La culpabilité de la mère est un sentiment omniprésent et souvent accablant ressenti par de nombreuses mères. Elle découle de la pression incessante exercée pour répondre aux attentes de la société et aux normes personnelles de ce qui constitue une « bonne mère ».
Cette culpabilité se manifeste dans divers aspects de la maternité, qu’il s’agisse de la décision de reprendre le travail ou de rester à la maison, du type d’alimentation de l’enfant ou du temps passé devant un écran. Les mères se sentent déchirées entre leurs propres besoins et désirs et les besoins perçus de leurs enfants, ce qui entraîne une lutte interne constante.
L’origine de la culpabilité des mères est multiple. Les récits culturels et les médias glorifient l’image d’une mère qui se sacrifie et qui est toujours présente, créant ainsi des normes irréalistes que peu de gens peuvent atteindre.
Les réseaux sociaux exacerbent ce problème en présentant des images de parents parfaits, où les défis et les imperfections de la vie réelle sont cachés derrière des filtres et des légendes. Par conséquent, les mères se sentent inadéquates lorsqu’elles se comparent à ces versions idéalisées de la maternité.
D’ailleurs, de nombreuses femmes transmettent les attentes et les valeurs qui leur ont été inculquées par leur famille et leur communauté, ce qui leur donne un sens inné du devoir et de la responsabilité. Cette pression interne est aggravée par des jugements externes et des conseils non sollicités de la part d’amis, de membres de la famille et même d’étrangers, ce qui alimente encore plus la culpabilité.
Le sentiment de culpabilité n’est pas seulement épuisant sur le plan émotionnel, il peut aussi avoir un impact sur la santé mentale d’une mère, entraînant anxiété, dépression et épuisement professionnel.
L’autocritique et le doute constants érodent la confiance d’une mère dans ses capacités parentales, ce qui l’empêche de profiter des aspects gratifiants de la maternité. Cela peut également affecter la qualité de la relation entre la mère et l’enfant, car le stress et la frustration causés par la culpabilité peuvent involontairement se répercuter sur les interactions.
Pour mieux comprendre ce qu’il se passe, on a demandé aux mamans de nous dire ce qui provoque vraiment cette culpabilité. Voici leurs réponses :
1. « Je me déteste parce que je m’emporte et que j’élève la voix »
Les mères ont souvent l’impression qu’elles doivent toujours être calmes et attentionnées. Ainsi, perdre son sang-froid et élever la voix peut être perçu comme un manquement à ces idéaux, ce qui entraîne une culpabilité intense.
Pourquoi c’est dangereux : ce sentiment de culpabilité entraîne un cycle de stress et de frustration qui rendra encore plus difficile le maintien de la patience à l’avenir. Cela peut également affecter la relation mère-enfant si elle n’est pas prise en compte.
Ce qu’une mère devrait faire
- Reconnaître qu’il est normal de s’emporter de temps en temps.
- S’excuser auprès de l’enfant et lui expliquer la situation afin de lui donner l’exemple d’une régulation émotionnelle saine.
- Chercher des techniques de soulagement du stress comme la respiration profonde, la pleine conscience, ou parler à un ami ou à un partenaire qui vous soutient.
2. « Je me sens coupable d’être retourné au travail »
L’attente sociétale selon laquelle les mères devraient être les principales pourvoyeuses de soins donnent l’impression aux mères qui travaillent qu’elles négligent leurs enfants. Cette culpabilité est exacerbée par la crainte de manquer des moments importants de la vie de leur enfant.
Pourquoi c’est dangereux : se sentir coupable de travailler entraîne du stress et une diminution de la satisfaction professionnelle. Cela peut également affecter le bien-être général de la mère et l’empêcher de concilier efficacement vie professionnelle et vie familiale.
Ce qu’une mère devrait faire
- Recadrer la perspective en reconnaissant les avantages du travail, comme le fait de subvenir aux besoins de la famille, de réaliser ses ambitions personnelles et de servir de modèle aux enfants.
- S’assurer de passer du temps de qualité avec ses enfants lorsqu’elle ne travaille pas et communiquer ouvertement ses sentiments avec sa famille et ses collègues qui la soutiennent.
3. « J’utilise mon téléphone plus que je ne le devrais »
Les mères peuvent se sentir coupables de s’appuyer sur la technologie, comme la télévision ou les tablettes, pour divertir leurs enfants ou gérer leur propre temps. Cette culpabilité découle de la crainte que le temps passé devant un écran soit préjudiciable au développement de l’enfant.
Pourquoi c’est dangereux : le danger est que cela provoque une anxiété constante et fait en sorte que les mères se sentent inadaptées, ce qui affecte leur santé mentale.
Ce qu’une mère devrait faire
Pour éviter ce sentiment de culpabilité, les mères doivent avoir des attentes réalistes et équilibrées en ce qui concerne l’utilisation de la technologie. Il est essentiel de comprendre que la technologie, lorsqu’elle est utilisée à bon escient, peut être un outil utile et qu’elle n’est pas intrinsèquement nuisible. Ainsi, la création d’une routine équilibrée comprenant à la fois du temps passé devant un écran et d’autres activités permet de s’assurer que les enfants bénéficient d’une variété d’expériences.
4. « J’aurais dû mieux gérer la situation »
De nombreuses mères s’imposent des exigences élevées lorsqu’il s’agit de gérer des conflits ou des situations difficiles avec leurs enfants. Lorsqu’une situation ne se déroule pas comme prévu, elles ont souvent l’impression de ne pas avoir été le parent patient, compréhensif et parfait qu’elles aspirent à être. Ce sentiment de culpabilité découle du désir de toujours offrir ce qu’il y a de mieux à leurs enfants et de la crainte qu’un faux pas puisse avoir des effets négatifs durables.
Pourquoi c’est dangereux : le fait de se sentir constamment inadéquate entraîne un stress chronique, de l’anxiété et une diminution de l’estime de soi. Cet état d’esprit autocritique empêche les mères de reconnaître leurs points forts et de tirer des leçons de leurs expériences. Cela crée aussi une atmosphère tendue et négative, qui affecte à la fois la mère et ses enfants.
Ce qu’une mère devrait faire
- Pratiquer l’autocompassion et reconnaître que tout le monde fait des erreurs.
- Réfléchir à la situation pour comprendre ce que l’on peut améliorer, mais éviter de se juger sévèrement.
- Chercher à tirer des leçons de l’expérience plutôt que de la ressasser.
Il est également utile de communiquer ouvertement avec vos enfants, de vous excuser si nécessaire et de leur montrer comment gérer les erreurs avec élégance.
5. « J’ai parfois besoin d’être seule, mais je me sens coupable »
La société glorifie souvent l’image de la mère altruiste qui consacre tout son temps et son énergie à sa famille. Lorsque les mères prennent du temps pour elles-mêmes, elles se sentent donc égoïstes ou craignent de négliger les besoins de leurs enfants.
Pourquoi c’est dangereux : négliger ses besoins personnels conduit à l’épuisement, au ressentiment et à une dégradation de la santé mentale et physique. Si une mère ne prend pas suffisamment soin d’elle-même, elle compromet sa capacité à s’occuper efficacement de sa famille.
Ce qu’une mère devrait faire
- Comprendre que prendre soin de soi est essentiel au maintien du bien-être général.
- Prendre du temps permet de se ressourcer et de se rafraîchir, ce qui fait de vous un parent plus patient et plus attentif.
- Prévoir régulièrement du temps pour vous et communiquer à votre famille.
En donnant l’exemple, vous montrez à vos enfants qu’il est important de s’occuper de ses propres besoins.
6. « J’ai l’impression d’être une mauvaise mère parce que je n’allaite pas »
Il existe un message sociétal fort selon lequel l’allaitement est la meilleure et la seule façon acceptable de nourrir un bébé. Les mères qui ne peuvent pas ou choisissent de ne pas allaiter peuvent se sentir jugées et inadéquates.
Pourquoi c’est dangereux : ce sentiment de culpabilité engendre du stress et de l’anxiété, éclipsant l’expérience d’attachement avec le bébé. Cela a aussi un impact sur la santé mentale et l’estime de soi de la mère.
Ce qu’une mère devrait faire
- Comprendre que les choix d’alimentation sont personnels et que le plus important est la santé et le bien-être du bébé et de la mère.
- S’informer sur toutes les options d’alimentation et rechercher le soutien de professionnels de la santé, de consultants en lactation et d’autres mères qui ont fait des choix similaires.
Concentrez-vous sur l’ensemble des liens et des soins apportés à l’enfant, plutôt que sur un seul aspect.
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