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A force de vivre pour toi, j’ai oublié que cette vie m’appartenait

A force de vivre pour toi, j’ai oublié que cette vie m’appartenait

Depuis notre rencontre je n’ai cessé d’être la femme idéale dont tu rêvais au détriment de la personne que j’étais intrinsèquement.

Notre rencontre avait marqué un point de départ, une rupture avec la vie passée que je menais, un nouveau détour, et j’ai été persuadée au plus profond de moi que tu allais être la personne qui m’accompagnerait jusqu’à la fin, jusqu’à en oublier que la seule personne qui me suivra malgré les obstacles était moi-même.

J’ai cru en ton amour comme on croit en les contes lorsque nous sommes enfants, je me suis questionnée, je t’ai accepté, je t’ai voulu ton entier, toi, tes défauts, ton besoin insatiable de me manipuler, ta manière de m’inculper pour chacune de nos disputes.

A chaque reproche de ta part, c’est toute ma vision du monde que j’ai remise en question. Jusqu’à en vivre pour toi, uniquement toi. Jusqu’à oublier mes propres préoccupations et désirs.

J’ai changé mes lieux de fréquentation, j’ai déserté les festivités pour rejoindre les bibliothèques. Tu détestais quand je sortais, tu avais l’impression que tous les hommes me désiraient, sans même te douter que tu habitais mes pensées à chaque soirée. Que chaque crise que tu lançais quand tu apprenais que j’étais de sortie, annonçait une soirée entière sur le téléphone à te rassurer, des ami(e)s en colère par mon absence, et une culpabilité de ma part de ne pas t’avoir satisfait.

J’ai changé ma façon de me vêtir. Tu n’aimais que les choses sobres, subtiles, tu haïssais les couleurs, tu ne voulais pas qu’on me remarque, tu voulais faire de moi un fantôme. Quelqu’un qui n’existait que pour toi, qu’à tes yeux.

J’ai délaissé mon entourage, j’ai arrêté de leur raconter mes tristesses, mes échecs à tes côtes, mes peines. Tu n’aimais pas que j’en parle, tu voulais que tout le monde te croie parfait. Et finalement, j’avais honte. Honte de raconter aux personnes qui tenaient à moi à quel point tu me traitais mal, tu me parlais mal, tu me manipulais, tu me faisais me sentir de trop, tu me laissais chez toi lorsque tu sortais avec tes amis.

Je me suis remise au sport. Tu pensais que c’était pour que les hommes me voient, qu’ils me trouvent jolie, sans jamais te douter que je faisais cela uniquement pour toi, car je voulais que tu sois le seul à me trouver jolie. Sans jamais soupçonner que je voulais que tu me voies, que tu me regardes, que tu te sentes fier de marcher à mes côtés lors de nos sorties.

 

 

Tu m’as répété des milliers de fois, qu’avant toi je n’étais rien, que je devais être reconnaissante de t’avoir rencontré pour avoir « fait sortir la lumière en moi ». Bien au contraire, cette lumière brillait avant que je te rencontre, tu l’as éteinte de ta froideur, tu m’as éteinte. Tu m’as fait douter de mes capacités et de mes talents. Tu m’as faite douter de moi-même, au point de croire que sans toi, ma vie ne vaudrait rien.

Puis j’ai réalisé que cette vie m’appartenait. Que cette vie m’appartient. Elle est la mienne et je refuse d’accepter que sans toi elle n’est rien.

Aujourd’hui je me suis levée, je me suis regardée dans le miroir, et contrairement au jours passés à tes côtés, je me suis trouvée jolie, forte, et méritante. J’ai réalisé que l’amour ça n’est pas ça. Que ça n’est pas de rabaisser l’autre constamment, de lui faire croire qu’il n’est capable de rien, de lui dire qu’il ne s’en sortira pas sans l’autre.

J’ai compris que l’amour doit nous faire grandir et nous aimer nous-même. Que cette confiance en moi que tu m’avais volée devait immédiatement renaître. Que je devais renaître.

J’ai compris que ce besoin de me faire perdre confiance en moi naissant de cette lacune que tu avais, que je n’y étais pour rien et que j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour t’élever. J’ai absorbé tes craintes. J’ai pleuré tes larmes. J’ai présenté des excuses pour des mots que tu avais prononcés. J’ai modifié mon mode de vie. J’ai vu la vie à travers tes yeux. Je t’ai défendu en ton absence à chaque critique à ton sujet.

Et pendant ce temps tu ne faisais que ternir l’image que j’avais de moi, me rabaisser et critiquer le moindre de mes gestes.

Voilà, la décision que j’ai prise mon amour, et sache qu’elle était des plus difficile. Je m’en vais. Mais pas seulement. Demain, lorsque je me réveillerai, j’irai me passer de l’eau sur le visage et je me trouverai jolie, car mon sourire sera resplendissant. Ensuite, je sortirai, je marcherai la tête haute, d’un pas assuré jusqu’à certaines boutiques acheter des vêtements que j’aime sans me demander s’ils vont te plaire.

Puis j’irai au sport, pas pour que tu me trouves belle et tonique, mais pour me trouver belle et tonique, pour sentir la fierté dans mes propres yeux. Le soir, j’irai boire un verre avec mes ami(e)s, je leur dirai que c’est terminé, qu’ils ne me verront plus pleurer ton manque d’amour ou de tendresse, j’éteindrai mon téléphone car ce moment sera le mien. Et lorsque j’irai dormir je serai apaisée de ton absence, parce qu’à force de vivre pour toi, j’ai oublié que cette vie m’appartenait.

Emilie Bonelli

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