Cela peut sembler une question à faible enjeu, mais je suis vraiment inquiète. Ma fille de 16 ans est extrêmement introvertie et n’aime pas du tout les grands groupes de personnes et les grands événements.
Elle a du mal à engager une conversation et semble mal à l’aise même à l’idée de parler avec certains de ses camarades de classe, même ceux qu’elle connaît depuis des années. Je suis extrêmement inquiète pour elle et de l’impact que cela aura sur elle à l’avenir.
Depuis qu’elle est petite, elle est très sérieuse et je la considérerais comme relativement inaccessible. Il lui faut de nombreuses années pour se sentir pleinement à l’aise avec une personne et commencer à s’ouvrir à elle.
Cependant, une fois que vous apprenez à la connaître, elle possède une multitude de merveilleux traits de personnalité. J’ai eu de nombreuses discussions avec elle pour sortir de sa zone de confort.
J’ai tout essayé, depuis lui crier dessus jusqu’à la raisonner, mais rien ne semble fonctionner.
Tout ce que je veux, c’est qu’elle montre qu’elle est une humaine et non une machine.
Pour une raison quelconque, le fait que je dis cela paraît la déranger, car (comme elle me l’a dit) elle ne se considère pas comme un robot dénué d’émotion, et elle en a assez que des gens comme moi disent qu’elle l’est.
Il m’est cependant difficile de la voir autrement parce qu’elle exprime rarement des opinions bien arrêtées avec moi ou avec son père, et se ferme souvent et refuse de nous faire savoir ce qu’elle pense lors de certaines conversations.
Elle fait du bénévolat dans un musée d’histoire naturelle local, ce qui a été formidable pour elle.
Elle est passionnée par le sujet et semble aimer interagir avec les visiteurs, les autres bénévoles et ses superviseurs. Ma fille prétend que c’est la preuve qu’elle peut être extravertie et sociale quand elle en a besoin, et que cela demande simplement plus d’efforts, mais je ne suis pas convaincue.
J’aimerais qu’elle consacre autant d’efforts aux relations sociales et occasionnelles, et pas seulement à celles dans lesquelles elle est censée accomplir une sorte de tâche.
Comment puis-je l’amener à changer de personnalité pour qu’elle s’ouvre plus facilement et apprécie davantage les interactions sociales et les rassemblements ?
Marion, 41 ans
Ce comportement est-il typique pour une ado ?
Le comportement que vous décrivez est tout à fait typique des adolescentes d’aujourd’hui. L’adolescence est une période de changements importants et de découverte de soi, et de nombreux adolescents souffrent à divers degrés d’introversion et d’anxiété sociale.
Il n’est pas rare que les adolescents se sentent mal à l’aise dans les grands groupes ou qu’ils aient du mal à engager la conversation, surtout s’ils sont naturellement plus introvertis.
Ils sont souvent confrontés à d’énormes pressions sociales et se sentent gênés ou craignent d’être jugés par leurs pairs. Cela peut conduire à une réticence à s’engager dans des situations sociales, même avec des connaissances de longue date.
En outre, l’adolescence est une période où les individus cherchent à définir leur identité et leur place dans le monde, ce qui peut entraîner des périodes de repli sur soi ou d’intense concentration sur soi.
Il convient également de noter que de nombreuses personnes introverties, quel que soit leur âge, ont besoin de plus de temps pour se sentir à l’aise et s’ouvrir aux autres.
L’introversion est un trait de personnalité qui persiste souvent à l’âge adulte. Il ne s’agit pas d’un manque d’émotion ou d’humanité, mais plutôt d’une façon différente d’interagir avec le monde.
Les introvertis trouvent les interactions profondes et individuelles plus gratifiantes que les relations sociales décontractées au sein de grands groupes.
Le fait que votre fille s’épanouisse dans son rôle de bénévole au musée suggère qu’elle peut être sociable et s’engager avec les autres lorsqu’elle se sent confiante et passionnée par le sujet.
Cela prouve que son introversion ne l’empêche pas d’établir des liens significatifs ; cela signifie simplement qu’elle peut préférer ou être plus à l’aise dans certains environnements et contextes.
Il est important de soutenir et de comprendre ses penchants naturels tout en l’encourageant gentiment à sortir de sa zone de confort à son propre rythme.
Le fait de la forcer à changer de personnalité ou de comparer son comportement à une norme idéalisée de sociabilité ne fera qu’accroître son anxiété et sa résistance.
Célébrer ses points forts et l’aider à développer ses compétences sociales d’une manière qui lui semble authentique sera probablement plus efficace et bénéfique à long terme.
Quelles sont les erreurs que la maman a faites ?
La réaction de Marion face au comportement introverti de sa fille adolescente présente plusieurs aspects préoccupants. Tout d’abord, sa difficulté à accepter la tendance naturelle de sa fille à l’introversion est évidente, puisqu’elle exprime le désir qu’elle change.
Ce manque d’acceptation peut involontairement communiquer à sa fille que sa personnalité est inadéquate ou imparfaite, ce qui nuit à son estime de soi et à son sens de la valeur personnelle.
En outre, les méthodes employées par Marion pour faire face à la situation, comme crier ou tenter de raisonner sa fille pour qu’elle devienne plus sociable, peuvent s’avérer contre-productives.
Ces approches créent des sentiments de ressentiment, de stress et de repli sur soi chez sa fille, au lieu de favoriser une véritable croissance ou compréhension.
De plus, l’utilisation par Marion d’étiquettes négatives, comme la comparaison de sa fille à un « robot » ou à une « machine », peut être particulièrement préjudiciable.
De telles étiquettes donnent à sa fille le sentiment d’être déshumanisée, incomprise et invalidée dans ses expériences et ses émotions.
D’ailleurs, le fait que Marion rejette les points forts et les réussites de sa fille, comme le fait qu’elle s’épanouisse dans son rôle de bénévole au musée, mine encore davantage la confiance et les réalisations de sa fille.
En minimisant ces aspects positifs de la vie de sa fille, Marion peut, par inadvertance, la décourager d’explorer et de développer ses points forts.
Dans l’ensemble, la réaction de Marion témoigne d’un manque d’empathie, de compréhension et d’acceptation de la nature introvertie de sa fille.
Pour soutenir efficacement sa fille, Marion devrait s’efforcer de créer un environnement stimulant qui respecte et célèbre les traits de personnalité de sa fille, tout en l’encourageant à se développer d’une manière empathique et positive. Cette approche contribue à renforcer leur relation et à promouvoir la confiance en soi et le bien-être de sa fille.
Quels conseils pouvons-nous donner à Marion ?
Marion a tout intérêt à recadrer son approche de la nature introvertie de sa fille en faisant preuve d’empathie, de patience et de compréhension.
Tout d’abord, il est essentiel que Marion reconnaisse et accepte que l’introversion est un trait de personnalité naturel, et non un défaut. Il est essentiel qu’elle comprenne que la préférence de sa fille pour les petites interactions significatives plutôt que pour les grands rassemblements sociaux est valable et ne diminue pas sa valeur.
Ensuite, il est primordial de favoriser une communication ouverte et empathique avec sa fille. Au lieu de faire pression sur elle pour qu’elle change, Marion peut entamer des discussions au cours desquelles sa fille se sentira à l’aise pour exprimer ses sentiments et ses expériences sans être jugée.
Cette approche peut aider Marion à mieux comprendre le point de vue de sa fille et à lui apporter le soutien et la validation dont elle a besoin.
Encourager sa fille dans les domaines où elle se sent à l’aise et confiante, comme son travail de bénévole au musée, est une autre étape cruciale.
En reconnaissant et en célébrant les succès et les intérêts de sa fille, Marion peut renforcer son estime de soi et sa motivation à explorer de nouvelles opportunités à son propre rythme.
De plus, Marion devrait envisager d’explorer les ressources et les réseaux de soutien pour elle-même et pour sa fille. Il peut s’agir de livres, d’articles ou d’ateliers qui offrent un aperçu de l’introversion et des stratégies pour aider les personnes introverties.
Enfin, la création d’un environnement équilibré qui respecte le besoin de solitude et de réflexion de sa fille tout en l’encourageant gentiment à sortir de sa zone de confort peut l’aider à développer progressivement des compétences sociales.
Marion peut aider sa fille à trouver des activités sociales ou des passe-temps qui correspondent à ses intérêts et à ses valeurs, ce qui favorise la croissance et la confiance dans les interactions sociales au fil du temps.
En fin de compte, en abordant sa fille avec acceptation, empathie et patience, Marion peut favoriser un lien plus fort et aider sa fille à accepter sa nature introvertie et à s’en épanouir.
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