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Témoignage : une journée ordinaire dans la vie d’une maman extraordinaire

Témoignage : une journée ordinaire dans la vie d’une maman extraordinaire

Oui, je suis extraordinaire ! 

Je travaille 8 heures par jour et j’élève trois enfants.

Bien sûr, je ne suis pas seule. Je suis mariée depuis 10 ans et mes enfants vont tous à la maternelle. Oui, mes trois enfants ont moins de 6 ans.

J’ai la chance d’avoir un mari qui est très impliqué dans la vie de famille, il aide autant qu’il peut. Mais on ne va pas se mentir, l’éducation des enfants, l’entretien de la maison et les repas sont toujours (encore) la responsabilité des femmes.

Au fil des années, notre charge mentale n’a fait qu’augmenter. Honnêtement, je pensais qu’avec tous les progrès technologiques, sociaux et économiques que notre société a faits, les femmes seraient dans une meilleure position.

Mais non ! Avant de commencer à vous parler de ma journée typique, j’aimerais rappeler une chose. Je ne me plains pas ! J’ai choisi d’avoir trois enfants et de travailler.

Et je ne regrette absolument rien. Mais j’aimerais ouvrir les yeux aux autres. Oui, j’aimerais que les hommes, les papas comprennent tout ce que font leurs épouses.

J’aimerais que les gens qui n’ont pas d’enfants comprennent quel stress et responsabilité reposent sur nos épaules. 

Je suis une femme heureuse et comblée. Mais je suis aussi une femme épuisée…

Je commence ma journée à 6 heures.

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Tous les matins, je me lève à 6 heures. En effet, en semaine, mes enfants et moi devons nous préparer pour aller à la maternelle et au travail.

Vous pensez peut-être que le week-end je peux faire la grasse matinée ?! Eh bien non, mes enfants ont tellement pris l’habitude de se lever à 6 heures qu’ils continuent à le faire le week-end aussi.

Bref, on se lève tôt. Ensuite, alors que j’allume l’eau pour mon café, je vais réveiller mes enfants pour qu’ils prennent le petit-déjeuner.

Pendant qu’ils mangent, je bois mon café en deux-deux et je me rends dans la salle de bain. Je prends une douche en deux-deux, encore une fois, je me lave les dents, je me maquille et je m’habille.

Tout cela doit me prendre moins de 20 minutes !

Une fois que je suis prête, je recommence tout avec mes enfants. En effet, je les lave et je les habille. Pendant qu’ils se disputent pour savoir qui va réussir à mettre ses chaussures et son manteau le plus vite, je range la maison.

Je fais les lits, je lave la vaisselle qu’on a sali le matin et j’étends le linge. Et à 7 heures, on sort de la maison. Eh bien oui, tous les jours, mes trois enfants et moi, on fait 70 kilomètres.

Ne me demandez pas pourquoi, c’est comme ça ! (PS : il n’y a pas de maternelle adéquate là où on habite). Donc pendant les 35 kilomètres que l’on fait le matin, mes enfants crient, se disputent et jouent.

Certaines journées sont plus difficiles que d’autres. Que voulez-vous que j’y fasse !

Ensuite, je les dépose.

Le plus beau moment est celui où je peux enfin déposer mes enfants à la maternelle. Encore une fois, selon les journées, ce n’est pas une mince affaire.

« J’ai oublié mon jouet »…

« Je ne veux pas y aller »…

« Je veux papa »…

Et j’en passe des meilleurs. Honnêtement, je pense que je suis devenue une pro de la négociation. Enfin arrive le moment où je retourne à ma voiture, dans le silence.

Waouh ! Pendant les 5 minutes qui séparent la maternelle de mon travail, je profite un peu de ce calme. Puis, j’arrive au travail. Déjà fatiguée, en sueur et stressée.

Mais j’ai l’habitude. Dans ma tête, ma journée est composée de deux journées de travail séparées. 

Alors, j’arrive au bureau et je me prépare un café. Et là je travaille pour les 8 prochaines heures. Puis, bien sûr, une fois que j’ai accumulé pas mal de projets, explosé mes yeux sur mon écran et écouté tous les ragots inutiles et débiles, je retourne récupérer mes enfants.

Le terrible après-midi…

Maintenant, c’est la bataille, car ils ne veulent pas retourner à la maison. Donc il faut de nouveau négocier avec eux. Et je ne parle pas des 35 kilomètres à faire en fin de journée, juste après le goûter sucré de la maternelle.

C’est explosif. Tout le monde veut raconter sa journée en même temps. Je dois donc faire preuve de beaucoup de patience. Honnêtement, si on pouvait boire et conduire, je pense que je choisirais un cocktail explosif tous les après-midis.

Bref, le chemin jusqu’à la maison n’est pas de tout repos. Mais il peut aussi être amusant, car malgré le fait que mes enfants soient fatigants, ils sont aussi super adorables.

Ils ont des histoires sympas et amusantes à raconter.

Une fois arrivés à la maison, il faut décharger la voiture et se laver rapidement. Ensuite, je me fais un autre café (oui, je bois entre 5 et 6 cafés par jour pour survivre, même si je pense que ça me rapproche un peu plus de ma tombe chaque jour).

Et je commence à préparer le dîner. Pendant que je me débats dans la cuisine, les enfants jouent ou regardent des dessins animés. Mais toutes les deux secondes quelqu’un vient me demander de l’eau, un gâteau, la lune…

Toujours quelque chose. Enfin, quand le dîner est prêt, papa rentre à la maison. Yeah ! 

Papa, ce héros !

Alors que je fais littéralement TOUT pour eux, mes enfants croient fermement que leur père est un héros. Bon, il n’est pas trop mal, mais quand même.

Moi, je suis quoi ? Finalement, on se met tous à table et on mange. De nouveau, c’est à celui qui a les meilleurs talents de négociateurs.

« Non, je n’aime pas les brocolis »…

« Je veux manger une glace »…

Je ne sais pas comment sont vos enfants, mais je trouve que les miens ne sont pas super reconnaissants. J’ai l’impression qu’ils ne sont jamais contents.

Quoi que je prépare à manger, quelque jouet que j’achète, où qu’on aille, il y a toujours quelqu’un qui se plaint. On m’a dit que c’est une phase, que ça va passer.

Bon, j’aimerais que ça passe assez vite. 

Pendant le dîner, on parle de notre journée et on essaie de manger avant que le plus petit en ait marre de rester assis. Puis, dès que les assiettes sont vides, tout le monde se lève et retourne à ses jouets.

Tout le monde sauf moi ! Je me retrouve seule à débarrasser la table et laver la vaisselle, pendant que papa joue avec les enfants.

Ensuite, c’est le branle-bas de combat. Oui, il faut ranger les jouets, se laver les dents et mettre les pyjamas. C’est la course ! Puis, je leur raconte une histoire et enfin… Le coucher !

De ce côté-là, j’ai de la chance. Une fois au lit (ils se couchent vers 19 h 30), c’est le calme. En tout cas, de leur côté. Parce que maman continue sa journée de travail.

Il faut étendre le linge, repasser, nettoyer et ranger la maison. Enfin, vers 21 h 00, je peux m’asseoir. Et tout ça, pour tout recommencer le lendemain.

Mais je suis reconnaissante.

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Ne vous méprenez pas ! Je ne me plains pas. Je veux simplement que tout le monde comprenne que la vie de mère n’est pas de tout repos.

Et je peux me considérer chanceuse. Mon mari et moi travaillons, ce qui veut dire qu’on ne s’inquiète pas trop de notre budget. Même si, avec trois enfants, on doit faire attention aux dépenses, on n’est pas trop mal lotis.

N’oublions pas qu’il y a beaucoup de familles où un seul parent travaille, voire aucun.

Ensuite, nos enfants sont certes très actifs (pour parler poliment), mais ils sont en bonne santé. Nous n’avons pas d’enfants avec des besoins particuliers, ce qui nous rend la vie plus facile.

Les familles qui ont des enfants handicapés ou à la santé précaire ont la vie difficile. Et il est facile d’oublier que la santé est un privilège qu’on doit être reconnaissants d’avoir.

Enfin, je ne suis pas une maman célibataire. Le papa de mes enfants est un mari et un père génial. Donc j’ai du soutien, j’ai quelqu’un à qui me confier.

J’ai également quelqu’un à mes côtés quand je suis malade ou déprimée. Les mamans solos n’ont pas ce privilège. Elles doivent tout gérer seules.

Et j’aimerais souligner leur courage et leur force. Il est facile de les pointer du doigt parce qu’elles ont « fait fuir » leur partenaire ou parce que leur enfant « porte son pantalon à l’envers aujourd’hui ».

Oui, j’entends ce genre de phrases stupides et méchantes très souvent. Depuis quand est-il devenu normal de juger les autres ? Les femmes ne devraient-elles pas se souder les coudes ?

Alors la prochaine fois que vous voyez une femme fatiguée, soyez plus tolérants ! Si quelqu’un se plaint de sa charge mentale, soyez à l’écoute. 

Parce qu’une femme qui se confie à vous est une femme au bout du rouleau. Et elle a besoin d’aide !

Donc oui, je suis une maman extraordinaire. Et vous aussi ! Vous êtes une femme forte et vous cassez la baraque. N’oubliez jamais ça…

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