"Je n'ai pas besoin de mon enfance, j'ai un téléphone"

Je connais de nombreux parents qui ont choisi de donner un téléphone portable à leur bébé ou même leur préadolescent.

De cette façon, ils ont appuyé sur le bouton « stop ».

Ils ont arrêté le développement de leur enfant. Ils ont arrêté la création de nouveaux souvenirs.

Et ils ont arrêté l’acquisition de nouvelles expériences.

Pourquoi ?

Tout cela, pour déplacer l’esprit de leur enfant vers un monde virtuel où il n’est rien de plus qu’un observateur silencieux.

Je sais que beaucoup de gens ne sont pas d’accord avec les nombreuses études menées qui parlent des risques qui se présentent lorsqu’un enfant en bas âge commence à utiliser un téléphone portable.

Mais on ne peut pas nier l’évidence : les enfants d’aujourd’hui sont moins agiles, intelligents et débrouillards que ceux d’hier.

D’un autre côté, si un enfant demandait à aller au casino, tout le monde se révolterait. Tout le monde serait inquiet !

Pourtant, lorsqu’un enfant réclame le téléphone ou un dessin animé, personne ne se rend compte que le danger est le même.

C’est une dépendance similaire et dangereuse.

Les parents déjeunent tranquillement, boivent un café, traînent, travaillent, font le ménage, cuisinent, lisent le journal ou encore regardent le téléphone…

Qui y a-t-il donc de mal à s’offrir une petite pause silencieuse ? Qui y a-t-il de mal à donner le téléphone à leur enfant pendant une demi-heure pour avoir la paix ?

Si cela consistait en cela, ce ne serait pas si mal. Malheureusement, la situation est bien pire.

Chaque conflit, chaque inconvénient, chaque bouchée… est servi avec l’état semi-inconscient de l’enfant, car il y a un téléphone coloré. C’est de la pure tromperie d’enfant, si vous voulez mon avis.

Quand je regarde en arrière, je comprends sans équivoque que le pont vers la réalisation de tous mes désirs était le pouvoir de communication et de compréhension des relations interpersonnelles.

L’autre mère de la sagesse que je remarque est la patience. Rien sans patience. Ce fut une leçon difficile pour moi.

Le troisième point essentiel est le fait que le compromis est un pilier important de toute relation. Sans compromis, il n’y a pas de mariage, de parrainage ou de coopération commerciale.

J’entends souvent ma mère dire :

Si j’avais ton âge et mon expérience, je saurais utiliser ma vie.

Mais chaque jeune a sa propre expérience et construit son avenir dessus.

Je me demande ce qui arrivera aux enfants qui n’ont pas d’expérience sans téléphone comme lieu de rassemblement pour leurs pairs, alors on peut dire que « les années passent et qu’il n’y a pas d’expérience ».

Les quatrième et cinquième reines du succès sont la volonté et la persévérance. Même si vous étiez le premier en ligne pour certains talents, sans volonté ni persévérance, vous ne pouvez pas réussir.

Il en va de même pour la scolarité, la création d’entreprise… Or, la persévérance et la volonté se construisent imperceptiblement tout au long de l’enfance. Ou les plaisirs superficiels fournis par la technologie moderne sont presque complètement bloqués.

Ces enfants sont-ils prêts à utiliser leur temps libre sans stimuli extérieurs ? Peuvent-ils supporter l’embarras de l’ennui ? On sait que l’ennui apporte créativité et imagination aux enfants.

Ce sont les sixième et septième blocages sur ma liste.

Le problème, c’est la vue, la colonne vertébrale, le monde virtuel et l’identité virtuelle… Mais le plus gros problème, à mon avis, c’est que l’enfance passe par ces personnes immobiles, paisibles, silencieuses en développement.

Le problème est dans la fuite. L’enfance et la vie manquantes, que l’on n’a pas la possibilité de rejouer.

Je me demande, que se passerait-il si les enfants étaient soudainement laissés sans téléphone ?

Sont-ils entraînés à s’asseoir décemment et à dîner dès l’âge de 7 ans (ou ont-ils raté ces cours) ?

Peuvent-ils jouer plus d’une demi-heure ? Se connaissent-ils ?

Et connaissez-vous vos enfants dans le monde réel ?

Ont-ils ressenti la vie ou juste un monde suspendu de stimulation ?

J’ai quelques questions pour ces parents

Si donner le téléphone à votre enfant pour qu’il vous laisse tranquille est tout à fait normal pour vous, que pensez-vous des points suivants ?

Est-ce que vous donneriez des médicaments à vos enfants ?

Vous savez pour qu’ils vous laissent tranquille… Pour qu’ils ne vous dérangent pas ?

Est-ce que vous êtes prêts à les droguer pour qu’ils restent silencieux, pour qu’ils avalent leur nourriture inconsciemment ?
Êtes-vous prêts à utiliser des calmants pour qu’ils ne vous posent pas de questions, pour qu’ils ne cherchent pas votre compagnie ?

Alors ? Vos enfants n’ont pas besoin de ces remèdes soi-disant magiques. J’espère donc que les réponses à ces questions se résument à « non ».

Eh bien, sans vous en rendre compte, vous avez fait la même chose avec le téléphone.

Vous avez arrêté la vie et le développement de vos petits, juste pour une paix instantanée.

Au lieu d’être les héros principaux et les plus actifs de leur propre vie, les enfants sont devenus des observateurs immobiles et silencieux, sans aucun désir supplémentaire.

Et après j’entends des parents dire :