Vous voulez savoir à quoi ressemblait ma vie de couple ? Je devais constamment répondre à des questions stupides comme : « Est-ce que tu peux dire que tu es malade pour rester avec moi ? » ou « Est-ce que tu peux prendre un jour de congé ? »
Et ma réponse était toujours la même : non ! Non, j’adore mon travail et ça a toujours été une priorité pour moi. Non seulement, cela me permet de gagner ma vie et subvenir seule à mes besoins, mais cela me permet d’aider les autres.
Oui, je travaille beaucoup. Je vous explique : je suis psychologue. Et depuis que la pandémie a pris le contrôle du monde, les gens cherchent de plus en plus l’aide d’un professionnel.
Ma spécialité, ce sont les adolescents. Je les vois entrer désespérés et perdus dans mon bureau. Et quand notre travail est fini, ils ressortent inspirés et heureux.
Et honnêtement, cela n’a pas de prix. Aider mon prochain est extrêmement important pour moi. Et j’avoue que je travaille souvent le week-end pour répondre à la demande de plus en plus importante.
Et j’adore mon travail ! Il m’inspire, me donne une raison de vivre. Et quand je suis dans mon bureau, je me sens bien dans ma peau. Je suis sereine.
Mais dès que je franchissais le seuil de ma porte, mon étincelle s’éteignait.
D’ailleurs, cela me rendait presque dépressive, car je me sentais coupable d’aimer autant mon travail. C’était presque comme si c’était une partie de moi que j’essayais de séparer, de protéger de lui.
En fin de compte, je ne pensais pas pouvoir être une femme pleinement puissante en sa présence. Ou prendre de la place. Je croyais fermement que je ne pouvais pas être moi-même et avoir un homme qui me soutient et m’aime inconditionnellement.
Je ne pensais pas que les deux pouvaient co-exister. Je ne voyais pas non plus que je n’avais pas les compétences nécessaires pour mener de front un travail exigeant et une relation engagée.
Mais mon ex était mon meilleur ami. Je ne m’étais jamais sentie aussi amoureuse de quelqu’un, malgré toutes nos difficultés. Être ensemble était un pur bonheur.
J’aimais qu’il se batte pour faire fonctionner notre relation amoureuse. Ça touchait cette partie de moi qui se sentait désirée et importante.
Alors je me suis faite plus petite encore.
Je ne voulais pas le perdre, ni notre relation. J’ai commencé à refuser de participer à des événements pour rentrer plus tôt à la maison. Je faisais tout mon possible pour partir le plus tard possible, le matin.
On restait au lit jusqu’à la dernière minute. Quand il se plaignait de me voir passer trop de temps avec mes copines, que j’étais « différente » quand je rentrais à la maison après les avoir vues, je ne lui tenais pas tête.
Pour le rendre heureux, je me suis faite la plus petite possible. Et dans ce processus, je me suis abandonnée.
Je ne croyais pas que je pouvais être amoureuse et avoir un but. J’ai supporté de plus en plus de disputes et sa colère. Quand il m’a dit qu’il allait rompre avec moi dans une semaine si je ne prenais pas la pilule, je l’ai fait.
Au fond de moi, je savais que céder, abandonner mon propre corps, serait la goutte d’eau qui allait faire déborder le vase. Oui, plus je me faisais petite, plus nous nous éloignions.
Puis, le moment fatidique est arrivé. On n’arrivait plus à se parler. D’ailleurs, notre communication était au point mort. Enfin, j’ai reçu un message :
Es-tu au calme ? Est-ce qu’on peut se parler ?
Alors, j’ai pris mon téléphone et j’ai décidé de l’appeler. Le silence m’a accueillie au bout du fil. Puis, il a finalement commencé à parler.
Il m’a trompée !
Ensuite, il m’a demandé de lui pardonné
Quand nous nous sommes revus, il m’a expliqué qu’il avait fait une erreur. Et il m’a suppliée de lui donner une autre chance. Dans ma profonde douleur, je continuais à penser que je l’aimais.
Alors j’ai accepté, mais j’ai émis des conditions. Mais je n’ai jamais réussi à lui faire de nouveau confiance donc je l’ai mis à la porte. J’ai crié à pleins poumons.
J’ai pleuré à chaudes larmes. Je ne comprenais pas qu’une personne qui dit m’aimer puisse me faire autant de mal. Au début, mes amis étaient là pour moi.
Ils m’ont écoutée et conseillée. Mais ils ont fini par en avoir marre… Je me suis retrouvée seule et j’ai donc décidé de déménager pour me rafraîchir les idées.
Je suis arrivée à Nantes, le 2 novembre 2020. Je ne connaissais personne et je ne voulais pas qu’on me connaisse. J’ai brûlé mon ancienne vie, supprimé tous mes comptes sur les réseaux sociaux et cessé de parler à nos anciens amis.
C’était trop douloureux, je devais tout laisser tomber. Je suis devenue très silencieuse et j’ai décidé d’aller au fond de ma solitude.
Ressentir cette chose jusqu’au bout. C’était comme si chaque chagrin d’amour, rejet et perte avait fait boule de neige dans cette douleur.
Je voulais lui envoyer un message, l’appeler. Et si les choses étaient différentes ? Et si dans de nouvelles circonstances, on pouvait faire en sorte que ça marche ?
Mais je n’ai pas voulu me lancer sur cette voie.
Je continue à croire en l’amour.
J’aurais pu définitivement tourner le dos à l’amour, mais j’ai simplement décidé de faire une pause. Je me suis occupée de moi.
J’ai commencé à accorder plus de temps à mes passions, j’ai fait du sport et surtout j’ai travaillé sur ma santé mentale. Quand le féminin est blessé, il a besoin de beaucoup d’espace. J’avais besoin d’être loin de tout ce que je connaissais pour guérir.
Je suis donc partie un mois chez ma grand-mère, au fin fond de la campagne. Là-bas, j’ai pu découvrir qui j’étais vraiment. Je me suis remise en question.
Finalement, j’ai compris que la chose la plus importante pour moi à ce moment précis était mon travail. Comme je l’ai déjà dit, j’adore ce que je fais.
Et je ne suis pas prête à mettre ma carrière en péril pour les beaux yeux d’un homme. Je suis restée trop longtemps dans l’ombre. J’ai ignoré mes envies et mes instincts.
Une fois que j’ai compris ça, j’étais prête à repartir sur de bonnes bases. Pour me donner un boost, j’ai choisi de déménager dans un nouvel appartement afin de ne pas avoir des souvenirs douloureux qui me hantent.
Ensuite, je suis retournée au travail. Et dès que j’ai franchi le seuil de l’entreprise, je me suis sentie chez moi. Je savais que je n’avais besoin de rien d’autre pour le moment.
Je n’ai pas fermé la porte à l’amour, mais je n’en fais plus une priorité. Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis super heureuse seule. Je me sens enfin en paix avec moi-même et épanouie.
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