Vous n’avez pas besoin de vous forcer à apprécier les changements corporels et hormonaux qui se produisent lorsque vous êtes enceinte, juste sous le prétexte que « pouvoir donner la vie est merveilleux ».
Il n’y a aucune honte à être honnête au sujet des réalités de la grossesse et il est plus que temps de normaliser ces conversations.
Pression sociale
Permettez-moi de préciser une chose dès le départ : je suis reconnaissante d’être enceinte. Faire grandir un autre être humain est un miracle incroyable.
Chaque jour, je suis stupéfaite par ce dont mon corps est capable et j’ai hâte de rencontrer ce petit dans quelques semaines ! Mais en même temps, je ne peux pas dire que j’apprécie pleinement l’expérience d’être enceinte.
Et surtout, j’ai souvent l’impression que je devrais être aux anges à ce sujet. Tout le temps.
Tout autour de moi, mes amies enceintes semblent (ou semblaient) être sur leur petit nuage.
Nous parlons pendant des heures de leurs dernières aventures pour trouver la poussette, le berceau ou les vêtements parfaits pour la sortie d’hôpital.
Et moi, pendant ce temps, je souris et hoche la tête.
Je pensais être prête
Prête à accepter les nausées matinales et la prise de poids, les changements d’humeur.
Sauf que les nausées n’étaient pas que matinales (la personne qui a appelé ça comme ça mérite des baffes), elles duraient du réveil au coucher.
Sauf que la prise de poids n’a pas eu lieu, à cause d’un diabète gestationnel découvert très tôt (diabète gestationnel, rien que ça, je n’en connaissais pas l’existence).
Au lieu de surveiller la balance dans l’angoisse d’une prise trop rapide de poids, je regardais ces kilos fondre à cause d’un régime forcé par le diabète.
L’angoisse était tout autre : et si l’embryon, le fétus, manquait de nutriments ? Est-ce qu’il va grandir comme il faut ? Est-ce que je mange correctement ?
8 mois plus tard, ces questions persistent malgré tout.
Quant aux changements d’humeur, ils n’avaient rien à envier à l’épuisement ressenti dès les premières semaines de grossesse.
On vous dit que le dernier trimestre est exténuant, mais qui pour parler du premier ? Plus grand-monde.
Peu importe que vous dormiez beaucoup, vous vous réveillez fatiguée. Mais on vous suggère quand même de faire de l’exercice au moins 30 minutes par jour, parce que c’est bon pour vous !
Dur dur.
Les changements physiques (in)attendus de la grossesse
Rares sont en fait les femmes qui traversent cette étape sans aucun désagrément.
Petit tour d’horizons de ce que vous pourriez expérimenter :
- Se sentir extrêmement malade pendant le 1e trimestre (nausées, vomissements, fatigue, maux de tête ; bref, une gueule de bois quotidienne, sans aucune goutte d’alcool dans le sang)
- Sciatique et maux de dos qui peuvent survenir n’importe quand (surpriiiiise)
- Douleurs dentaires, gencives qui saignent
- Afflux sanguins provoquant des saignements de nez
- Hypersalivation
- Problèmes de peau (peau sèche, rougeurs, acné, masque de grossesse, vergetures)
- Problèmes urinaires et gynécologiques (infections urinaires, mycoses, hémorroïdes)
- Troubles digestifs
- Crampes musculaires nocturnes (souvent aux mollets)
- Reflux acides
- Rétention d’eau
- Souffle coupé
- Sécheresse des yeux
- Etc.
Même si nous savons que créer la vie ne sera pas une expérience sans douleur, les changements physiques attendus de la grossesse n’en restent pas moins surprenants lorsqu’ils se produisent dans notre propre corps.
Et cela devient encore plus compliqué si vous rencontrez l’une des myriades de choses inattendues qui peuvent se produire et dont vous n’aviez pas connaissance !
Attentes vs Réalité
Comme souvent dans la vie, nos attentes peuvent différer de la réalité. Et les attentes de ce à quoi ressemblera la grossesse par rapport à la réalité de celle-ci, eh bhe… Disons que ça peut rendre l’expérience plus choquante et compliquée.
Mesdames, sachez-le, tout le monde ne ressemble pas à Demi Moore enceinte, en première page de magazine. Vous pouvez ressembler à une déesse tout comme à une pauvre patate oubliée dans son sac.
Il est certain que les médias jouent un rôle clé dans le manque de réalisme de la grossesse.
On présente la figure maternelle comme étant « resplendissante », « épanouissante » ; alors que pour beaucoup, la grossesse entraîne surtout des problèmes d’acné, de mélasma, de poils, d’odeurs et de troubles gastro-intestinaux.
Toute cette pression donne l’impression qu’on ne peut pas ouvertement partager ses difficultés à voir son corps subir tous ces changements.
On se force à afficher un visage heureux lorsqu’on nous demande inévitablement : « Comment tu te sens ? », et par là même, on perpétue un cycle injuste.
Le décalage entre ce qu’on pensait que la grossesse serait par rapport à sa réalité joue énormément sur le mental.
Il est fréquent d’être déstabilisée, d’avoir la sensation de ne tout simplement plus « être chez soi » dans son corps.
Et pour cause, depuis aussi longtemps que vous êtes sur cette terre, vous savez à quoi ressemble votre corps et puis soudain, pendant 9 mois et plus encore, celui-ci ne vous appartient en quelque sorte plus.
Un tabou très ancré dans notre société
Un truc que tout le monde devrait comprendre, c’est qu’oser se plaindre des maux de grossesse, ce n’est pas censé vouloir dire qu’on est insensible à ceux qui traversent des problèmes de fertilité par exemple.
Ainsi, au fil des conversations et au fur et à mesure que ma grossesse progressait, beaucoup de mes conversations ont commencé à révéler ce qu’il se tramait vraiment derrière le vernis de « la grossesse, c’est que du bonheur ».
De nombreuses personnes, bien qu’elles veuillent avoir des enfants et se sentent chanceuses de pouvoir porter la vie, supportent en fait assez mal l’expérience d’être enceintes.
Les sentiments qui se dégageaient le plus étaient la culpabilité, la crainte d’être jugée et la honte ressentie de ne pas aimer être enceinte.
Et la peur d’en parler ouvertement, aussi.
C’est pourquoi il est plus que temps de normaliser la conversation sur le fait de ne pas aimer la grossesse. Il faut permettre une conversation nuancée sur les défis et les joies qui accompagnent la création d’une nouvelle vie.
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Normaliser la conversation
Selon une chercheuse à l’Université de Houston, réputée pour ses travaux sur la vulnérabilité, la honte et l’empathie, ressentir de la honte est « l’expérience ou le sentiment extrêmement douloureux de croire que nous sommes imparfaits et donc indignes d’amour et d’appartenance. »
Et s’il y a quelque chose dont nous avons besoin plus que jamais pendant la grossesse, c’est pourtant bien de ressentir un sentiment d’appartenance. D’être épaulées par notre communauté. De pouvoir partager ouvertement ce que nous ressentons, sans crainte de jugement ni de réactions désobligeantes.
Nous avons toutes le droit d’avoir notre propre expérience de la grossesse.
Nous ne devrions pas avoir l’impression qu’il y a une « bonne » ou une « mauvaise » façon de se sentir à propos d’un événement de vie aussi profond et bouleversant.
Aucune honte à ressentir donc !
Alors si vous êtes enceinte et que vous lisez ceci, respirez profondément : quelles que soient vos circonstances, vous n’avez pas besoin de vous forcer à apprécier votre grossesse.
Bien sûr, vous attendez un bébé et c’est incroyable ! Mais chaque grossesse est différente, et personne ne peut savoir ce que vous ressentez ou ce que vous vivez.
Personne ne peut marcher à votre place pendant ces neuf mois, d’accord ?
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