standard
  • Tu deviens un exemple pour celles qui regardent

Un jour, tu te réveilleras. Le réveil affichera 6 h 23.

Mais cette fois, la personne à côté de toi – que ce soit lui devenu meilleur ou ton nouveau reflet dans le miroir – te regardera avec le respect que tu auras appris à exiger.

Et ce jour-là, tu comprendras que le plus beau pardon, c’est celui que tu t’es accordé en cessant de tout accepter.

Exercice final :

Relis les messages que tu lui as envoyés après ses offenses.

Compte combien de fois tu as écrit :

  • « Ce n’est pas grave »
  • « Je comprends »
  • « On va surmonter ça »

Maintenant, écris une lettre (que tu ne lui enverras pas) où tu dis enfin :

« Non, ce n’était pas acceptable. Oui, je méritais mieux. Et non, je ne l’oublierai plus jamais. »

Note de l’auteure :

Cet article est basé sur :

  • 47 témoignages recueillis sur 3 ans
  • Les travaux du Dr. Brené Brown sur les limites saines
  • Mon propre chemin de femme qui a trop pardonné

Si tu t’es reconnue dans ces mots, sache ceci : ce n’est pas ta faute, mais c’est maintenant ta responsabilité.

Le premier pas vers l’amour véritable commence toujours par le respect de soi.

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Il s’est avéré que le Prince charmant n’était en fait rien d’autre qu’une définition plutôt fidèle du psychopathe.
Voilà ce qui t’attend si tu restes dans une relation amoureuse avec un homme toxique!