Comme la plupart des couples, votre partenaire et vous pensez à l’avenir.
Vous êtes tous les deux sur le point de sortir de la vingtaine, donc le mariage et les enfants sont quelque chose à quoi vous pensez souvent.
Pour beaucoup, l’idéal est d’avoir un garçon et une fille pour avoir le sentiment d’avoir créé une famille complète.
L’idée du mariage et d’une famille heureuse et harmonieuse vous plaît !
D’ailleurs, selon des recherches, le mari et la femme sont plus heureux en couple qu’en célibataire.
Pourtant, il y a un autre point que ces recherches mettent en avant : les enfants ne vous rendront pas plus heureux.
Au cours des dernières décennies, les spécialistes des sciences sociales n’ont trouvé aucune preuve établissant un lien entre les enfants et le bonheur.
En fait, les données montrent même que les parents et les non-parents ont le même niveau de satisfaction dans la vie.
Ce qui est encore plus triste, c’est que de nombreuses études menées, basées sur des données provenant d’Europe et des États-Unis, ont révélé que les parents affichent des niveaux de bonheur, de satisfaction dans la vie, la vie conjugale et leur état psychologique nettement inférieurs à ceux des non-parents.
Il est également prouvé que l’insatisfaction ne se limite pas à l’éducation des enfants et à l’époque où ils sont en bas âge.
En effet, des recherches récentes ont montré que les parents plus âgés dont les enfants ont quitté la maison ont un niveau de satisfaction nettement inférieur à celui des non-parents du même âge.
La question se pose : s’il est prouvé que les enfants ne vous rendent pas heureux, alors pourquoi est-il si courant dans toutes les cultures du monde que les enfants apportent le bonheur ?
Lorsqu’on demande aux gens de penser à la parentalité, soit en imaginant les enfants qu’ils auront, soit en pensant aux enfants qu’ils ont, ils évoquent dans leur tête des images d’enfants en bonne santé, de beaux garçons et de belles filles enjouées à tous points de vue.
Ce genre de réflexion sur les enfants arrive également à ceux qui savent qu’être parent est difficile.
Mais alors pourquoi avons-nous une vision si rose ?
Selon le psychologue américain Daniel Gilbert, auteur du best-seller « Stumbling on Happiness », l’une des explications possibles est que l’idée selon laquelle « les enfants apportent le bonheur » est beaucoup plus facile à transformer à travers les générations que « les enfants apportent la misère ».
Ce phénomène peut s’expliquer en outre par le fait que les personnes qui croient que les enfants ne vous rendront pas heureux et qui ne veulent pas d’enfants n’ont personne à qui transmettre leurs idées.
Soit elles n’ont pas d’enfants, soit elles ont une très mauvaise relation avec leurs propres parents.
C’est quelque chose de similaire à la théorie de la sélection naturelle de Darwin sur la survie du plus fort.
Dans le même article, Dr Andrew Clark et ses collègues ont constaté que les parents connaissent une augmentation significative de leur niveau de bonheur au cours de l’année précédant la naissance de l’enfant, y compris l’année de naissance, alors qu’il retombe à zéro l’année où le nouveau bébé est né.
Au fil des quatre années qui suivent la naissance du bébé, le niveau de bonheur continue à baisser.
Vous avez peut-être déjà pensé que la parentalité est une chose difficile, mais il existe sûrement des expériences positives associées à la parentalité qui éclipsent les expériences négatives ?
J’ai du mal à accepter la théorie selon laquelle les enfants n’apportent que de la misère.
C’est simplement parce que, comme la plupart des autres personnes, je crois que toutes les expériences parentales sont au moins 50:50 positives et négatives.
Voir un premier-né rire surpasse probablement l’expérience de toutes les couches sales.
D’un autre côté, nous croyons également qu’un diplôme universitaire ou un mariage nous apporteront beaucoup de bonheur.
Et effectivement ils nous en apportent, mais on est surpris quand on se rend compte que cette dose de bonheur ne fait pas effet longtemps.
L’explication réside dans la psyché humaine.
Une fois que nous avons obtenu notre diplôme ou que nous nous sommes mariés, nous n’y pensons pas souvent.
Par exemple, si vous gagniez deux millions d’euros à la loterie, vous seriez ravi.
Mais très vite, quand l’argent arrive sur votre compte bancaire, vous achetez une nouvelle voiture ou une nouvelle maison.
Peu à peu, vous vous habituez à avoir cet argent et vous n’y pensez plus vraiment.
Le moment d’extase et d’excitation est passé !
Vous n’allez pas passer vos journées à y penser.
Mais parce que le sentiment de gagner est si fort, peut-être parce qu’il est rare, si vous demandiez aux gagnants de se souvenir de ce sentiment, ils exagéreraient la valeur qu’il apporte.
C’est la même chose avec les enfants !
Les expériences négatives sont moins frappantes que les expériences positives, plus rares, mais plus significatives.
Par conséquent, globalement, tout le monde dira que les enfants apportent le bonheur.
Pourtant, lorsque vous attrapez et leur posez la question au milieu des petites expériences négatives qu’ils vivent chaque jour, ils remarqueront que les enfants n’ont pas amélioré leur niveau général de bonheur.
Au lieu de simplement dire que les enfants apportent la misère, tout le monde vous dira qu’être parent est le travail le plus dur et le plus sombre au monde.
Les enfants nous donnent beaucoup de choses, les élever est à la fois gratifiant et significatif, mais la vérité est qu’ils n’augmenteront pas notre niveau de bonheur quotidien.
Au lieu d’avoir honte de cette reconnaissance, nous devrions la célébrer, car elle montre la capacité humaine à aimer malgré tout, qui est l’une des qualités humaines les plus appréciées.
Le fait que les enfants ne nous rendent pas toujours heureux, mais que nous les aimons malgré tout, est quelque chose pour quoi nous devrions être reconnaissants envers nos parents et envers nous-mêmes pour avoir accepté cette tâche.
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