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Pourquoi donnez-vous des conseils à vos enfants alors que vous détestez en recevoir ?

Pourquoi donnez-vous des conseils à vos enfants alors que vous détestez en recevoir ?

Pourquoi est-ce que recevoir des conseils nous énerve tant ?

Vous détestez quand quelqu’un vous donne des conseils que vous n’avez pas demandés.

Alors pourquoi faites-vous cela à vos enfants ?

Amuse-toi bien chez Pauline !

Voilà les quelques mots que Nathalie a dits à sa fille adolescente avant que celle ne sorte de la maison.

Et vous savez ce qu’elle a obtenu comme réponse ?

Mamannnnnnnnnnnnn, arrête de me dire ce que je dois faire !

Vous pourriez être choquée par cette réaction.

Mais soyez honnête, est-ce que vous n’avez pas aussi dit cela à votre maman, au moins une fois ?

Je peux comprendre et sympathiser avec Nathalie et sa fille.

En effet, parfois, nous sommes tellement opprimés par les conseils que nous n’avons pas demandés que nous ne sommes plus capables de tolérer même les plus anodins.

Je pense que mon mari et moi avons un mariage merveilleux.

Ce n’est pas pour me vanter, mais je pense que c’est vrai.

L’une des raisons de notre bonheur est que nous avons tous les deux appris à contrôler notre sens critique et notre désir constant de mettre notre nez là où il ne faut pas.

Je me souviens d’une des premières étapes de ce processus.

Nous rentrions du cinéma et mon mari conduisait.

J’ai remarqué qu’il était en seconde, alors qu’il devait passer la troisième, peut-être même la quatrième.

Sur le moment, je n’ai pas réfléchi et je n’ai pas réussi à me taire.

J’ai fait une remarque.

Il n’a rien répondu, mais la netteté des mouvements qui ont changé la vitesse et le silence très fort qui a suivi, ont dit :

Écoute, ma chérie, je conduis depuis des années.

Je n’ai pas besoin de votre supervision.

Est-ce que t’es sentie vraiment obligée d’interrompre notre conversation intéressante pour m’apprendre à conduire ?

Et tout cela à cause d’une phrase que je croyais anodine :

Chéri, je pense que tu dois changer de vitesse.

On consommerait moins d’essence et le moteur ne s’étouffera pas !

Je dois l’admettre maintenant !

Quand j’y pense, je pense que j’aurais eu la même réaction s’il avait essayé de me donner des conseils de conduite.

Mon mari et moi ne sommes pas les seuls à ne pas aimer recevoir des conseils qu’ils n’ont pas demandés.

Alors que je me préparais à écrire ce texte, j’ai cherché sur Google l’expression « conseils non sollicités » et je suis tombée sur un sondage en ligne demandant « aimez-vous les conseils que vous n’avez pas demandés ? ».

Trois réponses étaient proposées

  • Oui
  • Non
  • Seulement s’ils viennent de la bonne personne

La dernière fois que j’ai vérifié les résultats, 847 personnes ont donné leur réponse et seulement 6 % ont choisi « Oui ».

Honnêtement, je me demande qui sont ces gens. Pourquoi aiment-ils recevoir des conseils qu’ils n’ont pas cherchés ?

C’est un mystère pour moi !

56 % ont choisi « Non » et 38 % ont déclaré qu’ils les appréciaient seulement s’ils étaient proposés par la bonne personne.

Personnellement, je ne pense pas que la question soit : est-ce que c’est la bonne personne pour me donner des conseils ?

En effet, le moment ainsi que la manière sont importants.

Les conseils d’amis, de partenaires, de parents, de patrons, de connaissances et d’inconnus peuvent également nous irriter, s’ils sont donnés au mauvais moment et sans tact.

Bien sûr, les conseils non sollicités sont parfois les bienvenus.

Si j’entre dans l’océan et que quelqu’un s’approche de moi pour m’avertir de ne pas nager, car des requins ont été aperçus dans l’eau, je le remercierai.

Je ne considérerais même pas cela comme un conseil, mais comme une information utile qui peut me sauver la vie.

La main sur le cœur, je serais plus reconnaissante au bon Samaritain s’il omettait complètement la partie du message avec le conseil de ne pas entrer dans l’eau et ne m’informait que sur les requins.

Alors j’aurais l’impression que la décision de ne pas entrer dans l’eau est la mienne, prise sur la base de ma propre raison.

Dans ce cas, il n’y aurait aucun signe de tentation de continuer à entrer dans l’eau, juste pour prouver que « je fais ce que je décide de faire ! ».

Pourquoi réagissons-nous mal à des conseils indésirables comme celui-ci ?

Pourquoi n’acceptons-nous tout simplement pas qu’ils soient le plus souvent un signe de l’attention sincère des autres et de leur désir d’aider ?

D’autres qui ont écrit à ce sujet ont cité un certain nombre de raisons rationnelles, notamment que nous percevons les conseils comme un signe de domination, d’intrusion ou d’agression.

Nous les voyons comme une critique, un manque de confiance dans nos objectifs et nos priorités.

Je suis d’accord avec tout cela, mais j’ajouterais que sous toutes ces raisons se cache notre désir de protéger notre propre liberté.

Les êtres humains aspirent à la liberté pour des raisons évolutives justifiées.

Nous résistons au contrôle des autres.

Nous le faisons quel que soit notre âge et qui veut nous contrôler.

Les personnes mariées résistent au contrôle de leurs partenaires ; les personnes âgées résistent au contrôle de leurs enfants adultes ; les enfants de tous âges résistent au contrôle de leurs parents.

Bien sûr, les étudiants résistent au contrôle de leurs professeurs, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles la scolarité donne généralement de si mauvais résultats.

Lorsque nos amis nous donnent des conseils que nous n’avons pas demandés, nous nous sentons particulièrement menacés, car nous avons un besoin de satisfaire ceux que nous aimons.

Il est difficile d’ignorer leurs conseils, car nous craignons qu’en refusant nous remettions en question notre amour et notre respect pour eux.

En même temps, nous ne voulons pas obéir à leurs conseils parce que nous voulons préserver notre autonomie.

En fait, on a moins envie d’écouter les conseils de nos amis, car, à chaque fois qu’on fait ça, on bouleverse le rapport de force dans nos relations en faveur de la soumission, en envoyant le message :

Oui, ma chérie, tu es beaucoup plus intelligente que moi, donc je ferais toujours ce que tu dis.

Chaque acte d’obéissance semble resserrer un nœud coulant imaginaire autour de notre cou.

Parce qu’en même temps nous voulons écouter les conseils de notre prochain et lui montrer notre amour et l’ignorer pour garder notre liberté, nous devenons frustrés puis en colère.

Cela nous rend plus agacés lorsque notre partenaire nous dit comment conduire que lorsqu’un parfait inconnu le fait.

Il est plus facile de comprendre ce phénomène sur l’exemple d’un conjoint que sur l’exemple d’un parent et d’un enfant.

Les conjoints sont égaux, le parent et l’enfant ne le sont évidemment pas.

Un parent est plus grand, plus fort, connaît mieux le monde et contrôle les ressources.

Mais d’une autre manière, le parent et l’enfant sont égaux.

En tant qu’individus, ils sont tout aussi précieux.

Ils ressentent leurs désirs, leurs besoins et leurs objectifs avec la même force.

Les enfants sont beaucoup plus intelligents que la plupart des adultes ne le pensent habituellement.

Ils sont conscients de leur dépendance vis-à-vis des adultes, mais en même temps ils ressentent un fort besoin d’indépendance.

Du point de vue de l’évolution, ce n’est pas une coïncidence.

Cette envie encourage les enfants à prendre les risques nécessaires au processus de croissance, à trouver leur propre voie et à prendre le contrôle de leur propre vie.

Donc, mon conseil pour vous, qui n’en avez pas demandé, est d’être aussi prudente lorsque vous donnez des conseils non sollicités à vos enfants, que lorsque vous le faites à votre conjoint.

Plus souvent vous bombardez leur esprit quand ils ne vous le demandent pas, moins ils ont de chances de vous demander conseil quand ils en ont vraiment besoin, et de vous écouter si c’est raisonnable.

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