La sexualité féminine est entourée d’un voile de mystère. Mais que faut-il vraiment faire pour faire jouir une femme ? Et en quoi cela est-il différent de l’excitation et de l’orgasme masculins ? Voici 5 faits relatifs à l’excitation et à l’orgasme féminins dont vous n’avez peut-être pas connaissance et susceptibles de vous aider à comprendre le psychisme féminin en matière de sexe.
1. Bien qu’il y ait des exceptions, les femmes ont généralement besoin de ressentir une forme de sécurité émotionnelle ainsi que de préliminaires pour être excitées et réceptives à l’orgasme.
Instaurer ce climat sécurisant est souvent nécessaire afin qu’une femme puisse jouir. Comme l’explique Naomi Wolf sans son livre Vagina : une histoire culturelle :
« Nombreux sont ceux qui n’aiment pas qu’on les touche quand ils sont en colère, mais les femmes semblent être totalement incapables d’atteindre une quelconque excitation si elles sont contrariées … Une femme ne supportera littéralement pas d’être caressée si son amant a récemment émis des propos irrespectueux ou s’il a échoué à flatter « la déesse en elle » au préalable, empêchant ainsi la libération d’ocytocine et de vasopressine, responsables de la mise en route du sytème nerveux parasympathique. »
Les gestes, les caresses et les baisers vont de pair lorsqu’il s’agit de stimuler une femme. Alors, la prochaine fois que vous essaierez de satisfaire une femme, assurez-vous de vous lancer dans des préliminaires physiques mais aussi et surtout verbales. Il existe mille manières de l’exciter émotionnellement parlant, sans même avoir besoin de la toucher. Caressez-là avec vos mains, mais aussi en la valorisant ainsi qu’en lui donnant attention et respect. Les mots d’encouragement ne devraient pas uniquement être réservés à vos publications Instagram et Pinterest ; ils devraient aussi être utilisés afin de faire en sorte que votre compagne profite d’une expérience sexuelle maximisée.
2. Les recherches démontrent qu’une femme a besoin d’une stimulation clitoridienne afin d’atteindre l’orgasme, ce qui est tragiquement omis puisque l’on a une forte tendance à associer orgasme et pénétration vaginale.
La différence de connaissances que nous possédons entre l’orgasme masculin et l’orgasme féminin est immense – et à la vue de l’attention que l’on porte au plaisir féminin, ce n’est pas étonnant.
La sociologue Elizabeth Amstrong et ses collègues (2012) ont recueilli des données auprès de 15000 étudiants et ont découvert que dans le cadre d’une aventure d’un soir, les femmes étaient bien moins susceptibles d’avoir un orgasme que les hommes. C’est sans aucun doute lié à l’importance que la société accorde au plaisir masculin ainsi qu’à l’importance plus grande encore que l’on accorde à la sacro-sainte pénétration.
Pour réduire ce fossé entre les orgasmes masculins et féminins, il est nécessaire de revoir entièrement notre conception du sexe et de repenser tout ce que nous croyons savoir quant à la manière de faire jouir une femme – parce que le plus souvent, la pénétration ne sera pas suffisante. 40% des femmes environ ont besoin d’une stimulation clitoridienne pour atteindre l’orgasme. Et parmi les 60% restants, la plupart d’entre elles avouent que la stimulation clitoridienne accroît grandement le plaisir ressenti.
Notez que les femmes ne partageront pas toujours leurs besoins sexuels facilement, parce qu’elles ont été éduquées à d’abord satisfaire leur partenaire. Et c’est pour cette raison que lui donner du plaisir nécessite une écoute active et une pleine conscience. Soyez attentif à ses réactions ; soyez vigilant à ce qui lui fait du bien. Soyez ouvert à ses retours. Lorsque l’on souhaite satisfaire une femme, il est important de faire de son plaisir une priorité – parce que vous pouvez être sûr qu’elle a été éduquée à faire du vôtre une priorité.
3. Au cours d’une expérience sexuelle incluant un cunnilingus, une forme de stimulation clitoridienne et une pénétration, le fossé entre les orgasmes masculins et féminins est largement réduit.
Pour reprendre les termes utilisés par Laymen, en satisfaisant une femme oralement, en stimulant son clitoris et en la pénétrant – vous réunirez la sainte trinité vous assurant de la faire jouir. Du moins, c’est ce que les recherches nous disent. Mais évidemment, c’est bien plus complexe !
Le clitoris est un organe de plaisir puissant, réunissant environ 8 000 terminaisons nerveuses – presque deux fois plus que le pénis. Et pourtant, c’est une zone souvent négligée ou malmenée au cours des rapports sexuels.
Un mythe courant veut que le clitoris soit considéré comme un bouton magique, sur lequel une simple pression suffirait à ouvrir les portes du monde de Narnia (de l’orgasme). Mais en réalité, c’est bien plus compliqué que cela : la manière dont un clitoris réagit aux stimulations varie d’une femme à l’autre.
Le clitoris est tellement sensible que l’approche requise (qu’elle soit orale ou via le toucher) varie d’une femme à l’autre ; certaines trouvent la stimulation clitoridienne directe trop agressive et préfèrent être caressées dans les zones périphériques, tandis que pour d’autres la stimulation clitoridienne directe est la garantie d’atteindre les portes du paradis. Au vu de ces différences, il est important d’être doux, de faire attention au rythme et à l’agressivité (un clitoris est généralement plus réceptif à la douceur qu’à la brutalité).
Avan de s’approcher du clitoris, il est même préférable de passer un certain temps à « faire monter la tension ». L’embrasser avec fougue et la taquiner – mordiller son visage, sa nuque, ses lobes d’oreilles, ses cuisses, sa poitrine – ces zones sont toutes extrêmement sensibles. Votre partenaire aura ses propres zones sensibles – profitez-en également.
Prolongez les jeux érotiques autant que possible avant de passer à la stimulation clitoridienne et au sexe oral. Faites tout ceci avant même d’envisager la pénétration. Et ne prenez pas ces moments comme un mal nécessaire avant la pénétration, apprenez à en profiter et à les maitriser de manière à réellement satisfaire votre partenaire.
Rappelez-vous que chaque femme est différente et que chacune a des leviers d’excitation différents, de même que divers désirs et limites. Assurez-vous donc de toujours discuter avec elle de ce qui pourrait la mettre mal à l’aise. Si elle aime, faites de ces pratiques sexuelles un moment primordial et non seulement optionnel lors de vos expériences.
4. Le fossé entre les orgasmes masculins et féminins tend aussi à diminuer pour les femmes étant en couple. Ainsi, appliquez les principes du « sexe en couple » à vos « expériences ponctuelles » afin de satisfaire toutes les femmes !
Il est probable que le fossé entre les orgasmes masculins et féminins diminue dans le cadre de relations durables, en raison des niveaux de sécurité, de confiance et d’investissement impliqués. Après tout, dans le cadre d’une relation, les deux partenaires s’investissent et se préoccupent du plaisir de l’autre, contrairement aux expériences d’un soir, au cours desquelles la priorité est injustement donnée au plaisir masculin. L’idée étant, que ce ne devrait pas être le cas !
Que l’on soit engagé auprès d’une femme ou non, celle-ci reste un être humain, doté comme vous de désirs et de besoins. Alors, quelle que soit la durée de votre relation, prenez cela en compte. Gardez en tête qu’elle a besoin de votre attention complète et donnez-la-lui.
C’est ainsi que l’on attise l’excitation d’une femme et qu’on la maintient en vie : on s’engage sincèrement à la satisfaire. Pas seulement pour booster son propre égo, mais aussi pour la rendre heureuse. Pour satisfaire réellement une femme et profiter d’une expérience mutuellement agréable, il faut vous focaliser sur le consentement, la communication libérée et le respect.
5. Au cours de l’orgasme, les zones de la douleur et du plaisir sont liées et toutes deux actives – littéralement. N’hésitez donc pas à varier les plaisirs au cours de vos expériences sexuelles, pour peu qu’ils soient consentis et sans risque.
Lors de leurs recherches en 2012, Komisaruk et ses collègues ont découvert que plus de trente zones cérébrales différentes s’activaient lors de l’orgasme féminin – dont certaines zones aussi impliquées dans la gestion de la douleur. D’après Komisaruk, cela pourrait avoir un rapport avec les effets anti-douleur de l’orgasme.
Le seuil de tolérance à la douleur des femmes augmente lors de la stimulation vaginale – ce qui signifie que les femmes sont susceptibles de mieux gérer la douleur lorsqu’elles prennent du plaisir. Sachant cela, il peut être utile de discuter avec votre partenaire d’une manière d’injecter l’idée de « douleur » à vos rapports sexuels, via des jeux de rôles sexualisés ; que cela implique une légère fessée ou une approche plus totale du bondage, la « douleur maitrisée » et le plaisir peuvent être liés et maximiser l’orgasme féminin.
Certaines femmes aiment faire appel à leur créativité dans ce cadre-là, tandis que d’autres préfèrent rester dans leurs « classiques ». Assurez-vous simplement de savoir ce dont votre partenaire a envie, avant de vous engager dans n’importe quels types de pratiques, susceptibles de la mettre mal à l’aise. Le but étant de ne pas la pressuriser davantage, mais de l’exciter de manière à ce qu’elle profite d’un « orgasme puissant » – d’une extase à son paroxysme.
Wolf, qui qualifie l’orgasme féminin d’état de transe écrit :
« On pourrait dire qu’elle devient, cliniquement parlant, une femme sauvage ou même une bacchante. Elle est tellement désinhibée et indifférente à la douleur qu’elle entre dans un état de conscience altéré. Les femmes expérimentant un orgasme « puissant » plongent plus profondément encore dans cet état de transe. Leur capacité de jugement est momentanément indisponible et les femmes ne ressentent plus la douleur de la même manière qu’elles la ressentiraient dans leur état de conscience normal. »
Pour atteindre ce niveau de plaisir profond, les femmes ont besoin (encore plus que les hommes) d’effacer tout stress toxique de leur environnement. Elles ont besoin de sécurité émotionnelle, d’intimité et leurs chances d’atteindre l’orgasme sont plus élevées encore (en moyenne) que ne le sont celles d’un homme lors d’une pénétration.
Faire du plaisir féminin une priorité
C’est une raison supplémentaire pour que la société mette un peu plus l’accent sur le plaisir féminin ; pour une femme, l’orgasme est une forme de superpouvoir. Pourtant, la culture populaire a tendance à nous éloigner de toute organisation qui pourrait nous aider à valoriser le plaisir féminin. La sexualité féminine est souvent stigmatisée, tenue secrète ou entourée de tabous, en dépit du fait qu’elle occupe une aussi grande place de l’expérience humaine.
Le fossé existant entre les orgasmes masculins et féminins est intimement lié à notre éducation quant à la perception des rôles genrés. La culture de l’aventure sans lendemain semble avoir libéré les femmes sexuellement, mais sans réussir à modifier le traitement inégal des sexes et le manque d’équité entre ceux-ci.
Alors que les temps changent et que les femmes sont désormais libres d’explorer leur sexualité, on leur enseigne encore à faire de l’orgasme masculin leur priorité, parfois au mépris total de leur propre plaisir. En parallèle, on apprend aux hommes que l’orgasme féminin est « optionnel » – encore plus lors d’une expérience ponctuelle. Ainsi, les femmes (et surtout les plus jeunes d’entre elles) sont de moins en moins satisfaites sexuellement et peinent à trouver le chemin de l’épanouissement lors de leur voyage au sein du monde moderne des rencontres.
Si l’on mettait davantage l’accent sur le plaisir féminin dans nos discours sur la culture du sexe, davantage d’hommes seraient enclins à agir avec équité lors de leurs interactions sexuelles. De manière à rendre cela possible, la culture et l’atmosphère autour du sexe doivent évoluer. Mais ce changement-là peut être initié à un niveau individuel dès maintenant – si par exemple, nous commencions à revoir nos croyances quant à ce que signifie le fait de satisfaire une femme.
En conclusion ? Quand les femmes jouissent du don merveilleux d’avoir des orgasmes multiples, il faut énormément de temps avant qu’une femme puisse n’en atteindre ne serait-ce qu’un seul. Il est donc temps que la société nous en apprenne davantage sur le plaisir féminin – et en fasse une priorité.
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