École et éducation des années 70 et aujourd’hui : vraiment un progrès ?

J’essaie d’imaginer la maman d’aujourd’hui assise dans un bus alors que son enfant est debout !

Il y a quelques années, une situation extrêmement absurde m’est arrivée dans le bus. J’ai soulevé ma fille de sept ans du siège pour qu’une dame âgée puisse s’asseoir. Au prochain arrêt, une mère et sa fille du même âge que la mienne sont entrées dans le bus et ont demandé à la dame âgée de se lever pour que l’enfant puisse s’asseoir.

Vraiment ? C’est ce que notre société est devenue ? !

Il n’y a pas de meilleur exemple de la confusion qui règne aujourd’hui dans le système de valeurs et le mode d’éducation. Vraiment, qui a l’avantage ? Dans un sondage, les avis seraient probablement partagés.

Le mien est clair – un enfant de sept ans, en bonne santé, droit et plein d’énergie, sauf dans une grande foule quand il y a un danger que quelqu’un le renverse ou le presse, a beaucoup plus de facilité à se tenir debout qu’une dame âgée et épuisée. 

Après tout, combien de dames âgées connaissez-vous qui sortent du bus pour aller courir joyeusement dans le parc et qui y jouent pendant des heures ?

Combien de dames âgées connaissez-vous qui sautent de partout jusqu’à ce que leurs jambes deviennent trop fatiguées et le sommeil les guette ?

En plus de cet exemple ridicule, il existe une tendance à l’adhésion panique obligatoire des enfants lors de l’entrée ou de la sortie du véhicule, qui, je suppose par habitude, ne s’arrête pas même lorsque les enfants dépassent la taille de leurs parents.

Pour les plus jeunes enfants, les parents utilisent la méthode « sûre » de prendre l’enfant dans leurs bras pour le déposer sur le trottoir comme s’il était en sucre.  

Récemment, j’ai même vu une grand-mère prendre dans ses bras son petit-fils dans le bus, presque plus grand qu’elle, alors que le petit ne levait pas les yeux de son téléphone. Après tout, l’écran est plus important que la dame âgée, n’est-ce pas ?

Qu’est-ce qui a vraiment changé dans notre système d’éducation ?

Tout commence par la maternelle…

Il est vrai que beaucoup de choses ont changé au cours des 50 dernières années et l’un des domaines où cela est le plus évident est celui de l’éducation. J’ai donc pensé qu’il serait amusant de jeter un coup d’œil à tout ce qui a changé en maternelle depuis les années 70.

Toutes mes informations proviennent de témoignages de première main, sauf indication contraire.

À l’époque : La demi-journée en maternelle était la norme

Aujourd’hui : La maternelle à temps plein est la norme

Selon un recensement, moins de 15 % des enfants de maternelle suivaient un programme d’une journée complète en 1970. Certaines écoles offraient une option de journée complète, mais l’après-midi était consacré aux jeux et au repos.

En 2011, 77 % des enfants fréquentaient la maternelle toute la journée. Ce changement peut être attribué, du moins en partie, à deux facteurs :

1. un plus grand nombre de familles dont les deux parents travaillent à l’extérieur, ce qui nécessite une garde d’enfants à temps plein et
2. les normes académiques que les enseignants doivent couvrir sont plus étendues qu’il y a quelques années, ce qui nécessite plus de temps d’enseignement pour tout faire passer.

À l’époque : La maternelle était davantage axée sur le jeu

Aujourd’hui : La maternelle est davantage axée sur l’enseignement

Comme nous venons de l’évoquer, les normes éducatives nationales sont bien différentes de ce qu’elles étaient dans les années 70. Si l’éducation basée sur les normes a ses mérites (par exemple, si un enfant doit changer d’école en cours d’année, l’éducation basée sur les normes assure une certaine continuité entre les écoles), elle peut aussi avoir ses inconvénients.

Les enseignants peuvent se sentir poussés à « enseigner en fonction de l’examen », en renonçant aux expériences pratiques et à l’apprentissage par le jeu au profit d’une série de feuilles de travail à remplir en restant assis pendant de longues périodes.

Heureusement, il existe de nombreux enseignants exceptionnels qui trouvent des moyens créatifs de combiner le meilleur des deux mondes, en enseignant aux enfants les compétences requises d’une manière adaptée à leur développement.

À l’époque : A la fin de la maternelle, les élèves devaient être capables d’écrire ou de copier des lettres

Aujourd’hui : À la fin de l’école maternelle, les élèves devraient « lire des textes pour lecteurs débutants avec un but et une compréhension »

À un moment donné au cours des 50 dernières années, le CP des années 70 est devenu la maternelle d’aujourd’hui, tandis que la maternelle des années 70 est devenue la maternelle d’aujourd’hui.

En d’autres termes, les compétences qui étaient autrefois enseignées à l’école maternelle sont désormais celles que les enfants entrant à l’école maternelle sont censés connaître.

Les parents peuvent aider à préparer leurs enfants à l’école maternelle grâce à différents outils éducatifs.

À l’époque : À la fin de la maternelle, les élèves devaient être capables de compter jusqu’à dix objets 

Aujourd’hui : À la fin de la maternelle, les élèves devraient être capables de compter jusqu’à vingt objets 

Idem pour notre dernier point.

À l’époque : Un enfant peut se déplacer seul sur quatre à huit pâtés de maisons 

Aujourd’hui : Pas question !

Bien que cette compétence ne soit pas directement liée à la maternelle, elle figurait dans la liste des compétences qui montrent qu’un enfant est prêt à passer du jardin d’enfants au CP dans les années 1970 et était probablement la plus choquante dans sa différence avec aujourd’hui.

De nombreux adultes se souviennent très bien d’avoir fait le chemin de l’école à pied sans l’aide d’un parent, mais l’idée de permettre aux enfants d’aujourd’hui de faire cela est non seulement mal vue, mais dans certains cas, des parents ont même été arrêtés pour avoir laissé cette liberté à leurs enfants.

Nous ne pouvons rien blâmer sur l’école, nous sommes les coupables

Clairement, les parents et leur système éducatif ont beaucoup changé au fil des années. L’indépendance et le respect semblent s’être perdus en route. En effet, si, à l’époque, il était impératif d’apprendre à ses enfants qu’ils doivent respecter leurs aînés, aujourd’hui tout tourne autour des petits.

On élève des enfants rois qui pensent avoir tous les droits, mais aucun devoir. On se plie en quatre pour leur donner tout ce qu’ils demandent. Et on se fâche même si quelqu’un nous dit que l’on fait une erreur dans notre éducation.

Après tout, nous sommes des parents parfaits, n’est-ce pas ?

Bien sûr, nous sommes des parents parfaits ! On a réussi à créer une génération d’enfants incapables de sortir seuls de la maison. Ils sont complètement dépendants de leurs parents et ne se rabaissent jamais à les aider.

Les tâches ménagères, ils ne connaissent pas ! Les jouets, ils les possèdent tous ! 

Nos enfants n’ont aucun respect pour nous, pour ce qu’on fait pour eux et pour les autres adultes en général.

D’ailleurs, nous sommes en train de créer une génération d’enfants sains, mais mentalement limités. Attention, je ne veux blesser personne ! Quand je dis enfants sains et limités, je pense aux enfants que l’on infantilise beaucoup plus que l’on devrait.

Pourquoi un enfant de cinq ne peut-il pas aider à la maison ?

Pourquoi un enfant de sept ans ne peut-il se tenir debout dans un bus ou traverser la rue pour aller chez le voisin ?

Nous avons transmis nos peurs et nos anxiétés à nos enfants. Et ils sont donc incapables de fonctionner seuls. Ils ont peur de tout et sont fragiles comme du sucre.

Tout les énerve, tout les rebute, tout leur fait peur.

Mais ils n’y sont pour rien. Tout cela est de notre faute. 

Bien entendu, tous les parents modernes n’élèvent pas leurs enfants ainsi. Il y a toujours des parents attentifs qui apprennent le respect et l’indépendance à leurs enfants. Je ne veux pas faire une généralisation et dire que tous les parents ratent l’éducation de leurs enfants.

Simplement, on ne peut pas nier le fait qu’il y a de plus en plus de parents anxieux qui se projettent sur leurs enfants. Et de plus en plus d’enfants qui sont incapables de faire quoi que ce soit seuls ou de faire preuve d’indépendance.

Il est temps qu’on arrête avec la surprotection et que l’on laisse nos enfants voler de leurs propres ailes. Cela va être difficile pour nous, mais cela permettra aux enfants de devenir des adultes accomplis et heureux.

Je ne dis pas que le système éducatif était meilleur ou parfait avant. Simplement, je dis que l’on a perdu les meilleurs éléments de ce système éducatif. Et c’est bien dommage !

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