« Elle est forte, mais elle est épuisée. » ~ r.h. sin
Je suis fatiguée, mais le terme est encore trop ordinaire, trop plat pour faire état de la lassitude qui habite mon corps.
En fait, je suis épuisée d’être forte, de faire semblant que tout va pour le mieux et d’être tout aux yeux de tous.
Je n’ai jamais fait quoi que ce soit de particulier pour devenir ce genre de femme, mais il me semble que c’est dû à ce choix amer, résultant de mes idéaux, de ne jamais laisser personne s’approcher.
Je me retrouve perdue et usée, me demandant si un jour quelqu’un daignera faire pour moi ce que j’ai fait pour les autres.
Peut-être est-ce arrivé par erreur parce que l’ironie, c’est que les autres me voient comme quelqu’un de fort. Ils me voient comme quelqu’un de compétent et capable de tout, mais au fond, jamais je ne me qualifierais ainsi parce qu’alors qu’ils me voient comme étant assurée et solide – au fond, je suis tremblante.
J’ai essayé, vraiment.
Chaque matin, malgré mon épuisement, j’essaie encore.
Même quand mes épaules sont lourdes et que mes yeux s’embuent de larmes. En fait, je suis trop sensible. Je prends une inspiration et me dis que tout ira bien – que j’y crois ou non.
Je suppose que j’ai essayé d’être forte bien avant de savoir comment étaient appelées les femmes comme moi ou que nous étions une catégorie à part : les femmes fortes, indépendantes et autosuffisantes.
Ça sonne bien, n’est-ce pas ? Et je suppose que quand on nous assure que c’est ce que nous devons devenir il n’est pas surprenant qu’en conséquence, nous faisions preuve de ces qualités.
Quel est le problème avec le fait de personnifier une définition extrêmement simplifiée de la femme ? C’est que le monde y croit vraiment.
Je n’ai pas rencontré une seule de ces déesses, bien que nombreuses soient celles qui se définiraient ainsi, qui ne rêve pas de soutien, de conseils, de pouvoir ou de quelqu’un dans les bras duquel se reposer à la fin de la journée.
Quelqu’un sur qui elle puisse compter tout en sachant qu’elle n’a pas à être autre chose que cette personne magnifique qu’elle est vraiment.
La vérité, c’est que nous pouvons nous asseoir ici, avec nos verres de Pinot, disant que nous n’avons pas besoin d’un homme alors qu’en fait, nous ne dirions jamais cela si nous n’avions pas besoin de nous en convaincre nous-mêmes.
La leçon que nous pouvons tous retenir est la suivante : il n’y a aucune honte à avoir besoin de quelqu’un. Il n’y a aucun mal à dire : « je ne me vois pas passer ma vie seule ».
Il est tout à fait normal de penser que deux cœurs sont plus forts qu’un seul.
La fatigue est plus forte. Je suis fatiguée de vivre selon cet idéal. Plus que cela – je suis juste fatiguée d’être forte.
Je rêve que l’on prenne soin de moi, pas financièrement, ce genre de choses ne m’a jamais fait rêver, mais j’ai envie d’un bras fort autour de mes épaules, de quelqu’un qui me retienne quelle que soit la tempête que j’aurais eu à affronter au cours de la journée.
Je ne veux plus faire semblant. Et je ne veux plus faire semblant d’être aussi extraordinaire.
Je ne veux simplement plus être forte alors qu’en réalité j’ai l’impression de ne plus être moi-même et d’être simplement devenue une allégorie du féminisme.
Le but n’est pas de minimiser l’importance de ce que nous sommes et de ce que méritent les femmes, mais on devrait songer à embrasser ce que nous sommes vraiment, notre nature réelle.
On devrait songer à se radoucir.
Ce sont des mots que j’ai fuis pendant trop longtemps parce qu’ils semblaient avoir une connotation négative.
Après tout, je suppose que j’aspirais à devenir une chef de file et à briser les barrières invisibles… Aimer et être aimée ne semblait pas suffisant pour moi.
J’ai donc noyé ma propre tristesse avec succès, en prétendant être forte. Tout le monde a fini par me croire. Et lorsque cela a commencé, la prise de conscience douloureuse que je ne pourrais que faire semblant a ouvert une plaie dans mon cœur.
J’abandonne.
Pas parce que j’ai échoué, mais parce que j’ai appris. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire ou puis-je devenir celle dont on a besoin en ce moment ?
Oui – mais cela signifie-t-il que ce soit ma destinée ? Non. Je ne peux pas tout faire. En fait, je ne veux plus essayer.
Je ne veux plus être cette femme infaillible qui semble capable de tout et, que ce soit au travail, en famille, auprès de mes amis ou même dans mon rôle de mère, je ne peux plus continuer.
Je ne peux plus faire semblant d’avoir non seulement cette capacité à tout faire, mais en plus de le prétendre avec un sourire sur mon visage.
Et je ne peux plus faire semblant de n’avoir besoin de personne pour m’aider – alors que c’est tout ce que je veux.
La vie ne consiste pas à faire semblant, mais à se permettre d’être honnêtes concernant ce dont nous avons besoin : le but n’est pas d’en souffrir.
Il s’agit de sentir plutôt que de penser. Il s’agit simplement de se laisser aller aux passions qui habitent notre cœur et aux doux bras de ce(ux) que nous considérons comme étant chez nous.
Sans ces petites choses, quel est le but, si ce n’est pas de s’entraider les uns les autres ?
Peut-être que plus le temps passe, moins j’ai peur de ne plus être celle que les autres veulent voir ou peut-être qu’en réalité, je n’ai jamais été si douée pour ça.
Mais il semble que j’en sois arrivée à l’épuisement à force de faire semblant d’être forte.
Ce n’est pas que je sois faible, mais parfois, ce sont les plus forts d’entre nous qui finissent par avoir le plus besoin de quelqu’un.
Je me rends compte de cela maintenant.
N’avons-nous pas tous besoin de quelqu’un de plus fort que nous ? De quelqu’un qui puisse nous embrasser là où ça fait mal et nous câliner comme si rien d’autre ne comptait.
De quelqu’un qui nous rappelle que nous n’avons pas vraiment besoin d’être si fortes – tout le temps.
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