Encore aujourd’hui, je suis extrêmement choquée de voir que l’on ne prend pas la violence psychologique au sérieux.
J’ai l’impression que l’on a fait beaucoup de progrès en termes de prise de conscience des maltraitances que subissent les femmes en couple.
Jusque dans les années 1970, il était tout à fait normal qu’un homme frappe sa femme si elle ne lui obéissait pas.
Si le dîner n’était pas chaud sur la table que Monsieur rentrait du travail, c’était la raclée garantie.
D’ailleurs, ces abus étaient tellement ‘normaux’ que l’on peut encore aujourd’hui trouver de nombreuses interviews où les maris se vantent de ce qu’ils font subir à leurs épouses.
On leur a demandé quels types de punitions ils préféraient et quand ils étaient tolérables de battre sa femme.
Si je suis indignée par ces propos, je suis suffisamment intelligente pour savoir qu’il faut tout remettre dans son contexte et dans son époque.
Mais depuis les années 1970, on a commencé à changer les choses en tant que société et en tant qu’individus.
On parle plus ouvertement de la violence, le féminicide fait beaucoup de bruit dans les médias et surtout, les tribunaux ont commencé à (enfin) poser des condamnations sérieuses pour ce genre de crimes.
Pourtant, j’entends encore des commentaires du genre ‘cela pourrait être pire’, ‘au moins, il ne te trompe pas’ ou ‘au moins, il ne te frappe pas’.
Vraiment ?
Le pire, c’est que ce sont souvent des femmes qui disent ce type de choses à d’autres femmes !
La solidarité féminine a apparemment des limites qui m’échappent.
En fait, le problème majeur de ces dernières décennies est que l’on ne parle plus aussi ouvertement des abus : c’est un tabou.
Malheureusement, il y a des femmes qui continuent à penser que la violence maritale n’est pas grave, qu’elles ne méritent pas mieux ou que cela ‘pourrait être pire’.
De plus, beaucoup de gens ne considèrent pas les abus mentaux comme de la violence.
Après tout, cela ne laisse aucune trace, alors cela ne doit pas être si terrible que ça !
Le problème est que les bleus et les os guérissent, les blessures émotionnelles restent à vie et pourrissent votre existence.
LA VIOLENCE VERBALE ET PSYCHOLOGIQUE RELÈVE DE LA MALTRAITANCE SÉVÈRE.
En quoi consistent réellement les abus psychologiques ?
Définition :
La violence verbale désigne l’utilisation de mots, d’un ton ou d’un langage par une personne pour nuire intentionnellement à une autre personne, la contrôler, la manipuler ou la rabaisser.
Elle implique l’utilisation cohérente et répétée d’un langage désobligeant, insultant, menaçant ou dévalorisant, que ce soit dans un cadre privé ou public.
Les abus mentaux se présentent sous plusieurs formes :
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Insultes et injures
Le fait de rabaisser, d’humilier ou d’avilir quelqu’un de manière constante en utilisant des termes péjoratifs ou insultants.
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Menaces et intimidation
Cela a pour but de susciter la peur et le contrôle !
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Embarras public
Critiquer ou ridiculiser quelqu’un devant d’autres personnes, en lui causant délibérément de l’humiliation ou de la honte.
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Critique constante
En attaquant le caractère, l’apparence, les capacités ou les choix personnels d’une personne, vous lui faites subir beaucoup de stress.
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Gaslighting
Manipuler ou déformer la perception de la réalité d’une personne, en la faisant douter de sa mémoire, de sa santé mentale ou de ses expériences.
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Dégradation verbale
Utiliser un langage abusif pour rabaisser, dégrader ou humilier une personne, en visant souvent son estime de soi et sa valeur personnelle.
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Traitement silencieux
Le fait d’ignorer, de refuser de communiquer ou de traiter quelqu’un par le silence comme moyen de punition ou de contrôle.
Toutes ces formes d’abus ne sont pas forcément présentes en même temps.
Mais chacune d’elles représente une menace pour votre santé mentale et votre bien-être physique.
Que faire si vous connaissez une personne qui subit des abus mentaux ?
Si l’une de vos amies se confie à vous et vous révèle qu’elle a des problèmes de couple, écoutez-la.
D’abord, vous devez comprendre qu’il lui a fallu beaucoup de courage pour s’ouvrir.
Elle souffre sûrement depuis longtemps, et maintenant, elle a besoin d’une échappatoire.
Elle a peut-être besoin de quelqu’un pour l’aider à sortir de cette relation amoureuse.
La peur est l’une des causes principales qui empêche une femme de quitter son compagnon.
Ainsi, vous devrez lui offrir une oreille attentive et surtout, ne lui dites pas quoi faire.
Elle doit faire le choix elle-même de rompre, mais vous pouvez lui dire que vous la soutenez quoi qu’elle décide.
Si les abus sont ‘seulement’ mentaux, votre amie n’a peut-être pas peur que son partenaire la frappe, mais elle peut avoir du mal à se détacher de la manipulation.
Après tout, elle prend racine profondément et il est presque impossible de voir la réalité.
Rappelez-vous, quand vous voulez aider une amie dans ce genre de situation, vous devez peser vos mots.
Voici les messages que vous pouvez lui envoyer :
1. Le blâme
Je voulais te dire que je suis bouleversée par ce que tu m’as dit ce matin.
En fait, je suis bouleversée par le fait que tu te blâmes pour la situation.
Ce n’est pas ta faute !
L’outil principal d’un homme qui pratique la violence mentale est la destruction de l’estime de soi.
Ainsi, il la blâme pour ce qu’il lui fait : ‘pourquoi me forces-tu à crier ?’ ou ‘tu me pousses toujours à bout !’.
Une femme qui a une bonne estime de soi est capable de se défendre face aux abus, alors il appuie là où ça fait mal.
En tant qu’amie, il est de votre rôle d’aider cette femme à voir la vérité.
Elle n’est pas responsable et elle mérite un homme qui la respecte.
2. La responsabilité
Il n’est pas juste qu’il déverse sa colère sur toi et dise des mots aussi cruels.
Et il n’a pas le droit de te tenir responsable de ses actions.
Après le blâme vient forcément le refus de prendre la responsabilité de ses actions.
Un homme qui aime abuser sa partenaire ne l’admet jamais et il ne voit rien de mal dans son comportement.
Comme avec le blâme, elle est responsable parce qu’elle a fait quelque chose pour le provoquer.
En tant qu’amie, vous devez rappeler à cette femme qu’elle est responsable de SES actions et de sa guérison, mais en aucun cas, elle ne doit endosser la responsabilité de son abuseur.
En plus d’être un crétin, cet homme est un lâche !
3. La confiance en soi
Je vois tellement de beauté en toi et je pense que ton partenaire devrait également la voir.
Tu es une femme douce, généreuse et empathique, ne laisse personne détruire ces qualités en toi.
Comme je l’ai dit dans le premier point, un abuseur détruit l’estime de soi d’une femme.
Donc, pour aider votre amie à sortir de cette situation, vous devez l’aider à voir tout ce qui est beau en elle.
Faites-lui des compliments sincères et rappelez-lui tout ce qu’elle a réussi.
Permettez-lui de comprendre qu’elle a de la valeur et que son partenaire fait tout pour la détruire et la rendre dépendante de lui.
Le contrôle est sa seule chance de la garder dans le cycle des abus.
4. Le jeu de l’empathie
Je ne veux pas que X te tienne pour acquise et qu’il profite de ton cœur généreux.
Ce n’est pas parce que tu ressens de l’empathie pour lui qu’il en ressent pour toi ou que tu ne mérites pas mieux.
Un abuseur convainc toujours sa victime qu’elle ne mérite pas mieux, qu’elle est trop sensible et qu’elle ne le comprend pas.
Il aime se positionner dans le rôle de la victime pour la faire culpabiliser et pour la pousser à changer.
‘Changer’ ne signifie pas devenir meilleure dans ce cas, mais se plier aux demandes de son partenaire.
Pour vous, le plus important est de faire comprendre à votre amie qu’elle n’est pas obligée de tolérer cela.
Elle peut trouver l’amour avec un homme bien, elle peut même être heureuse seule.
L’essentiel est de ne pas laisser un homme détruire tout ce qui est beau en elle.
5. Le respect
J’aimerais que tu puisses te voir à travers mes yeux.
Tu mérites tellement d’amour et de respect, et cet homme n’est pas capable de te l’offrir.
Lorsque vous critiquez le compagnon de votre amie, n’y allez pas trop fort.
Sinon, si les choses tournent mal ou si elle décide de rester avec lui, vous allez être la méchante sorcière qui a planté des idées négatives dans sa tête.
Elle va alors s’éloigner de vous en disant que vous essayez de détruire son couple.
En réalité, elle va faire cela, car elle aura honte de ne pas avoir rompu avec lui malgré vos sonnettes d’alarme.
Dites-lui ce qui est clairement évident et rappelez-lui que vous êtes là pour elle.
Conclusion
Bien sûr, dans ce genre de situation, la meilleure chose à faire est de rompre, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.
La violence psychologique change complètement la réalité de la victime et elle finit par croire qu’elle ne mérite pas mieux.
Elle pense que personne d’autre ne peut l’aimer et qu’elle doit s’adapter à sa dure réalité.
En tant qu’amie, votre rôle est d’écouter et de donner des conseils (si on vous les demande).
Mais ne forcez pas la rupture !
Montrez à votre amie qu’elle a votre soutien si elle décide de se séparer de son partenaire : vous allez la loger, lui offrir une aide financière si besoin est, etc.
Bref, elle doit savoir qu’elle peut se tourner vers vous dès qu’elle est prête !
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