Tu te surprends souvent à être attirée par le même type d’homme.
Peut-être des hommes plus âgés, au charisme paternaliste, qui semblent savoir ce qui est bon pour toi.
Ou au contraire, des hommes fragiles, immatures, que tu sens devoir prendre en charge comme un enfant.
Cette répétition n’est pas un hasard !
Ce que tu cherches chez ces hommes, ce n’est pas tant un partenaire d’égal à égal qu’une figure paternelle qui viendrait enfin combler ce vide laissé par ton enfance.
Prends le cas de Sarah, 32 ans, qui ne sort qu’avec des hommes d’au moins quinze ans son aîné.
« J’aime quand ils prennent les décisions, quand ils me conseillent », avoue-t-elle.
Jusqu’au jour où son dernier compagnon a refusé qu’elle accepte une promotion à l’étranger.
« C’est trop risqué pour toi », lui a-t-il dit.
Ce n’est qu’alors qu’elle a fait le lien : son père, très protecteur, avait toujours décidé de ce qui était bon pour elle, jusqu’à choisir ses études.
Elle ne cherchait pas un compagnon, mais la réplique exacte de cette relation père-fille qui l’avait tant marquée.
Le syndrome de la petite fille éternelle

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Quand ton père a été absent, émotionnellement ou physiquement, ton cerveau a enregistré une vérité douloureuse : tu n’étais pas assez importante pour qu’il reste.
Adulte, tu reproduis ce schéma en t’accrochant à des hommes qui, comme lui, te donnent juste assez d’attention pour que tu espères, mais jamais assez pour que tu te sentes vraiment en sécurité.
Observe les comportements qui ne trompent pas :
Tu excusais les absences de ton père (« Il travaillait beaucoup ») et tu excuses maintenant celles de ton partenaire (« Il est très occupé »).
Tu attendais que ton père remarque tes efforts pour être une bonne fille, et maintenant, tu fais tout pour être la « meilleure petite amie » en espérant que cela te vaudra son amour.
D’ailleurs, tu idéalisais ton père malgré ses manquements, et tu idéalises maintenant des hommes qui ne te traitent pas à ta juste valeur.
La répétition des schémas familiaux

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Le plus troublant, c’est que souvent, nous reproduisons non pas ce que nous avons connu de meilleur, mais ce que nous avons connu de plus familier.
Si ton père était colérique, tu risques de tolérer des accès de colère chez ton partenaire.
S’il était distant, tu trouveras normal qu’un homme ne te donne que des miettes d’attention.
Marie, 28 ans, a toujours été attirée par des hommes instables.
« Je pensais que c’était juste mon ‘type' », explique-t-elle.
Jusqu’à ce qu’elle réalise que son père, bipolaire non diagnostiqué, alternait entre des phases d’euphorie où il était le père le plus attentionné du monde et des phases dépressives où il disparaissait pendant des semaines.
Pour Marie, l’amour était forcément chaotique, imprévisible.
La stabilité lui semblait même suspecte : « s’il n’y a pas de drame, c’est qu’il ne m’aime pas vraiment », avouait-elle.
Les masques de l’amour paternel : comment tu reproduis sans t’en rendre compte

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Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais tes choix amoureux sont souvent des tentatives déguisées de réécrire ton histoire avec ton père.
Prenons l’exemple de Laura, 29 ans, qui ne supportait pas les hommes trop attentionnés.
« Ça me met mal à l’aise », disait-elle.
En thérapie, elle a réalisé que son père, hyper présent physiquement, mais émotionnellement absent, l’avait conditionnée à associer l’amour à la distance.
Résultat ? Elle fuyait les hommes disponibles et tombait systématiquement amoureuse de ceux qui la maintenaient à distance, reproduisant ainsi la dynamique familiale qui lui était familière.
Ces mécanismes se manifestent de plusieurs façons :
Le syndrome du sauveur : tu t’engages dans des relations où tu dois « gagner » l’amour (comme tu essayais de gagner celui de ton père).
Exemple : Alexandra passait ses week-ends à aider son compagnon à « sortir de sa dépression », reproduisant son rôle d’enfant qui devait remonter le moral de son père divorcé.
L’attirance pour l’interdit : comme le père strict qui fixait des règles, tu es attirée par des hommes contrôlants.
Sophie s’est surprise à trouver « séduisant » que son copain vérifie son téléphone jusqu’à ce qu’elle fasse le lien avec son père policier qui surveillait tous ses faits et gestes.
La peur des hommes « trop bien » : les partenaires stables et disponibles te semblent « ennuyeux », car ils ne réactivent pas le schéma de la quête affective de ton enfance.
Le piège de la loyauté invisible : pourquoi tu restes fidèle à ton père en sabotant ton bonheur

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Il existe une loyauté invisible qui te pousse à rester fidèle aux schémas de ton père, même quand ils te font souffrir.
C’est ce qu’a découvert Jeanne, 35 ans, quand elle a réalisé qu’elle sabotait systématiquement ses relations dès qu’elles devenaient sérieuses.
« Je croyais avoir peur de l’engagement, mais en réalité, je restais fidèle à mon père qui avait quitté ma mère », explique-t-elle.
En maintenant des relations superficielles, elle reproduisait inconsciemment l’abandon paternel.
Cette loyauté se manifeste par :
La reproduction des schémas douloureux : comme si, en vivant la même chose que ton père (infidélité, abandon, etc.), tu maintenais un lien avec lui.
Exemple : Élodie tolérait les infidélités de son compagnon comme sa mère avait toléré celles de son père.
La peur de faire mieux : avoir une relation plus épanouissante que celle de tes parents peut créer un sentiment de culpabilité.
« Si je suis heureuse en couple, je trahis ma mère qui ne l’a pas été », pensait inconsciemment Camille.
L’auto-sabotage : tu quittes avant d’être quittée ou tu provoques des conflits quand tout va bien pour rester dans la familiarité de la douleur plutôt que d’affronter l’inconnu du bonheur.
La prise de conscience vient quand tu réalises que tu as le droit :
- D’avoir une relation différente de celle de tes parents
- D’être heureuse même si ton père ne l’a pas été
- De rompre cette loyauté invisible qui te maintient dans la souffrance
Le piège de la réparation imaginaire

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Il y a cette croyance enfouie au plus profond de toi : si tu arrives à te faire aimer par un homme qui ressemble à ton père, mais qui, cette fois, te choisira pleinement, alors tu guériras enfin cette blessure d’abandon.
C’est une illusion puissante, mais destructrice.
Prenons l’exemple d’Emma, dont le père l’a quittée quand elle avait cinq ans.
Adulte, elle s’est mise en couple avec un homme marié qui promettait toujours de quitter sa femme, mais ne l’a jamais fait.
« Je pensais que si j’étais assez patiente, assez compréhensive, il finirait par me choisir », raconte-t-elle.
Ce n’est qu’en thérapie qu’elle a fait le lien : en reproduisant le scénario de l’abandon, elle espérait secrètement obtenir cette fois une fin différente.
Comme si, en étant enfin choisie, elle réparait cette petite fille abandonnée en elle.
Comment reconnaître que tu cherches un père, pas un partenaire

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Plusieurs signes ne trompent pas :
- Tu te sens « spéciale » quand il prend soin de toi de manière paternaliste (te conseille sur ta carrière, s’occupe des réparations dans ton appartement), mais tu ignores ton malaise quand il décide pour toi.
- Tu tolères des comportements que tu n’accepterais pas d’un égal, simplement parce qu’ils évoquent des dynamiques familiales (« Mon père aussi était comme ça »).
- Tu as plus de compassion pour ses défauts que de respect pour tes propres besoins.
L’idée de rompre te terrifie moins par peur de le perdre lui que par peur de retrouver ce vide que ton père a laissé.
La voie vers la guérison

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La première étape est la plus douloureuse : accepter que ton père ne pourra jamais te donner rétroactivement l’amour que tu as manqué.
Aucun homme, aussi semblable à lui soit-il, ne pourra réparer cette blessure.
C’est un travail que toi seule peux faire.
Commence par ces questions :
- Quel genre de relation avais-tu avec ton père dans ton enfance ?
- Comment cette relation influence-t-elle tes choix amoureux aujourd’hui ?
- Si tu étais ton propre père, que dirais-tu à la petite fille en toi qui a tant besoin d’amour ?
Conclusion

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Un jour, tu rencontreras un homme et tu réaliseras avec surprise que tu ne cherches pas en lui un sauveur, ni un père de substitution.
Tu n’auras pas besoin qu’il comble tes manques, parce que tu auras appris à les combler toi-même.
Cet amour-là sera différent : moins intense peut-être que le tourbillon émotionnel auquel tu t’étais habituée, mais plus profond, plus paisible, plus vrai.
En attendant ce jour, souviens-toi : tu n’as pas besoin de reproduire les schémas de ton enfance pour être aimée.
L’amour véritable ne demande pas que tu deviennes petite fille à nouveau.
Il te veut femme, entière, libre. Et la première personne qui doit t’aimer ainsi, c’est toi-même.
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