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Pourquoi avons-nous échoué dans l’éducation de nos garçons ?

Pourquoi avons-nous échoué dans l’éducation de nos garçons ?

En quoi les garçons sont-ils différents des filles et le sont-ils vraiment ?

Tout le monde sait que le développement de la parole se fait plus tard chez les garçons, que les garçons sont beaucoup plus silencieux et n’aiment pas beaucoup parler.

Mais c’est pourquoi ils sont plus énergiques et ont un plus grand besoin de sport.

À l’adolescence, les enfants de sexe masculin sont plus sujets aux problèmes de comportement, à l’alcool, aux bagarres, aux mauvais résultats scolaires…

Saviez-vous qu’environ 95 % des meurtres de jeunes sont commis par des garçons ?

Saviez-vous que le suicide est la troisième cause de décès chez les jeunes hommes âgés de 15 à 19 ans et que la plupart des suicides réussis sont commis par des garçons ?

Quel est le problème avec les jeunes hommes que nous élevons ?

Pourquoi les statistiques sont-elles si mauvaises ?

Pourquoi et à quel moment notre petit garçon devient-il un adolescent colérique ?

Combien de fois avez-vous entendu des expressions comme :

Ah, les garçons, ils sont beaucoup plus résistants que les filles et surmonteront facilement les conflits les uns avec les autres.

Ou bien :

Les garçons sont impétueux, ils deviennent un peu sauvages, ils se battent et ce moment les passe, ils ne se souviennent même pas de la raison pour laquelle ils se sont battus.

Et pourtant, les garçons luttent également contre les sentiments douloureux d’échec, de rejet et de non-appartenance que nous remarquons et essayons si facilement de repérer chez les filles.

Quand ils ne supportent plus la douleur, ils réagissent.

Les garçons qui ne rencontrent pas de compréhension à tout âge n’ont aucune possibilité de développement émotionnel.

Le garçon confus grandit pour devenir un adolescent en colère et émotionnellement solitaire et, peut-être, un homme solitaire d’âge moyen menacé de dépression.

Nous devons enseigner aux garçons la littératie émotionnelle !

Comment pouvons-nous apprendre aux garçons à être émotionnellement intelligents ?

Il faut leur apprendre à reconnaître les émotions, ils ont besoin d’un vocabulaire des émotions qui leur donnera la possibilité de s’exprimer d’autres manières, et non par la colère ou l’agressivité.

Ils ont besoin de compréhension, tant à la maison qu’à l’école, ils ont besoin d’être encouragés à parler de leurs sentiments et à développer une conscience de soi.

Les garçons ont autant besoin de ressentir un lien émotionnel que les filles.

Il est très important qu’ils aient une relation étroite avec leurs parents, ce qui est crucial dans la phase d’adolescence.

Une relation étroite basée sur la confiance et le soutien qu’ils reçoivent de leurs parents peut les protéger du danger de devenir les victimes de leurs propres sentiments turbulents et non reconnus.

Le plus important est qu’ils aient devant eux un exemple masculin d’une vie affective riche.

Il est essentiel que les garçons apprennent la littératie émotionnelle autant de leur mère et d’autres femmes que de leur père et des autres hommes de leur vie.

C’est essentiel pour la création de leur propre vie et la façon dont ils communiqueront avec les autres (hommes, femmes, leurs enfants), mais aussi la création de leur propre identité masculine.

Un garçon par exemple doit voir et croire que les émotions ne sont pas indésirables dans la vie d’un homme.

Quelle influence notre société a-t-elle sur l’éducation des garçons ?

Les garçons ne montrent souvent pas leurs sentiments comme le font les filles.

Est-ce à dire qu’ils en ressentent moins ?

Non, les garçons ressentent autant que les filles, sinon plus, ils ne savent tout simplement pas s’exprimer de la même manière.

Notre culture ne les encourage pas à exprimer leurs sentiments, au contraire, elle les encourage à ce que toute démonstration d’émotion soit mauvaise et qu’ils soient moins « hommes » à cause de cela.

Toute notre culture a une image stéréotypée de l’homme qui est encore présente et, semble-t-il, pour longtemps.

Un homme n’est pas un homme s’il n’est pas impoli et ne boit pas d’énormes quantités de bière.

On nous le rabâche dans toutes les publicités, et les petits garçons sont également exposés à des images de ce qu’un homme « devrait » être à travers des dessins animés et des jeux vidéos.

Les hommes-araignées, les surhommes et les autres super-héros incroyablement puissants envoient à nos garçons le mauvais message sur ce qu’un homme devrait être.

Notre culture impose également aux garçons certaines qualités qu’ils devraient avoir, telles que l’énergie et la force physiques, ainsi qu’une propension à l’action.

Si le garçon ne l’a pas, il n’est pas assez homme.

Il est assez courant que de très jeunes garçons reçoivent des messages malsains tels que :

  • Il perdra le respect s’il parle de ses problèmes ;
  • Un homme doit être dur et résistant ;
  • Le mari ne doit pas faire le ménage.

Encourager cette façon de penser apporte inévitablement des problèmes.

L’éducation émotionnelle au domicile parental

Bien que notre culture joue un rôle important dans la destruction de la vie émotionnelle de nos garçons, l’éducation émotionnelle la plus importante commence à la maison.

Souvent, consciemment ou non, nous encourageons les différences entre les sexes masculin et féminin.

Les mères parlent plus souvent avec leurs filles de leurs sentiments, et les garçons sont encouragés en tant que « grands garçons » qui ne doivent pas avoir peur.

Lorsque les garçons s’enferment dans leur chambre et ne veulent pas parler, c’est un comportement que nous considérons comme normal.

Mais s’ils manifestent des niveaux normaux de peur, de tristesse et d’inquiétude, des sentiments généralement attribués au sexe féminin, les adultes leur font comprendre que de tels sentiments ne sont pas acceptables chez les garçons.

Pourtant, le garçon confus devient un adolescent en colère.

Il se sent émotionnellement isolé et il commence à souffrir de dépression.

Nous, parents de garçons, avons une grande responsabilité.

Chaque mère et chaque père a la responsabilité de protéger la vie émotionnelle de leur garçon.

Nous devons être des modèles de connexion émotionnelle et de compréhension.

Nous devons apprendre à écouter les sentiments de notre garçon sans jugement.

Et nous devons écouter les problèmes qu’il a sans proposer de solutions irréfutables.

Chaque garçon a son propre monde intérieur !

Chaque garçon est sensible et chacun souffre.

Même si certains parents ne veulent pas accepter ce fait, les garçons sont tout aussi vulnérables émotionnellement que les filles.

Une fois que nous aurons compris cela, nous pourrons leur venir en aide.

Si nous enseignons à nos fils à respecter et à valoriser leur vie affective…

Si nous pouvons leur enseigner un vocabulaire émotionnel…

Et si nous les encourageons à l’utiliser, ils finiront par retirer les chaînes de leur cœur.

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