Selon un rapport du centre de santé publique français Santé Publique, entre 2020 et 2022, le nombre de cas d’infections bactériennes sexuellement transmissibles (chlamydia, gonorrhée et syphilis) a fortement augmenté.
La chlamydia reste la maladie sexuellement transmissible la plus répandue en France, mais l’incidence de la syphilis a augmenté de 110 % parmi les 100 000 personnes interrogées.
La syphilis est apparue au Moyen Âge et a presque disparu dans la seconde moitié du XXe siècle, mais ces dernières années, elle est réapparue dans la plupart des pays occidentaux, notamment aux États-Unis.
Aux États-Unis, l’infection par la syphilis est désormais inquiétante : elle n’a pas été aussi élevée depuis les années 1950.
En 2022, 207 000 cas de syphilis ont été diagnostiqués aux États-Unis.
Qu’est-ce que la syphilis ?
La syphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par la bactérie Treponema pallidum.
Elle peut également se transmettre de la mère au fœtus pendant la grossesse ou l’accouchement.
La syphilis évolue par étapes, chacune d’entre elles s’accompagnant d’une série de symptômes.
1. Syphilis primaire
Ce stade commence généralement par une plaie ou un ulcère indolore, appelé chancre, à l’endroit où la bactérie a pénétré dans l’organisme.
Cette plaie peut apparaître sur les organes génitaux, l’anus ou la bouche.
Elle guérit généralement en quelques semaines, même sans traitement.
2. Syphilis secondaire
Si vous ne la traitez pas, la syphilis peut évoluer vers le stade secondaire, caractérisé par une éruption cutanée qui peut apparaître sur la paume des mains et la plante des pieds.
Les autres symptômes peuvent être la fièvre, le gonflement des ganglions lymphatiques, les maux de gorge, les douleurs musculaires, la fatigue et les maux de tête.
Ces symptômes peuvent apparaître et disparaître en l’espace de quelques mois.
3. Syphilis latente
Après le stade secondaire, l’infection peut entrer dans un stade latent où il n’y a pas de symptômes visibles, mais où la bactérie reste dans le corps.
Ce stade peut durer des années et, dans certains cas, l’infection peut évoluer vers le stade tertiaire.
4. Syphilis tertiaire
Ce stade peut survenir des années après l’infection initiale et peut entraîner de graves complications affectant le cœur, le cerveau, les nerfs, les yeux, les articulations et d’autres organes.
Ces complications peuvent mettre la vie en danger.
La syphilis peut être diagnostiquée par des analyses de sang et traitée par des antibiotiques, généralement de la pénicilline.
Comment la syphilis se transmet-elle ?
La syphilis se transmet principalement par contact direct avec des lésions syphilitiques, appelées chancres.
Ces lésions apparaissent sur les organes génitaux externes, le vagin, l’anus, le rectum, les lèvres ou l’intérieur de la bouche.
La syphilis se transmet le plus souvent lors de rapports sexuels, notamment vaginaux, anaux ou oraux, avec un partenaire infecté.
Toutefois, elle peut également se transmettre de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’accouchement, ce qui entraîne une syphilis congénitale.
La bactérie Treponema pallidum pénètre dans l’organisme par les muqueuses ou les lésions cutanées qui entrent en contact avec la plaie de la personne infectée.
Il est important de noter que la syphilis peut être transmise même si la personne infectée ne présente pas de lésions ou de symptômes visibles, car la bactérie peut toujours être présente dans les fluides corporels tels que le sang et le sperme.
Si le contact sexuel est le mode de transmission le plus courant, la syphilis peut également être transmise par des moyens non sexuels, bien que ceux-ci soient moins fréquents.
Il s’agit notamment du partage d’aiguilles ou de seringues avec une personne infectée (comme dans le cas de la consommation de drogues par voie intraveineuse) ou de transfusions sanguines avec du sang contaminé (bien que cela soit rare en raison des protocoles de dépistage).
Pourquoi y a-t-il une augmentation des maladies sexuellement transmissibles ?
Les médecins estiment que le manque de protection est à l’origine de cette situation.
Les gens se protègent de moins en moins, d’une part parce qu’ils n’ont plus peur du sida, et d’autre part parce que les progrès de la science permettent désormais de vivre une vie normale même si on est séropositif.
Pierre Tattevin, chef du département de maladies infectieuses au CHU de Rennes
Il y a quelques années, un médicament a été synthétisé pour prévenir l’infection par le VIH.
Il est devenu très populaire, notamment parmi les hommes bisexuels et gays.
En France, des comprimés de ce médicament sont proposés dans les hôpitaux à toute personne déclarant avoir changé au moins 10 partenaires en un an, qu’elle utilise ou non une protection.
Le docteur Tattevin estime que l’augmentation des maladies sexuellement transmissibles peut être lié aux applications de rencontres, grâce auxquelles il est relativement facile de trouver un partenaire.
Plus de 90 % des patients atteints de syphilis sont des hommes, pour la plupart âgés de plus de 50 ans.
La chlamydia touche davantage les femmes, principalement entre 15 et 25 ans.
Au cours des 150 dernières années, la peur de la syphilis a disparu, car il existe des antibiotiques qui guérissent cette maladie.
Cependant, la syphilis est une maladie très dangereuse qui peut endommager le cœur, le cerveau et la vue et provoquer la surdité et la paralysie.
L’infection pendant la grossesse peut même provoquer un avortement spontané !
Les médecins estiment que le meilleur moyen de lutter contre les maladies sexuellement transmissibles est le recours régulier à des protections et l’ouverture du plus grand nombre possible de centres gratuits où les citoyens peuvent subir des tests de dépistage des maladies sexuellement transmissibles.
L’information des citoyens est importante, mais la responsabilité personnelle l’est également !
Comment prévenir l’apparition de la syphilis ?
La prévention de la syphilis consiste principalement à adopter des comportements sexuels sûrs et à se soumettre régulièrement à des tests de dépistage des IST.
Voici quelques stratégies de prévention clés :
- Abstinence ou monogamie mutuelle
S’abstenir de toute activité sexuelle est le moyen le plus efficace de prévenir la syphilis. 🙂
Par ailleurs, une relation mutuellement monogame avec un partenaire dont le test de dépistage de la syphilis s’est révélé négatif peut réduire le risque d’infection.
- Utilisation de préservatifs
L’utilisation systématique et correcte de préservatifs en latex lors de rapports sexuels vaginaux, anaux ou oraux réduit de manière significative le risque de transmission de la syphilis.
Toutefois, il faut garder à l’esprit que les préservatifs peuvent ne pas couvrir toutes les lésions syphilitiques, en particulier si elles se situent en dehors de la zone génitale.
- Tests réguliers
Il est important de se faire dépister régulièrement pour la syphilis et les autres infections sexuellement transmissibles (IST), surtout si vous êtes sexuellement active.
Le dépistage permet une détection et un traitement précoces, ce qui peut empêcher la propagation de l’infection et réduire le risque de complications.
- Traitement des partenaires infectés
Si l’on vous diagnostique une syphilis ou une autre IST, il est essentiel d’en informer vos partenaires sexuels afin qu’ils puissent également se faire dépister et recevoir un traitement approprié.
Évitez toute activité sexuelle jusqu’à ce que vous et votre partenaire ayez terminé le traitement et ne soyez plus contagieux.
- Éviter les comportements à risque
Évitez les comportements sexuels à risque, comme le fait d’avoir plusieurs partenaires sexuels ou d’avoir des rapports sexuels non protégés avec des personnes dont vous ne connaissez pas le statut vis-à-vis des IST.
- Soins prénataux
Les femmes enceintes doivent bénéficier de soins prénataux de routine, y compris le dépistage et le traitement des IST si nécessaire, afin de prévenir la transmission de la syphilis au fœtus.
- Éviter le partage des aiguilles
Si vous utilisez des drogues injectables, évitez de partager des aiguilles ou des seringues avec d’autres personnes afin de prévenir la transmission de la syphilis et d’autres infections transmises par le sang.
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