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Mon anxiété me pousse à m’excuser sans cesse et pour tout

Mon anxiété me pousse à m’excuser sans cesse et pour tout

« Je te dois des excuses« . Voilà comment commencent la plupart de mes messages. Mais plus j’écris, plus j’essaie d’expliquer tout ce qui se passe dans ma tête depuis 48 heures, plus je réalise à quel point je suis ridicule.

Mais j’ai beau me sentir ridicule, je n’en suis pas plus tranquille. Je suis quand même embêtée et soucieuse. Mes pensées ne cessent de tourbillonner et de m’assaillir, telle un tempête en pleine mer.

Alors que je suis en train d’essayer de trouver une explication logique, j’en viens à un simple constat : lorsqu’il est question d’anxiété, rien n’est logique !

L’anxiété est un véritable poison qui me fait douter de tout et de tout le monde, tout le temps !

Je doute de gens bien, parce que mon anxiété me pousse à me dire qu’ils doivent avoir des intentions inavouées. Mon anxiété me pousse à me demander s’ils me mentent ou non. Je me demande s’ils me veulent du mal. Je remets en question le moindre de leur geste, la moindre de leur parole.

Mais l’anxiété me pousse aussi à me remettre en question sans cesse, à me demander si j’ai mal agi ou si j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Je me fais des films, je rejoue chaque scène de ma vie dans ma tête.

Je doute de ma propre valeur. « Suis-je digne de telle chose ou non ? » ; « Est-ce que je mérite telle ou telle chose ? », etc. J’ai l’impression de ne servir à rien et de n’avoir aucun droit. Pas le droit de parler, pas le droit d’avoir un avis … Presque pas le droit d’exister.

L’anxiété me pousse à imaginer toutes sortes de scénarios et je n’ai d’autre choix que d’emprunter ce chemin dangereux qui n’a de cesse de me tirer vers le bas. Les « et si » sont sans fin pour moi.

Mais ce n’est pas tout. L’anxiété est un phénomène bien plus vicieux que cela. Elle me pousse aussi à m’excuser de tout et de rien. À m’excuser pour des choses que les autres n’ont même pas remarquées. À m’excuser pour des mots que je n’ai pas encore prononcés.

Mon esprit travaille sans répit, j’analyse tout, tout le temps. Je pense, encore et encore : ça ne s’arrête jamais ! Je réfléchis, j’analyse, je décortique, etc. 

L’anxiété me pousse à trouver des solutions à des problèmes qui n’ont, en fait, jamais existé (si ce n’est dans ma tête) !

L’anxiété me pousse à croire que je dois m’excuser tout le temps et pour tout. 

M’excuser de trop réfléchir.

M’excuser de trop parler.

M’excuser de trop appeler.

M’excuser de trop en dire.

M’excuser de trop publier sur les réseaux sociaux.

M’excuser d’envoyer trop de messages.

M’excuser de faire trop d’efforts.

M’excuser de trop me soucier des autres.

M’excuser de trop aimer ou pas assez.

M’excuser de trop m’exprimer.

M’excuser d’en faire trop.

M’excuser de trop m’excuser.

Bref, c’est sans fin. L’anxiété me pousse à me sentir coupable d’être telle que je suis. Parce que j’ai l’impression que les gens ne me supportent pas, qu’ils ne m’aiment pas. J’ai tout le temps la sensation de les embêter, parce que je me demande sans cesse si j’ai pu dire ou faire quelque chose qui les aurait pu les gêner.

Puis, je m’en veux. Je m’en veux de me poser toutes ces questions et d’imaginer ces scénarios, tous pires les uns que les autres. Je m’en veux d’être moi-même.

S’accepter est déjà assez difficile … Imaginez à quel point ça le devient encore plus quand on a l’impression que le monde rejette tout ce que l’on est. Mais enfin, c’est un combat que nous avons surement tous dû mener, à un moment ou à un autre.

Mais quand on doit se battre contre soi-même, c’est d’autant plus compliqué et douloureux. C’est un combat qui se joue dans notre tête, un combat dans lequel on essaie tant bien que mal d’avoir le dessus.

Parce qu’on essaie de contrôler une chose qui nous contrôle depuis des années et des années. C’est un véritable cercle vicieux.

C’est douter de chaque personne, quand je ne devrais pas.

C’est imaginer le pire des scénarios possibles.

C’est tout remettre en question.

C’est sans cesse chercher une explication, même quand il n’y en a pas.

C’est gâcher les choses avant même qu’elles ne commencent, parce que dans ma tête, j’ai déjà dit ou fait ce qu’il ne faut pas. Ou, dans tous les cas, je finirai par le dire ou par le faire.

L’anxiété me pousse à me regarder dans le miroir et à douter de tout ce que j’y vois.

L’anxiété me donne envie de cacher ce que je suis, parce qu’il m’arrive de véritablement me détester. 

Je déteste regarder l’écran de mon téléphone et me demander pourquoi X ou Y n’a pas encore répondu à mon message. Je déteste relire chaque mot de ce message, encore et encore, en me demandant ce que mon interlocuteur doit en penser.

Je déteste me demander ce que j’ai pu faire de mal hier, la semaine dernière ou il y a un an … Je déteste mon incapacité à oublier mes erreurs passées. Quoi que je fasse, elles me collent à la peau.

Mon anxiété me rappelle sans cesse ces erreurs et ces fois où j’ai fait une bêtise. Et même si les autres m’ont pardonnée, je suis incapable de me pardonner. L’anxiété me donne envie de m’excuser des centaines de fois, histoire d’être sûre que la personne concernée ait bien compris…

Je déteste les nuits blanches que je passe à douter de mes actes passés et à m’inquiéter de tout ce qui n’est pas encore arrivé.

Je déteste m’inquiéter de tout, tout le temps.

Je déteste être en public, parce que j’ai l’impression de vivre dans un monde à part.

Je suis là physiquement, mais c’est tout … C’est comme si mon esprit était ailleurs.

Je déteste avoir besoin d’imploser, alors que ce n’est pas le bon moment.

Et je déteste l’incertitude. Je déteste mon incapacité à prévoir les choses, les mots ou les situations qui vont me faire vriller.

Je déteste être anxieuse à l’idée d’être en retard, alors que je sais que tout le monde s’en fiche.

Je déteste m’inquiéter de ce que les gens pensent. J’ai beau faire tout mon possible pour donner l’impression que je m’en fiche, ce n’est pas le cas.

Mon anxiété me pousse à croire que tout le monde me déteste.

Mon anxiété me donne envie de m’excuser pour toutes les raisons citées ci-dessus.

Pourtant, quand on me rencontre pour la première fois, personne ne s’imagine que je suis comme ça.

Je sais très bien dissimuler ce que je suis … Je me ronge les ongles, je pianote sur mon téléphone et je m’excuse. Je me tais et j’écoute. Je suis toujours très prise.

Mais ce n’est que du vent. La vérité, c’est que je n’ai pas tant de choses à faire que ça, si ce n’est trop réfléchir et tout analyser.

Mais vous voyez, je fais de mon mieux pour me cacher, pour que mon anxiété passe inaperçue. 

Personne ne sait que, pour chaque petite décision que j’ai dû prendre, il m’a fallu passer des heures à peser les pour et les contre. Personne ne sait que j’ai mis deux heures à me préparer, parce que de toute manière, je me trouve toujours affreuse.

Personne ne sais que je fais des crises d’angoisse dès que je suis en retard ou que j’ai raté mon réveil. Personne ne sait qu’une toute petite chose peut bouleverser une journée, qui n’a pourtant même pas encore commencé.

Personne ne sait que je suis épuisée, simplement parce que j’ai passé ma nuit à penser à une chose ou à une autre, qui pourrait d’ailleurs ne jamais arriver.

Mais plus on apprend à me connaître, plus on prend conscience de la place primordiale qu’occupe l’anxiété dans ma vie. 

Et une fois qu’on le comprend, on comprend aussi que je devrai vivre avec pour la majeure partie de ma vie. Et je m’excuserai à nouveau d’être ce que je suis. 

Si cela vous parait beaucoup à gérer, je m’excuserai … Parce que je comprendrai, j’ai moi-même du mal à le gérer … Alors, les autres …

Mais en même temps, je ne peux rien y faire. Je sais qu’il me faudra vivre avec.

Alors, je n’aurai de cesse de m’excuser … Encore et encore. Je serai désolée des choses que je fais et de celles que je ne fais pas.

Mais en parallèle de tout ça, grâce à votre compréhension et à votre patience, je serai capable de vous rendre la pareille et de vous offrir mon amour inconditionnel.

Parce que même si c’est encore difficile à dire et à vivre, ce que je suis ne se résume pas à l’anxiété. Je suis bien d’autres choses. Et réussir à faire ressortir toutes ces choses qui font de moi ce que je suis constitue une tâche ardue.

Mais j’y travaille, je travaille sur moi et sur ma gestion de l’anxiété. Et je fais des progrès. j’avance. En tous cas, je fais de mon mieux pour être là pour vous et vous offrir mon soutien.

J’ai récemment compris quelque chose : on n’est pas obligé de tout aimer en soi-même … Ça vient avec le temps et surtout, avec l’amour que les autres nous donnent.

Souvent, c’est en comprenant que les autres sont capables d’aimer ces parties de nous que l’on rejette, que l’on apprend à notre tour à les aimer.

Et c’est à ce moment-là qu’enfin, on est capable de s’accepter peu à peu. Et c’est aussi à ce moment-là que l’on comprend que l’on n’a plus besoin de s’excuser.

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