J’avais toujours espéré que ce jour viendrait et que je pourrais enfin être libre.
Et ce jour est arrivé.
Une sensation d’épanouissement m’a envahie quand j’ai réalisé que j’avais réussi à rassembler la force nécessaire pour ramasser toutes mes pièces cassées, tout ce qui restait devant ta porte.
Un calme absolu à l’idée de passer à autre chose flottait dans mon corps.
Enfin j’allais être libre.
J’étais peut-être fragile, mais pas autant que tu le pensais
Salut, c’est moi, la version supposément fragile de celle qui était ta nana.
Celle que tu avais dit être trop faible pour ce monde impitoyable.
Je veux que tu prennes bien le temps de me regarder et que tu me voies m’élever au-dessus de tout ce que j’ai vécu.
Regarde, ça, c’est moi qui m’en vais. J’emballe mes affaires. Je pars.
Alors, ça te fait quoi de savoir que cette petite meuf, timide et peu sûre d’elle, que tu utilisais pour satisfaire tous tes besoins est capable de passer à autre chose ?
Ça te fait quoi de voir qu’elle est capable de faire quelque chose qui la rendra vraiment heureuse ?
Est-ce que l’idée que je puisse être heureuse sans toi te pousse à remettre en question ton jugement ?
Quand tu disais que jamais je n’allais pouvoir être heureuse sans toi, je t’avais vraiment cru.
Mais regarde-moi maintenant.
Ma vie n’a jamais été aussi belle qu’aujourd’hui.
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Pourtant, j’y ai tellement cru !
Je sais que beaucoup de temps s’est écoulé depuis notre dernière conversation.
Plus d’une fois, l’idée de te recontacter m’a effleurée, mais j’ai tenu bon.
Même si je continue à penser que c’est un gâchis, je sais aussi que le temps où il n’y avait que nous deux est révolu.
Je suis ici et tu es de l’autre côté, à l’extrémité. Dorénavant, tout nous sépare à nouveau.
Je ne vais pas mentir, ça a été difficile d’abandonner l’idée d’un nous au futur.
Pendant ce qui m’a semblé être des siècles, j’ai continué à y croire.
Oh oui, je croyais tellement en nous. En toi.
D’ailleurs, pendant longtemps, l’idée d’une vie sans toi me déchirait l’âme. C’était inimaginable, aussi cliché que cela puisse paraître.
Tu étais comme une vilaine habitude dont il est difficile de se débarrasser et aucun patch n’existe pour aider un cœur qui se languit.
Ainsi, j’avais l’habitude de te vouloir, tout le temps, à toute heure et plus que tout.
J’avais l’habitude de me poser chez moi et de t’attendre. Attendre que tu appelles, que tu répondes à mes messages, que tu sonnes à ma porte.
Attendre les mots magiques, qui me diraient que tu es là pour moi, que tu ne vas nulle part, que je compte pour toi.
Mais j’ai attendu pour rien bien sûr.
Ces appels ne sont jamais venus, les SMS non plus et ma porte est restée silencieuse.
Tu n’as jamais prononcé les mots magiques.
Alors parfois, les choses les plus difficiles à faire sont celles qui ont le plus de valeur.
Et te quitter, ça entrait définitivement dans cette catégorie-là.
Plus je m’éloignais, plus je comprenais qu’en fait, oui, je pouvais très bien me passer de toi après tout.
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Jusqu’à ce que je cesse d’y croire
Alors oui, bien sûr, j’ai hésité à partir.
Et même maintenant que je suis partie, peut-être que je me poserai cette question toute ma vie : qu’est-ce ça aurait pu donner, nous deux, si tu avais compris ma valeur ?
Mais je ne reviendrai pas.
Je ne reviendrai jamais.
Si un jour chaque atome de mon corps hurle à nouveau pour avoir le plaisir de tes caresses, si un jour mes oreilles quémandent le son de ta voix, je souffrirai seule, loin de toi.
Tu ne sauras même pas que c’est arrivé.
Salut, c’est moi, me retrouvant enfin.
J’ai tout perdu quand j’étais avec toi : l’éclat de ma peau et la lumière qui brillait dans mes yeux.
J’avais tout perdu, tous ces beaux moments de joie et mon rire sonore que j’aimais tant avait, lui aussi, déserté le navire.
À certains moments, je me tenais devant le miroir, ne reconnaissant pas ce corps debout, là, face à moi.
Et aujourd’hui, je regarde cette femme forte droit dans les yeux et le miroir ne me fait plus peur.
Cela m’encourage à attraper tous ces morceaux de moi, bien serrés en une seule et belle pièce unique.
Tu auras le goût amer des regrets
Je sais que lorsque nous nous rencontrerons à nouveau, par accident, à la minute où tu me verras, tu réfléchiras longuement à ce qu’il s’est passé.
Tu te demanderas ce qui était mieux et j’ai déjà la réponse : c’était moi. Ça a toujours été moi.
Tu détesteras l’admettre, tu ne voudras pas que quiconque le sache, mais moi je le saurai.
Tu ne pourras probablement pas te regarder dans un miroir et il te faudra peut-être un peu plus de temps pour te rendre compte de ton erreur qu’il ne m’en a fallu pour partir.
Mais cela arrivera.
Et même si tu m’as brisée, même si je me suis sentie détruite ; tout ça n’était qu’une étape avant de revenir plus forte encore.
J’ai fait de mon mieux, je me suis relevée et je suis passée à autre chose.
Salut, c’est moi, je m’éloigne enfin.
Regarde-moi bien pour la dernière fois.
Tu ne reverras plus jamais ce visage d’aussi près.
Peut-être que tu croiras l’apercevoir, dans les traits d’une autre et encore une autre et encore une autre.
Parce que tu continueras à me chercher. Sauf que tu ne me retrouveras plus et que tu regretteras le moment où tu as laissé cela se produire.
Salut, c’est moi, les yeux bien ouverts
Tu ne m’as jamais aimée.
Tu m’as simplement utilisée pour rendre ta vie un peu moins misérable.
C’était beaucoup plus facile de me faire souffrir que de voir la façon dont ta vie s’écroulait.
À présent, il ne te reste que des regrets et des remords pour toi-même.
Tu réaliseras tout ce que j’ai abandonné pour toi et peut-être que tu auras honte de toi-même. Tu devrais en tout cas.
Moi, je suis heureuse ; j’ai vu la vérité et je suis fière de ne pas être tombée plus profondément dans tes mensonges et tes manipulations.
Salut, c’est moi, libre.
Et même s’il y aura des moments où je me souviendrai de toi et où cela pincera un peu, je resterai libre.
Libre de tes mains étouffantes et de tes paroles qui claquaient.
Je sais que je serai toujours la meilleure chose qui te soit arrivée, peu importe ce qui se passera ensuite dans ta vie.
Alors bon vent et bonne chance, toi qui as jeté aux ordures un diamant des plus purs.
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