Toutes les mamans se sont retrouvées au moins une fois dans cette situation.
Tu es à la sortie de l’école et tu attends ton enfant.
Du coin de l’œil, tu vois la maman de l’enfant qui a pour habitude de harceler les autres et tu décides de t’approcher d’elle pour lui parler.
Tu rassembles ton courage et tu dis :
Je me sens le devoir de partager avec vous les informations que j’ai reçues de mon enfant, afin que vous puissiez les vérifier avec le vôtre.
D’après ce que j’ai entendu, votre enfant maltraite les autres.
Hier, il aurait insulté un camarade en lui disant qu’il était gros et en se moquant de lui devant les filles.
Hier, ce garçon a pleuré à l’école et il a dit à mon fils qu’il ne voulait pas retourner à l’école.
Je suis sûre que ce n’est pas seulement parce que votre enfant a été méchant, mais peut-être devriez-vous vérifier de quoi il s’agit.
Tu penses que tu as été respectueuse et tu sais que tu as choisi tes mots avec soin, mais cette maman t’a regardée avec colère et a dit quelque chose qui est courant :
Cela ne vous regarde pas !
Occupez-vous de votre enfant et laissez le mien tranquille !
C’est comme si elle t’avait claqué la porte au nez !
Tout d’un coup, tu t’es sentie impuissante, mais tu étais aussi en colère.
Comment ose-t-elle te dire cela ?
Tu t’occupes de ton enfant et tu parles ouvertement avec lui, c’est d’ailleurs comme cela que tu as obtenu cette information.
Tu pensais sincèrement que cette maman serait reconnaissante et qu’elle te remercierait.
D’ailleurs, comment expliquer à cette mère que tu ne t’occupes pas du tout de son enfant ni de son éducation.
Son enfant fait partie de la communauté des pairs, et cette communauté est le domaine dans lequel ton enfant grandit également.
C’est un espace commun de stimulation du développement et chacun est responsable de ce qu’il apporte dans ce domaine.
Chacun est responsable de ce qu’il fait en dehors de son domicile envers les autres.
Bien sûr, tout ce qu’il fait pour les autres à l’extérieur, en quelque sorte, il l’a appris à la maison, en répétant les rôles.
C’est pourquoi la responsabilité des parents est grande.
Maintenant, comment peux-tu expliquer à cette mère que tu ne l’as pas attaqué, tu n’as pas non plus attaqué son enfant ?
Aucune maman ne ferait cela !
Tu voulais simplement faciliter la vie en communauté et tu pensais que tous les adultes qui amènent leurs enfants à l’école et qui y travaillent veulent faire de même.
Parfois, de grands changements se produisent lorsque chacun de nous fait au moins une chose avec la pleine conscience que nous ne sommes pas seuls au monde et que nous faisons partie d’une communauté sur laquelle nous avons vraiment une influence.
Chacun de nous doit se demander ce que ressentent les autres vis-à-vis de notre comportement.
On doit aussi se demander ce que l’on ressent par rapport au comportement des autres.
Après tout, toute la philosophie de la vie réside là-dedans !
Comment peux-tu expliquer à cette mère que nous, les parents, sommes les premiers sur la liste en termes de hiérarchie des influences développementales ?
Nous sommes des modèles !
Les enfants nous regardent et modèlent leur carte intérieure d’après nous.
Quel que soit le bien que nous changeons en nous-mêmes, nous incorporons ce changement dans le modèle par lequel nos enfants seront formés.
Si cette maman apprend à recevoir des commentaires, son enfant le fera aussi.
Maintenant, comment expliquer à cette maman que tu ne penses pas être meilleure qu’elle, surtout que tu ne la grondes pas, mais que tu es simplement une maman inquiète.
Toutes les mamans ont la même mission, elles doivent donc coopérer et écouter les conseils et les commentaires des autres.
Si demain, elle voit ton enfant être irrespectueux envers quelqu’un, tu espères vraiment que cette maman s’adressera à toi.
Tu seras reconnaissante si elle attire ton attention sur la façon dont ton enfant se comporte quand tu n’es pas là.
Alors, chaque maman doit être le facteur correctif pour les autres !
Et je suis d’accord…
Regarde mon enfant, attire mon attention, car moi, entre les quatre murs de ma maison, je peux commettre de nombreuses erreurs d’indulgence, d’hypersensibilité, etc.
Je peux avoir de nombreux angles morts lorsque je regarde mon enfant.
Comment peux-tu expliquer à cette maman que nous sommes comme nous sommes, car nous voyons tous tout le monde comme des ennemis ?
Parce que nous mettons tous un panneau devant tout le monde : OCCUPE-TOI DE TES AFFAIRES !
Et c’est pourquoi, depuis que nous nous occupons de nos affaires, nous perdons le contrôle sur ce champ d’interactions, le champ d’expériences partagées, dans lequel grandissent nos enfants qui ne savent pas s’occuper de leurs affaires.
Car selon la hiérarchie des influences développementales, le parent occupe la première place, tout comme les autres figures parentales, mais l’influence des pairs vient en deuxième position.
Et parfois, lorsque l’autorité des parents cède, elle reste la seule influence développementale.
Il y a tellement de situations comme celle-ci où nous défendons narcissiquement nos enfants, les considérant comme nos propres extensions.
Quand quelqu’un parle de notre enfant, on pense qu’il parle de nous.
On projette sur nos enfants les blessures de notre enfance, notre hypersensibilité à la critique, notre hypersensibilité à la condamnation, notre sentiment d’inadéquation, les rendant intouchables comme nous voulions l’être face à la critique de nos parents.
Nous protégeons nos enfants comme personne ne nous a protégés devant nos camarades.
Combien de nos enfants jouent un rôle rédempteur ?
J’ai dû souffrir, mais je refuse de voir mon enfant souffrir !
Parce que nous, les parents, défendons nos enfants, parce que personne ne nous a défendus, nous les protégeons des autres enfants et nous les défendons des autres mamans et papas.
Nous les défendons même des enseignants que l’on trouve injustes !
À cause de nos blessures d’enfance, nous ne voyons pas que nos enfants ne sont pas nous et qu’ils se préparent à vivre dans un monde où l’influence des pairs n’a jamais été plus grande.
L’autorité des parents, fragilisée par divers traumatismes personnels et collectifs, n’a jamais été aussi faible !
Il est important que nous comprenions que nous, les parents, formons ces personnes qui seront les composantes de cette communauté.
Il suffit de coopérer, car il est difficile de faire ce travail seul.
Pourtant, dans le poids de tous ces événements, je pense à quel point nous n’avons pas besoin de faire quelque chose de grand et de tonitruant, un changement tectonique.
Il nous suffit d’apprendre à coopérer.
On doit demander des commentaires sur le comportement de nos enfants aux éducateurs, enseignants, professeurs, autres mamans et papas.
Si nous les écoutons, ils voient nos enfants alors que nous ne les voyons pas, ils les voient dans des circonstances où nous ne sommes pas présents.
Nous nous corrigeons en respectant nos limites et aspirations personnelles.
Parce qu’il est vrai que l’enfant de quelqu’un d’autre n’est pas notre problème, mais le comportement problématique de tout enfant, en particulier le nôtre, l’est.
Nous sommes tous responsables de la qualité de l’espace public, cet espace intermédiaire (entre les personnes) dans lequel nous échangeons et construisons.
Gardons à l’esprit le fait que l’identité de chacun de nous est socialement médiatisée, elle se construit dans un espace intermédiaire, et nous sommes tous responsables de ce que nous apportons dans cet espace intermédiaire.
Il n’y a pas de privilégiés ou d’exonérés.
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