Je ne peux plus faire semblant d’aller bien alors que je suis détruite intérieurement

Je ne vais pas bien. J’ai atteint mes limites.

Je survis à une journée d’enfer mais je n’ai jamais l’occasion de m’en réjouir puisque la journée suivante est tout aussi terrible.

Je n’avais jamais été aussi stressée. Mon anxiété n’avait jamais atteint un tel niveau. J’ai été blessée un million de fois avant, mais cette année s’est accompagnée d’un niveau de douleur jamais atteint jusque-là.

J’aimerais pouvoir avancer jusqu’à un moment où les choses reprendraient enfin du sens. J’aimerais effacer cette partie de ma vie parce que je crois malgré tout qu’un jour, les choses iront mieux – c’est juste maintenant que ça ne va pas. Ça ne va pas du tout.

Jusqu’à aujourd’hui, j’ai fait semblant d’aller bien. Je faisais allusion à ce qui me posait problème, mais j’en riais. Je donnais des détails, mais ne racontais jamais l’histoire en entier.

Mais je ne peux plus cacher mes sentiments. Les gens commencent à se demander ce qui m’arrive. Pourquoi est-ce que je mets autant de temps à répondre aux messages ? Qu’est-ce que j’ai fait pendant tout ce temps ? Pourquoi je n’ai pas l’air d’être moi-même ces derniers temps ?

Je ne peux plus faire semblant que tout va bien, mais j’ai l’impression de ne pas avoir d’autre choix. Malheureusement, je ne peux pas mettre tout mon monde sur pause, simplement parce que je suis en dépression.

Je ne peux pas prendre une semaine de vacances et arrêter de travailler, simplement pour prendre soin de moi. Parce que ma carrière est tout pour moi. Je ne peux pas dormir toute la journée et m’isoler, parce que mes amis se demanderaient où je suis passée. Parce que je ne veux pas gâcher mes relations avec eux.

Je ne vais pas bien, mais je me bats pour trouver une solution à mes problèmes. J’essaie d’agir. J’essaie de changer. J’essaie de toutes mes forces de m’extirper de cet enfer. Pour le moment, je n’ai pas encore réussi.

Je ne vais pas bien et cette fois, je l’admets vraiment. J’ai commencé à voir un psychologue. J’ai commencé à raconter mes histoires d’horreur à mes amis. Et vous savez quoi ? Ça ne fait aucune différence. Je recevrais peut-être quelques mots gentils de la part de mes amis. Je recevrais peut-être leur amour et leur soutien. Peut-être que je me sentirais un peu moins seule.

Mais cela ne change en rien ma situation. Je suis coincée. Rien ne change.

Je ne vais pas bien et même si au départ, les gens se sentiront tristes pour moi, il ne leur faudra pas longtemps avant d’en avoir marre de m’entendre dire que je ne vais pas bien.

Ils ne veulent pas entendre parler de mes problèmes, parce qu’ils veulent parler des leurs. Ils ne veulent pas que je les déprime. Ils veulent que je redevienne une amie drôle. Ils veulent que je fasse semblant. Ils veulent simplement que je me remette.

Je ne vais pas bien mais je suis fière d’être restée forte aussi longtemps. Je n’ai pleuré que de temps en temps, même si j’avais de bonnes raisons de pleurer sans cesse. Je ne m’écroule que de temps en temps, même si rien ne va. Même si la vie n’a jamais été aussi difficile. Même si intérieurement, je crie et je rêve d’une échappatoire.