Le jour où mon copain m’a trompée, nous avons fait l’amour. Ce matin-là, nous nous sommes réveillés et il a fait couler la douche.
Nous nous sommes mis sous l’eau chacun notre tour, comme à notre habitude. Il m’a fait rire.
Nous nous sommes séchés avant qu’il ne m’entraîne vers le lit. Il m’a fait l’amour, nos corps humides l’un contre l’autre. J’ai adoré ça.
Le jour où mon copain m’a trompée, j’ai séché mes cheveux, assise sur son lit et portant mes sous-vêtements style bohème.
Il m’a fait un petit-déjeuner. Des oeufs brouillés avec une moitié d’orange sur le bord de l’assiette. J’adore les petits-déjeuners qu’il me prépare.
Le jour où mon copain m’a trompée, il m’a raccompagnée jusqu’à ma voiture. Il m’a souhaité une bonne journée au travail. Il m’a dit qu’il m’aimait plus.
Je lui ai dit qu’il se trompait. Mais, il a insisté. Il m’a fait un baiser en guise d’au revoir. Puis, il m’a invitée à dîner le soir même.
Le jour où mon copain m’a trompée, il m’a envoyé une photo de lui nu. Comme ça. J’adore son corps. Il avait stratégiquement placé un coussin sur son bas ventre de manière à cacher son sexe. Je souhaitais qu’il ne soit pas là. J’adore son sexe.
Le jour où mon copain m’a trompée, je lui ai envoyé un message lui demandant s’il voulait venir passer Noël chez mes parents.
On vivait tous les deux loin de nos parents. Après presqu’un an ensemble, je venais de rencontrer les siens. Il m’a dit qu’il adorerait.
Le jour où mon copain m’a trompée, je suis rentrée chez moi pour prendre des affaires pour la nuit. Je suis passée à la salle de sport.
Et je l’ai appelé pour lui dire que j’étais en route. Il était en train de cuisiner. Du saumon.
Le jour où mon copain m’a trompée, je ne fus pas la seule à recevoir une photo de lui nu. Il en avait envoyé une à Marie.
Pas de nom dans son téléphone. Juste Marie. Il l’avait rencontrée sur un site de rencontres, juste avant de me retrouver dans la salle de repos au bureau.
Marie lui envoyait des photos de nu depuis un mois.
Il a décidé, ce jour-là, de lui renvoyer la pareille. Un peu plus tard il lui a envoyé : « j’essaie de te cerner ».
Le jour où mon copain m’a trompée, je n’avais pas encore tout compris. Je savais pour les messages. Je les avais vus sur son portable.
Alors que nous coupions notre poisson, je lui ai demandé qui était Marie. Il était sur la défensive. Je suis partie. Il m’a poursuivie jusqu’à l’ascenseur mais j’ai laissé les portes se fermer. Il m’a laissée partir.
Le lendemain du jour où mon copain m’a trompée, il est venu chez moi. On a parlé. Il m’a dit que plus jamais il ne parlerait comme ça à une fille.
Il m’a embrassée. Il m’a câlinée. Il a sangloté sur le haut de ma tête. Il était tellement grand.
Le surlendemain du jour où mon copain m’a trompée, j’ai pris conscience du caractère aléatoire des photos de nu que je recevais.
Je l’ai forcé à avouer. Je lui ai demandé s’il avait envoyé une photo à Marie. Oui, mais juste de mon ventre, me dit-il. Je lui ai dit de ne plus jamais me contacter. J’ai bloqué son numéro.
Le lendemain du surlendemain du jour où mon copain m’a trompée, j’ai voulu mourir.
Chaque seconde pendant laquelle je ne travaillais pas, j’étais ivre. Dans mon lit. J’avais débloqué son numéro pour lui dire que je le détestais. Je n’ai reçu aucune réponse.
Une semaine après que mon copain m’ait trompée, il m’a envoyé un message.
Il me dit qu’il était désolé. Il me dit qu’il avait eu tort. Mais il me dit que jamais je n’aurais dû regarder dans son téléphone.
On ne combat pas le mal par le mal, me dit-il. Il me dit que son « crime » ne méritait pas une telle punition. Je lui ai envoyé une photo « juste de son ventre ». (D’ailleurs, encore aujourd’hui, je trouve ça assez marrant.)
Une semaine et demie après que mon copain m’ait trompée, je me suis fait droguer dans un bar.
Une femme m’a trouvée allongée sur le trottoir. Elle m’a mis dans un taxi. Je me suis réveillée à l’hôpital. Je l’ai appelé cinq fois. Il ne m’a pas répondu.
Deux semaines après que mon copain m’ait trompée, il m’a envoyé un message.
Il m’a dit que je lui manquais terriblement. Je lui ait dit « ça craint, non ? ». Il m’a dit oui. Je lui ai demandé pourquoi il avait fait ça. Il m’a dit qu’il était perdu. Je ne voulais pas entendre.
Un mois après que mon copain m’ait trompée, il m’a écrit à nouveau. Il m’a demandé si l’on pouvait se parler. Il a dit qu’il avait besoin de me voir.
Qu’il avait encore une paire de chaussures que j’avais laissée chez lui. Je voulais récupérer mes chaussures. J’ai accepté.
Un mois et deux jours après que mon copain m’ait trompée, on s’est retrouvé sur un banc, près d’une plage sur laquelle nous avions l’habitude de manger une glace.
On a parlé pendant deux heures. Je m’étais promise de ne pas pleurer. Mais j’ai pleuré quand même.
J’ai beaucoup pleuré. Il m’a demandé si je le détestais. Je lui ai dit que je ne le connaissais pas. Il m’a répondu que je le connaissais mieux que personne. Je lui ai dit que c’était triste. Il m’a rétorqué qu’il le savait.
Il s’est mis à me fixer et je lui ai demandé pourquoi. Il m’a dit que c’était parce qu’il m’aimait. Parce qu’il était heureux d’être avec moi et qu’il aurait aimé arrêter le temps. Il m’a demandé si l’on pouvait arranger les choses. Je lui ai dit non et je suis partie.
Quatre mois après que mon copain m’ait trompée, j’étais encore incapable de dire si ce qu’il avait fait comptait comme une tromperie ou non.
Personne ne m’avait physiquement trompée, donc je ne pouvais pas comparer. Mais c’était une infidélité.
Alors que tromper demande du temps, de la préméditation et un contact physique, les portables et les réseaux sociaux renversent les limites.
Maintenant, chacun devient la porn star de son propre compte Instagram, et l’on peut voit tout le monde à n’importe quel moment.
Nous sommes complètement désensibilisés. Être infidèle est tellement simple. Nous envoyons des photos qui disparaissent, des messages qui sont supprimés.
Nous voyons la nudité à tous les coins de rue, chaque jour — des personne que nous connaissons ou avec lesquelles nous avons virtuellement échangé.
Curieusement, d’une certaine manière, je suis heureuse que tout ça soit arrivé.
Bien qu’un téléphone portable soit responsable de la fin de ma relation parce qu’il permet un accès à tout, les excès sexuels, en vérité j’étais amoureuse d’un type immoral et je n’ai pas eu à attendre d’être mariée, avec deux enfants pour qu’il trouve le courage de me tromper physiquement.
Il a trempé la pointe des pieds et je l’ai découvert avant qu’il ne s’immerge tout entier !
Pourquoi mettre un terme à une relation peut être la meilleure chose pour vous
Il s’est avéré que le Prince charmant n’était en fait rien d’autre qu’une définition plutôt fidèle du psychopathe. Voilà ce qui t’attend si tu restes dans une relation amoureuse avec un homme toxique!