Je n’aurais jamais imaginé me retrouver un jour au bord d’un précipice, au bord de l’oubli, à envisager l’acte impensable de mettre fin à mes jours.
Mais la douleur que je portais en moi était si écrasante, si dévorante, que la mort semblait être la seule échappatoire à l’obscurité suffocante qui m’engloutissait.
Mes problèmes de santé mentale ont commencé bien avant que je puisse en comprendre l’importance.
Ayant grandi dans un foyer marqué par les abus et les dysfonctionnements, j’ai appris très tôt à enfouir ma douleur au plus profond de moi-même, en me cachant derrière une façade de sourires et de fausses bravades.
Mais sous la surface, les cicatrices étaient profondes.
Elles couvraient des blessures invisibles qui s’envenimaient et saignaient, empoisonnant mon âme chaque jour qui passait.
Les abus ont pris de nombreuses formes : physiques, émotionnelles et psychologiques.
J’ai été battue et réprimandée, rabaissée et trahie, jusqu’à ce que j’en vienne à croire que je n’étais pas digne d’être aimée et que je ne méritais pas d’être heureuse.
J’ai intériorisé les messages toxiques que mes agresseurs m’avaient inculqués, convaincue que j’étais intrinsèquement imparfaite et irrémédiablement endommagée.
En grandissant, le traumatisme m’a suivie comme une ombre, jetant son voile sombre sur tous les aspects de ma vie.
Je luttais contre une anxiété et une dépression débilitantes, hantée par les souvenirs du passé et tourmentée par des cauchemars qui me privaient de sommeil.
Je me suis tournée vers des mécanismes d’adaptation malsains dans une tentative désespérée d’endormir la douleur (drogues, alcool, automutilation), tout ce qui pouvait me permettre d’échapper à l’implacable tourment de mon propre esprit.
Mais quels que soient les efforts que je déployais pour vaincre mes démons, ils trouvaient toujours un moyen de me rattraper.
Le poids de mon traumatisme est devenu trop lourd à porter, m’écrasant sous son fardeau oppressant jusqu’à ce que je puisse à peine respirer.
Alors, dans un moment de désespoir, j’ai pris la décision d’en finir, d’éteindre une fois pour toutes la flamme vacillante de mon existence.
Mais alors que je me trouvais au bord du précipice de l’oubli, prêt à faire ce dernier pas irrévocable, quelque chose s’est mis à bouger en moi.
Une petite voix, un murmure d’espoir au milieu du rugissement assourdissant du désespoir, m’a poussé à faire une pause, à reconsidérer ma décision, à tenir bon juste un peu plus longtemps.
Dans ce moment de clarté, j’ai fait un choix.
Oui, j’ai fait le choix de me battre, de revenir du bord de la destruction et de reprendre ma vie des griffes du désespoir.
Ce choix est né d’un pur désespoir, alimenté par un refus obstiné de laisser mes agresseurs gagner, de les laisser me voler mon avenir comme ils m’avaient volé mon passé.
C’est ainsi que, les mains tremblantes et le cœur lourd de chagrin, j’ai cherché de l’aide.
J’ai cherché une thérapie et des conseils, m’ouvrant à un étranger compatissant qui m’a écoutée sans me juger et m’a conseillée sans me condamner.
J’ai appris à faire face à mon traumatisme, à affronter les démons qui me hantaient depuis si longtemps et à me libérer de leur emprise.
Grâce à la thérapie, j’ai découvert le diagnostic qui allait changer ma vie : le syndrome de stress post-traumatique complexe, une maladie qui expliquait l’enchevêtrement des symptômes avec lesquels je luttais depuis si longtemps.
Ce fut une révélation, une validation de la douleur que j’avais endurée et une feuille de route pour le voyage de guérison qui m’attendait.
Mais le chemin de la guérison a été loin d’être facile.
Il était semé d’embûches et de luttes, de moments de doute et de désespoir qui menaçaient de faire dérailler mes progrès.
Certains jours, les ténèbres semblaient impénétrables, le poids de mon traumatisme menaçait de m’écraser à nouveau.
Mais malgré tout, je me suis accrochée à la lueur d’espoir qui s’était allumée en moi : la conviction que j’étais digne de guérir, d’être heureuse, d’être aimée.
Lentement, mais sûrement, cette conviction a commencé à prendre racine, s’épanouissant en un nouveau sentiment de valeur personnelle et de résilience.
Je me suis entourée d’un réseau d’amis et d’êtres chers qui m’ont soutenue dans les jours les plus sombres, m’offrant une bouée d’amour et d’encouragement lorsque j’en avais le plus besoin.
Je me suis plongée dans des activités qui m’apportaient joie et satisfaction, redécouvrant les plaisirs simples de la vie que j’avais oubliés depuis longtemps.
Et en m’enfonçant dans le cœur de ma propre guérison, j’ai découvert le pouvoir du pardon, non seulement pour ceux qui m’avaient fait du mal, mais aussi pour moi-même.
J’ai appris à me libérer du fardeau de la honte et de la culpabilité que je portais depuis si longtemps, en embrassant la vérité selon laquelle ma valeur n’était pas définie par les actions des autres.
En fin de compte, c’est ce nouveau sentiment de compassion et d’acceptation de soi qui m’a sauvée, qui m’a tirée du bord du désespoir et m’a mise sur la voie de la rédemption.
J’ai compris que mon traumatisme ne me définissait pas, mais par la force et la résilience avec lesquelles je l’ai affronté.
Aujourd’hui, je me tiens de l’autre côté de l’obscurité, survivante de mes propres luttes et témoin du pouvoir de l’espoir et de la guérison.
Je sais que le chemin à parcourir ne sera pas toujours facile, qu’il y aura des défis et des obstacles à surmonter.
Mais je sais aussi que je ne suis pas seule, que j’ai l’amour et le soutien de ceux qui ont suivi ce chemin avec moi, et la foi inébranlable en moi-même pour continuer à aller de l’avant, un pas après l’autre.
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