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Le journal intime d’une femme qui a survécu à un pervers narcissique

Le journal intime d’une femme qui a survécu à un pervers narcissique

Je crois que j’ai toujours confondu amour et validation.

Depuis toute petite, j’ai appris à mériter l’attention, à gagner les regards, à devenir celle qu’on accepte.

Être aimée n’était pas un droit, c’était une récompense.

Je n’en voulais pas trop. Je voulais juste compter. Juste qu’on me voie. Juste qu’on me garde.

Avant lui, je croyais à l’amour de conte de fées, celui qui répare.

Je n’étais pas naïve au point de croire aux princes, mais j’avais besoin de croire qu’un homme pouvait m’aimer sans condition, m’accueillir toute entière, même avec mes doutes, mes failles, mes fragilités.

J’étais indépendante, oui, mais émotive. Je donnais beaucoup. D’ailleurs, je donnais trop.

J’aimais avec urgence, comme si chaque histoire allait combler un vide ancestral.

Je ne savais pas que cette attente silencieuse se voyait.

Je ne savais pas que certains savaient exactement quoi dire à une femme qui cherche à être choisie.

En fait, je n’avais pas appris à reconnaître les signes.

Je ne savais pas encore que ce n’est pas parce qu’un homme te regarde intensément qu’il te voit vraiment.

Les débuts : l’illusion parfaite, l’emprise déguisée en passion

Je m’en souviens comme si c’était hier. Son regard, sa façon de parler, l’impression qu’il me comprenait sans que j’aie besoin d’expliquer.

Il disait que j’étais spéciale, différente, qu’il n’avait jamais rencontré quelqu’un comme moi.

Tout allait vite. Les messages, les heures au téléphone, les confessions.

Il me disait que je le faisais vibrer. Il voulait tout savoir de moi.

Cet homme buvait mes mots. Il m’étudiait, mais je croyais qu’il m’aimait.

Je n’avais jamais été aussi désirée. Il était partout. Dans mes pensées, dans mon corps, dans mes projets.

Il me faisait rire. Il me disait exactement ce que je rêvais d’entendre.

D’ailleurs, il m’appelait sans raison, écrivait sans attendre.

Je me sentais enfin choisie. Enfin visible. Enfin assez.

Mais très vite, j’ai commencé à me poser des questions.

Il devenait jaloux. Il disait que c’était parce qu’il m’aimait trop.

Mon partenaire narcissique commentait la manière dont je m’habillais, mes amis, mes habitudes.

Il m’isolait doucement, mais toujours avec douceur.

J’ai commencé à douter de moi, mais chaque fois que j’essayais de m’éloigner, il redevenait merveilleux.

Il me regardait comme au début, me disait que sans moi, il ne savait plus respirer.

Alors, je restais. Je confondais intensité et amour.

Le basculement : confusion, manipulation, perte d’identité

C’est arrivé par étapes, insidieusement.

D’abord, il s’agaçait quand je disais non. Puis il me faisait des remarques, jamais frontales, toujours ambiguës.

Je devenais trop ceci, pas assez cela. Il me comparait aux autres, puis me disait que c’était pour que je réalise mon potentiel.

Il disparaissait sans prévenir, revenait comme si de rien n’était.

Ensuite, il inversait tout. Si je pleurais, il disait que j’étais dramatique.

Si je me fâchais, il riait. Il connaissait chaque zone sensible de mon cœur et les touchait avec précision.

J’ai commencé à m’excuser tout le temps. À marcher sur des œufs.

À relire nos échanges, persuadée que je devais changer quelque chose.

Il ne criait pas, il n’insultait pas, mais il me vidait.

Il manipulait mes silences, mon besoin de paix, ma peur du conflit.

J’ai arrêté de parler. J’ai arrêté de dire non. Je me suis perdue !

Je n’étais plus qu’une extension de ses humeurs. Un miroir.

Un objet de contrôle qu’il façonnait selon son humeur.

Quand il me regardait avec froideur, je disparaissais.

Quand il m’ignorait, je suppliais intérieurement.

Je devenais étrangère à moi-même. Chaque jour, je perdais un morceau.

Mais je l’aimais. Du moins, je croyais encore que c’était de l’amour.

Le point de rupture : épuisement, révélation, début de fuite

Un jour, je me suis regardée dans le miroir. Je ne me suis pas reconnue.

Mes yeux étaient vides. Ma voix était absente. J’avais cessé de penser.

Je ne savais plus ce que j’aimais, ce que je voulais, ce que je valais.

J’avais tout donné. Même ce que je n’avais plus.

Je me souviens du dernier message. Il m’avait humiliée par un simple mot.

Une phrase sèche, cruelle, lancée comme une gifle. J’ai senti mon corps se rétracter.

Cette fois, quelque chose a lâché. Pas une crise. Une fatigue extrême.

Une impossibilité de continuer. Je ne ressentais même plus de colère. Juste le besoin vital de survivre.

Partir m’a semblé impossible. Pourtant, je l’ai fait.

J’ai bloqué son numéro, coupé les ponts, fui les réseaux. J’ai pleuré comme une enfant.

Chaque fibre en moi hurlait que je faisais une erreur. Mais au fond, je savais.

Il fallait que ça s’arrête. Même si je tombais en morceaux, il fallait que je sorte de ce gouffre.

L’après : le sevrage, les rechutes, les reconstructions invisibles

La rupture n’a pas libéré mon cœur. Elle a libéré la guerre.

Chaque jour, je devais lutter contre l’envie de revenir. Il me manquait, même après tout.

C’était comme une drogue. Je regardais mon téléphone. Je rêvais de lui.

D’ailleurs, je me réveillais tremblante. Il hantait chaque recoin de mon esprit.

J’avais peur de moi-même, peur de ma faiblesse.

J’ai commencé une thérapie. J’ai lu, écrit, parlé. Puis, j’ai creusé.

J’ai mis des mots sur ce que je vivais. J’ai découvert le terme “pervers narcissique”.

En fait, j’ai coché chaque case. Je n’étais pas folle. Je n’étais pas faible.

J’étais tombée dans un piège. Un piège soigneusement construit.

Reprendre possession de mon esprit a pris du temps.

Il avait laissé des empreintes dans ma manière de parler, de penser, de douter.

Il vivait encore en moi, même absent. Mais jour après jour, j’ai réécrit mon histoire.

J’ai appris à dire non. À poser des limites. À respirer sans attendre d’être validée.

Mes progrès étaient invisibles, mais réels. Je ne cherchais plus à être aimée à tout prix.

J’apprenais à m’aimer, moi. Lentement. Sincèrement.

Aujourd’hui : plus forte, mais différente

Je n’écris plus pour lui ! Je n’écris plus pour comprendre.

D’ailleurs, je n’écris plus pour justifier. Aujourd’hui, j’écris pour me souvenir.

Pour ne jamais minimiser ce que j’ai traversé. Pour honorer celle que j’étais et celle que je suis devenue.

Je ne suis plus la même femme. Quelque chose en moi s’est endurci.

Non pas fermé, mais renforcé. J’ai perdu une partie de ma naïveté, mais j’ai gagné une lucidité précieuse.

J’aime autrement. Je regarde autrement. Je ressens autrement.

Enfin, je n’attends plus d’être choisie. Je ne donne plus pour être aimée.

Maintenant, je vis. Entièrement. Sans masque, sans dépendance et sans peur.

Et si un jour, il revient, comme ils reviennent tous, il ne trouvera plus la porte ouverte.

Il ne trouvera plus la faille. Je n’ai plus besoin qu’il m’explique, qu’il regrette, qu’il reconnaisse.

J’ai refermé ce chapitre. J’ai survécu !

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