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Mon mari n’est pas suffisamment féministe pour moi, que puis-je faire ?

Mon mari n’est pas suffisamment féministe pour moi, que puis-je faire ?

Mon mari depuis onze ans est un gars formidable. Papa attentif et dévoué envers nos trois enfants, il est très impliqué et il partage les tâches ménagères et la garde des enfants, etc.

Nous avons pas mal de problèmes et nous nous disputons beaucoup. Mon anxiété et ma légère dépression périodique exacerbent tout cela, même si je suis un traitement pour cela.

Récemment, il m’a demandé ce que je voulais faire pour la fête des Mères. À quelques reprises en fait, et lorsque les premières idées semblaient ne pas fonctionner (pas de brunch proposé, pas de réservation disponible, etc.), il a lancé une troisième option.

Je lui ai lancé : « Ne peux-tu pas simplement planifier la journée ? Je ne veux pas assumer tout ce travail émotionnel. »

Non seulement il a été offensé, mais il a déclaré qu’il n’avait jamais entendu parler de l’expression « travail émotionnel ». J’étais incrédule ! Alors, je lui ai dit de faire ses petites recherches sur le Net et de revenir m’en parler plus tard.

Les femmes font tout le travail émotionnel.

Ce à quoi il a répondu que j’évoquais toujours la dynamique de genre et que je détestais fondamentalement les hommes…

Il a ensuite ajouté qu’il trouvait cela injuste que je remette en question son engagement et son soutien simplement parce qu’il ne comprenait pas un concept. Il a insisté sur le fait qu’il faisait de son mieux pour être un bon partenaire et un bon père, mais qu’il était fatigué d’être critiqué pour des choses qu’il considérait comme des attentes irréalistes et unilatérales.

En minimisant l’importance de comprendre le travail émotionnel et en transformant la conversation en une critique de ma part, il a montré une résistance à reconnaître les déséquilibres subtils, mais significatifs dans notre relation.

Son refus de voir au-delà de ses propres efforts et d’explorer comment les dynamiques de genre influencent notre quotidien démontre qu’il n’embrasse pas pleinement les principes de l’égalité et du soutien mutuel.

Il semble plus préoccupé par la défense de son image de partenaire équitable que par l’écoute et la validation de mes expériences et besoins émotionnels. Ce comportement révèle qu’il n’est pas véritablement engagé dans une perspective féministe, qui nécessite une reconnaissance et une remise en question constantes des privilèges et des rôles traditionnels au sein du couple.

Pour lui, le fait de partager les tâches ménagères et de s’occuper des enfants est suffisant pour se considérer comme un partenaire équitable.

Cependant, il ne comprend pas que l’égalité dans un couple va au-delà de ces gestes visibles. En effet, le travail émotionnel, qui comprend l’organisation des activités familiales, la gestion des émotions de chacun, et la prise en charge de la charge mentale, est souvent invisible, mais tout aussi épuisant.

En refusant de reconnaître et de partager cette responsabilité, il montre une lacune dans son engagement à véritablement soutenir une répartition équitable des rôles.

Son incapacité à reconnaître l’importance du travail émotionnel et son manque de volonté d’en discuter sérieusement soulignent un défaut fondamental dans sa compréhension de ce que signifie être un partenaire véritablement égalitaire.

Un féministe ne se contente pas de diviser les tâches ménagères ; il comprend et partage la charge émotionnelle, offrant un soutien authentique et équilibré.

Malheureusement, le comportement de mon mari révèle qu’il n’a pas encore saisi cette dimension essentielle de notre partenariat.

Maintenant, je me trouve devant une impasse : est-il suffisamment féministe pour moi ? Dois-je le quitter ou trouver une manière de lui faire comprendre la situation ?

Pauline, 39 ans

Pour aider Pauline, on doit d’abord définir le concept de féminisme. Ensuite, on doit se demander à quel point un homme peut et doit être féministe.

Féminisme

Le féminisme est un mouvement social, politique et culturel qui cherche à atteindre l’égalité entre les sexes. Il vise à aborder et à démanteler les inégalités systémiques, les préjugés et les déséquilibres de pouvoir qui ont historiquement marginalisé et opprimé les femmes.

Le féminisme défend les droits et les opportunités de tous les genres, mais il se concentre principalement sur les défis et les injustices que les femmes affrontent en raison des structures patriarcales.

Au fond, le féminisme reconnaît que les rôles et les attentes des hommes et des femmes sont socialement construits et que ces constructions ont entraîné une inégalité de traitement et d’opportunités pour les hommes et les femmes.

Il remet en question les notions traditionnelles de genre en affirmant que ces rôles ne sont ni naturels ni inévitables, mais qu’ils sont imposés par les normes et les pratiques de la société. Il appelle aussi à une réévaluation de ces normes afin de créer une société plus juste et plus équitable.

L’un des aspects fondamentaux du féminisme est son engagement en faveur de l’intersectionnalité, qui reconnaît que les expériences d’oppression des femmes ne sont pas uniformes, mais influencées par divers facteurs tels que la race, la classe, la sexualité et les aptitudes.

Cette perspective, introduite par Kimberlé Crenshaw, souligne que les différentes formes de discrimination se croisent et s’additionnent, ce qui nécessite une approche plus nuancée pour comprendre et traiter les inégalités.

Le féminisme souligne également l’importance de l’autonomie corporelle et des droits reproductifs, en affirmant que les femmes devraient avoir le pouvoir de prendre des décisions concernant leur propre corps sans coercition ni restriction.

Cela inclut la défense de l’accès à la contraception, à l’avortement sûr et légal, et à des soins de santé complets.

En outre, le féminisme cherche à démanteler le problème omniprésent de la violence fondée sur le sexe, y compris la violence domestique, le harcèlement sexuel et les agressions. Il s’efforce de modifier les attitudes culturelles et les cadres juridiques qui favorisent ces violences et de soutenir les survivants dans leur rétablissement et leur quête de justice.

Un autre aspect important du féminisme est la lutte pour l’égalité économique.

Il s’agit notamment de combler l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, de plaider en faveur de congés familiaux rémunérés et de garantir un accès équitable à l’éducation et aux opportunités professionnelles. Le féminisme affirme que l’indépendance et la sécurité économiques sont essentielles pour que les femmes parviennent à une véritable égalité.

Sur le plan culturel, le féminisme remet en question la façon dont les médias et la culture populaire perpétuent des stéréotypes nuisibles et des normes irréalistes de beauté et de comportement pour les femmes. Il promeut des représentations diverses et authentiques des femmes dans toutes les sphères de la vie, de la politique aux affaires en passant par les arts et le divertissement.

Le féminisme n’est pas monolithique ; il englobe une variété de perspectives et d’approches, spécifiquement le féminisme libéral, qui se concentre sur la réalisation de l’égalité par le biais de réformes juridiques et politiques ; le féminisme radical, qui cherche à restructurer fondamentalement la société pour éliminer le patriarcat ; et l’écoféminisme, qui établit un lien entre l’exploitation des femmes et l’environnement.

Malgré ces différences, tous les courants du féminisme partagent l’objectif de créer un monde où les individus ne sont pas limités ou dévalorisés en fonction de leur sexe.

À quel point un homme peut-il être féministe ?

Un homme peut être féministe au même titre que n’importe qui d’autre, en adhérant pleinement aux principes et aux objectifs du féminisme et en œuvrant activement en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes.

Être féministe signifie reconnaître et remettre en question les inégalités systémiques qui désavantagent les femmes et les autres genres marginalisés, et plaider en faveur de réformes sociales, politiques et économiques pour parvenir à l’égalité.

Un homme féministe reconnaît que les rôles et les attentes des hommes et des femmes sont socialement construits et que ces constructions privilégient souvent les hommes tout en opprimant les femmes. Il comprend que le démantèlement de ces structures profite à tous en créant une société plus juste et plus équitable.

D’ailleurs, il remet activement en question les normes patriarcales et y résiste, tant dans sa vie personnelle que dans des contextes sociaux plus larges, et soutient les efforts visant à résoudre des problèmes tels que l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, les droits en matière de procréation et la violence fondée sur le sexe.

En outre, un homme féministe pratique l’empathie et écoute les expériences des femmes et d’autres groupes marginalisés, en valorisant leurs points de vue et en amplifiant leurs voix.

Il reconnaît l’importance de l’intersectionnalité, en comprenant que l’inégalité entre les sexes recoupe d’autres formes d’oppression, telles que le racisme, le classisme et l’homophobie. Il soutient et défend les politiques et les pratiques qui s’attaquent à ces inégalités croisées.

Dans ses relations personnelles, un homme féministe s’efforce de parvenir à l’égalité et au respect mutuel. Il partage les responsabilités domestiques, soutient les objectifs professionnels et personnels de sa partenaire et encourage une communication ouverte et honnête.

Il remet en question la masculinité toxique et encourage l’expression émotionnelle et la vulnérabilité chez lui et chez les autres hommes, en reconnaissant que la rigidité des rôles de genre nuit à tout le monde.

Sur le plan professionnel, un homme féministe s’efforce de créer des environnements inclusifs et équitables. Il soutient la promotion et le mentorat des femmes, lutte activement contre la discrimination et le harcèlement, et défend des politiques qui favorisent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et un traitement équitable pour tous les employés.

Comment Pauline peut-elle aider son mari à changer ?

Pour aider son mari à devenir plus féministe, Pauline peut commencer par favoriser une communication ouverte et empathique. Elle doit créer un espace où tous deux peuvent exprimer leurs sentiments et leurs points de vue sans jugement.

Cela implique d’expliquer calmement ce que signifie le « travail émotionnel », en utilisant des exemples spécifiques de leur vie quotidienne pour illustrer l’impact qu’il a sur elle. Il est important de lui faire comprendre qu’il ne s’agit pas de le critiquer, mais de s’efforcer d’établir un partenariat plus équilibré et plus positif.

L’éducation est également cruciale ! Pauline peut suggérer des ressources telles que des articles, des livres ou des vidéos qui expliquent la dynamique des genres et le travail invisible souvent assumé par les femmes. Regarder des documentaires ou lire des livres ensemble sur ces sujets peut fournir une base commune de compréhension.

Elle peut également partager des histoires personnelles ou des témoignages d’autres femmes, ce qui peut aider son mari à se sentir plus concerné par la question.

Elle devrait également encourager de petits changements pratiques dans leur vie quotidienne.

Cela pourrait impliquer qu’il assume des tâches spécifiques qui relèvent généralement du travail émotionnel, telles que l’organisation d’événements familiaux ou le suivi des horaires de la maison. En faisant l’expérience directe de ces responsabilités, il pourra mieux comprendre la charge mentale qu’elles représentent.

Il est essentiel qu’elle reconnaisse ses efforts et ses progrès, aussi minimes soient-ils. Le renforcement positif peut être un puissant facteur de motivation, en l’aidant à comprendre les avantages d’un partage plus équitable du travail émotionnel.

En effet, Pauline doit lui exprimer sa reconnaissance pour sa volonté d’apprendre et de progresser, en lui rappelant que ce voyage a pour but d’améliorer leur relation à tous les deux.

Enfin, la patience et la persévérance sont essentielles. Le changement ne se fera pas du jour au lendemain et il y aura probablement des revers.

Elle doit être patiente, lui faire des rappels gentils et l’encourager pendant qu’il modifie sa mentalité et son comportement. En adoptant une attitude de soutien et de compréhension, elle peut aider son mari à prendre conscience des principes féministes et à les intégrer dans leur relation.

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