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Plus tu pardonnes, plus il recommencera : ce n’est pas de l’amour, c’est du contrôle

Plus tu pardonnes, plus il recommencera : ce n’est pas de l’amour, c’est du contrôle

Tu t’es réveillée ce matin avec cette boule au ventre familière.

Encore une fois. Il a franchi la ligne rouge que vous aviez pourtant discutée.

Il a menti, encore. Cet homme t’a rabaissée, encore. Il a minimisé tes sentiments, encore.

Et pourtant… quand il t’a regardée avec ces yeux suppliants, quand il a murmuré « je ne le ferai plus », ton cœur a tremblé.

Alors, tu as pardonné. Encore.

Je ne suis pas là pour te juger. Je suis là pour te dire une vérité que personne ne t’a peut-être jamais dite : ton pardon, quand il est donné sans conditions, ne le fait pas changer.

Il l’encourage à recommencer !

Prends un instant et souviens-toi :

  • La première fois qu’il a crié, tu as pardonné parce qu’il « avait eu une journée difficile »
  • La première fois qu’il a flirté avec une autre, tu as accepté ses excuses parce qu’il « n’avait pas réalisé »
  • Lorsqu’il a brisé une promesse importante et que tu as compris parce que « la vie est compliquée »

Aujourd’hui, regarde où vous en êtes. Les comportements que tu as pardonnés se sont-ils arrêtés ?

Ou se sont-ils simplement aggravés, devenant plus fréquents, plus violents, plus humiliants ?

Ce n’est pas un hasard. C’est un schéma bien documenté en psychologie relationnelle.

Et maintenant, nous allons décortiquer ensemble pourquoi et surtout comment briser ce cycle avant qu’il ne te brise toi.

Partie 1 : la science derrière le pardon toxique 

Imagine que tu enseignes à un chien un nouveau tour.

Si tu le récompenses à chaque fois, il apprendra vite.

Si tu ne le récompenses jamais, il abandonnera.

Mais si tu le récompenses de manière aléatoire, il deviendra obsédé, répétant le comportement sans cesse dans l’espoir d’une récompense.

Ton partenaire fonctionne exactement de la même manière.

Quand tu pardonnes de manière imprévisible (parfois après une simple excuse, parfois après des jours de supplications), tu crées chez lui une dépendance comportementale.

Son cerveau apprend que s’il insiste assez, s’il trouve la bonne combinaison de mots, de larmes ou de promesses, il obtiendra ton pardon.

L’étude de cas de Laura

Laura, 32 ans, a pardonné à son conjoint six infidélités en trois ans.

« À chaque fois, c’était différent », m’a-t-elle expliqué.

Une fois, il a pleuré pendant des heures. Une autre fois, il m’a acheté des bijoux. Puis, il a juré sur la tombe de sa mère. J’ai cru à chaque fois que cette fois serait la dernière.

Ce que Laura n’a pas compris, c’est que la variété des « réparations » rendait le pardon encore plus dépendant.

Son conjoint apprenait ainsi différentes manières de franchir ses limites, tout en sachant qu’au final, il serait pardonné.

L’illusion du changement

Le Dr. Steven Stosny, spécialiste des relations toxiques, explique :

Lorsqu’un partenaire pardonne systématiquement, l’autre n’apprend pas à changer son comportement. Il apprend simplement à mieux simuler le remords.

Prends un instant pour répondre sincèrement :

  • Combien de fois t’a-t-il dit « je vais changer » ?
  • Combien de fois as-tu vu un changement durable ?
  • Ses « changements » n’ont-ils pas seulement duré le temps que ta colère s’estompe ?

Partie 2 : les 5 niveaux de l’escalade du contrôle 

Niveau 1 : les petites transgressions test

Il arrive en retard sans prévenir. Il « oublie » vos anniversaires.

De plus, il fait des remarques désobligeantes sous couvert d’humour.

Ces petits actes apparemment anodins ont un but : tester jusqu’où il peut aller avant que tu ne réagisses.

Niveau 2 : la culpabilisation inversée

Quand tu exprimes ta blessure, la conversation tourne soudain à tes défauts.

« Je n’aurais pas crié si tu ne m’avais pas énervé. » « Je ne t’aurais pas menti si tu n’étais pas si susceptible. »

C’est le début du conditionnement : tu apprends à associer l’expression de tes besoins à de la culpabilité.

Niveau 3 : les promesses spectaculaires

Après une grosse transgression, il passe à l’action : fleurs, restaurants chics, déclarations grandioses.

Ces gestes ne visent pas à réparer, mais à créer dans ton esprit une association entre sa mauvaise conduite et une récompense émotionnelle intense.

Niveau 4 : l’isolement progressif

« Tes amies ne nous comprennent pas. » « Ta famille est toujours contre moi. »

Peu à peu, il sape ton réseau de soutien, rendant plus difficile toute remise en question de la relation.

Niveau 5 : la normalisation de l’inacceptable

Quand les cris deviennent « juste son caractère », quand les mensonges sont « pas si graves », quand l’infidélité est « une erreur qu’il ne recommencera plus », c’est que ton seuil de tolérance a été complètement déréglé.

Partie 3 : comment briser le cycle 

Étape 1 : le journal des transgressions

Prends un cahier. Note chaque incident, avec date et détails.

Pas pour le confronter, mais pour briser le brouillard de ta mémoire.

Tu découvriras probablement que :

  • Les incidents sont plus fréquents que tu ne le pensais
  • Leur gravité augmente avec le temps
  • Les périodes de « changement » correspondent exactement aux moments où tu as menacé de partir

Étape 2 : le test des trois questions

Avant de pardonner, demande-toi :

  • Si ma meilleure amie vivait cela, lui conseillerais-je de pardonner ?
  • Est-ce que j’accepterais que ma fille subisse cela ?
  • Est-ce que je traiterais quelqu’un que j’aime de cette manière ?

Étape 3 : les conséquences non négociables

Choisis UNE transgression précise (mensonges, cris, infidélité).

Dis-lui clairement : « Si cela se reproduit, je pars. » Puis tiens-toi à cette décision.

Pas de deuxième avertissement, pas de troisième chance.

L’histoire de Claire

Claire a donné à son mari un ultimatum après la troisième infidélité : « Un seul message ambigu à une autre femme et je quitte la maison. »

Six mois plus tard, elle a trouvé des textos douteux. Elle est partie le jour même.

« C’était atroce », m’a-t-elle dit.

Mais un an plus tard, il n’avait toujours pas admis sa tromperie. Si j’étais restée, j’aurais juste subi une quatrième humiliation.

Partie 4 : les manipulations émotionnelles les plus courantes

Avant de pouvoir se libérer, il faut reconnaître les chaînes qui nous retiennent.

Dans cette partie, nous allons décortiquer les tactiques sournoises qu’utilisent les partenaires contrôlants pour maintenir leur emprise.

Ces méthodes ne sont pas toujours flagrantes, souvent, elles se cachent sous des apparences d’amour ou de remords.

Mais une fois que tu apprendras à les identifier, tu ne pourras plus jamais les ignorer.

Voici les manipulations les plus courantes, celles qui t’ont peut-être fait douter de ta propre réalité pendant trop longtemps…

1. Le gaslighting : quand il fait douter de ta réalité

« Je n’ai jamais dit ça. » « Tu exagères tout le temps. » « Tu es trop sensible. »

Ces phrases ne sont pas anodines !

C’est une technique de manipulation qui s’appelle le gaslighting, destinée à te faire douter de ta propre perception.

Exemple concret :

Sophie a surpris son mari en train d’envoyer des messages intimes à une collègue.

Sa réponse ? « Tu interprètes mal, c’était juste professionnel. Tu es parano. »

Résultat : Sophie a passé des semaines à se demander si elle avait vraiment vu ce qu’elle avait vu.

2. Le love bombing après une crise

Après une grosse dispute ou une trahison, il devient soudain l’homme le plus attentionné du monde : cadeaux, mots doux, attentions constantes.

Ce n’est pas un remords sincère, c’est une stratégie pour te faire oublier sa mauvaise conduite.

Donnée scientifique :

Une étude de l’Université de Californie montre que 78 % des manipulateurs alternent entre mauvais traitements et phases d’hyper-attention pour créer un lien traumatique.

3. Le triangulation

Il parle soudain d’une ex « qui le comprend mieux », ou d’une amie « plus cool ».

Ce jeu de comparaison est calculé pour te mettre en insécurité et t’inciter à « mieux faire » pour le garder.

Comment Reconnaître ces Manipulations ?

  • La confusion règne après vos conversations
  • Tu t’excuses fréquemment pour des choses que tu n’as pas faites
  • Tu as l’impression de « devenir folle »

Partie 5 : reconstruire ton estime de toi 

Après des mois ou des années dans une relation toxique, quelque chose d’essentiel s’est érodé : ta confiance en toi.

Pas étonnant, quand on nous fait croire que nos limites sont exagérées, nos émotions disproportionnées, nos besoins trop exigeants, on finit par perdre contact avec notre propre valeur.

Cette partie est peut-être la plus importante de toutes, car elle ne parle pas de lui, mais de TOI.

De comment retrouver cette voix intérieure que tu as appris à étouffer.

De comment reconstruire, brique par brique, la femme forte que tu étais avant qu’on te fasse croire que tu devais être moins pour être aimée.

Commençons par le fondement : redéfinir ce que tu mérites vraiment…

1. La liste des valeurs non négociables

Prends une feuille et écris :

  • 5 comportements que tu n’accepteras plus jamais
  • 5 qualités qu’un partenaire DOIT avoir
  • 5 façons dont tu veux te sentir dans une relation

Exemple de Marie, 29 ans :

J’ai réalisé que ‘ne pas crier’ devait être dans ma liste de base. Ça montre à quel point mon seuil de tolérance avait été déformé.

2. Le journal des petites victoires

Chaque jour, note :

  • Une fois où tu as respecté tes limites
  • Un compliment que tu t’es fait à toi-même
  • Un moment où tu as choisi tes besoins avant les siens

3. Le cercle de soutien

Reprends contact avec :

  • L’amie à qui tu n’oses plus parler parce qu’elle « n’aime pas ton conjoint »
  • Le membre de famille que tu évites pour ne pas entendre la vérité
  • Le groupe de soutien pour femmes en relation toxique

Exercice puissant :

Appelle une de ces personnes aujourd’hui et dis simplement : « J’ai besoin de reparler à toi. Est-ce que tu as 10 minutes ? »

Pourquoi ces étapes sont-elles cruciales ?

Après des mois ou des années de relation contrôlante, ton cerveau a été reprogrammé à :

  • Minimiser tes blessures
  • Maximiser ses miettes d’affection
  • Douter de ton propre jugement

Ces exercices ne sont pas faits « juste » pour te sentir mieux.

Ils ont pour but de te reconnecter avec la femme forte que tu étais avant lui – celle qui savait qu’elle méritait mieux.

Conclusion

Le véritable pardon n’est pas l’absence de conséquences !

C’est exactement le contraire. Pardonner, vraiment, c’est :

  • Reconnaître la gravité de ce qui a été fait
  • Imposer des limites claires
  • Laisser à l’autre la responsabilité de sa réparation

Toi qui lis ces lignes, je ne te demanderai pas de le quitter tout de suite.

Je te demande juste une chose : la prochaine fois qu’il franchira la ligne, au lieu de chercher comment le pardonner, demande-toi :

Qu’est-ce que je ressentirais si je n’avais PAS à pardonner cela ?

Cette réponse, c’est ton futur qui t’appelle.

Un futur où tu n’as plus à compter les fois où on te blesse.

Un futur où le mot « encore » n’est plus associé à la douleur.

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Pourquoi mettre un terme à une relation peut être la meilleure chose pour vous

Il s’est avéré que le Prince charmant n’était en fait rien d’autre qu’une définition plutôt fidèle du psychopathe.
Voilà ce qui t’attend si tu restes dans une relation amoureuse avec un homme toxique!