Quand nous nous sommes mariés, tout semblait parfait. Je pensais que nous allions former une belle équipe, unie par l’amour et le respect.
Au début, c’était le cas ! Nous étions jeunes, enthousiastes et pleins de projets pour l’avenir. Quand les enfants sont arrivés, j’étais comblée, même si la maternité n’était pas toujours facile. Mais petit à petit, les choses ont changé. En effet, il a commencé à se désintéresser de la vie de famille.
Au lieu de partager les responsabilités, il s’éclipsait. Le travail était son excuse favorite ! Je passais mes journées à m’occuper des enfants, à gérer la maison, et à jongler avec mes propres activités, tandis que lui ne participait presque jamais. Et quand il était présent, c’était pour critiquer. Rien n’était jamais à son goût : la maison n’était pas assez propre, les enfants pas assez bien élevés, et moi… je n’étais jamais à la hauteur selon lui.
Je me souviens de nos disputes, de ses remarques acerbes qui me faisaient me remettre en question. « Tu es une mauvaise mère » disait-il souvent. Cela me brisait, surtout venant de lui, qui ne faisait presque rien pour aider.
Il me rabaissait, me faisait sentir incapable, tout en restant spectateur de notre vie familiale.
Au fond de moi, je savais que ce n’était pas vrai, mais ses mots faisaient mal.
Puis, est venue la séparation ! Ce n’était pas une décision facile, mais je ne pouvais plus supporter de vivre dans cette tension constante. Je savais qu’il valait mieux que nous nous séparions, pour le bien des enfants et pour ma propre santé mentale.
Après la séparation, il s’est encore plus éloigné. Il ne voyait les enfants qu’un week-end tous les deux mois. Cela me paraissait ridicule, surtout quand il osait encore me juger sur ma façon de les élever. C’était toujours la même rengaine : il critiquait, il insultait, mais il ne faisait rien de concret pour être un père présent.
Je me souviens d’un jour en particulier. Nous avions eu une énième dispute par téléphone, et c’est là que j’ai craqué : « Pour qui te prends-tu pour me dire que je suis une mauvaise mère, alors que tu ne fais rien ! » Ces mots sont sortis tout seuls, après des mois, voire des années, de frustration accumulée.
Il était facile pour lui de rester à l’écart, de faire ses remarques à distance, sans jamais se soucier des sacrifices que je faisais au quotidien pour nos enfants.
Après cette dispute, il est devenu encore plus distant. Il a cessé de m’appeler aussi souvent, et les rares fois où il voyait les enfants, il restait froid et détaché. Il n’avait plus aucun droit de me juger, je le savais. J’avais appris à m’occuper seule de nos enfants, à leur offrir tout l’amour et le soutien dont ils avaient besoin.
Je ne cherchais plus son approbation, et je me suis finalement libérée de son emprise émotionnelle.
Aujourd’hui, je me sens plus forte ! J’ai réalisé que ses critiques n’étaient qu’une façon de masquer ses propres insécurités et son incapacité à être le père qu’il aurait dû être. Il a peut-être réussi à m’atteindre autrefois, mais il ne le peut plus. Je suis fière de ce que je fais pour mes enfants, et c’est tout ce qui compte.
Pourquoi les papas absents se permettent-ils ce genre de comportement ?
Les papas absents qui se permettent de critiquer ou de juger la mère de leurs enfants malgré leur propre manque d’implication le font par mécanisme de défense, des sentiments de culpabilité, et des dynamiques de pouvoir.
Tout d’abord, ces hommes ressentent une profonde culpabilité et un sentiment d’inadéquation en raison de leur absence. Plutôt que de reconnaître ces sentiments et d’assumer leur responsabilité, ils les projettent sur la mère.
Ainsi, en critiquant et en rabaissant la mère, ils tentent de détourner l’attention de leur propre manque d’engagement. C’est une manière de minimiser leur propre culpabilité en mettant l’accent sur ce qu’ils perçoivent comme les défauts de l’autre parent.
Ensuite, la critique peut être une tentative de maintenir un certain contrôle ou une influence dans la dynamique familiale, malgré leur absence. En émettant des jugements ou des critiques, ces pères cherchent à affirmer leur autorité, même à distance.
Cela peut aussi être un moyen de se réassurer de leur propre importance dans la vie de leurs enfants, en imposant leur opinion, même si elle n’est ni justifiée ni constructive.
Il y a aussi une dimension d’égo et de fierté masculine. Admettre qu’ils ont failli en tant que père est trop difficile à supporter. Plutôt que de confronter cette réalité, ils préfèrent maintenir une façade de supériorité en critiquant celle qui s’occupe réellement des enfants. Cette attitude est souvent le reflet de leur propre insécurité et de leur incapacité à accepter leurs manquements.
Enfin, pour certains, critiquer la mère des enfants est une façon de justifier leur propre absence. En dénigrant ses compétences parentales, ils se convainquent eux-mêmes (et essayer de convaincre les autres) que leur manque d’implication est en partie dû à ce qu’ils perçoivent comme des défauts de la mère, plutôt que de prendre la responsabilité de leur éloignement.
Comment gérer ce type de papa ?
Gérer un homme qui critique et juge malgré son absence nécessite une approche à la fois stratégique et émotionnellement intelligente. Cela implique de protéger votre propre bien-être tout en minimisant l’impact de son comportement sur vous et vos enfants.
Il est donc essentiel de rester ferme dans vos positions. Lorsque cet homme critique ou fait des remarques injustes, évitez de vous laisser emporter par l’émotion ou de réagir de manière impulsive. Répondez avec calme et assurance, en affirmant votre rôle en tant que parent principal.
Vous pourriez dire quelque chose comme : « Je fais de mon mieux pour nos enfants et je me concentre sur leur bien-être. Si tu as des préoccupations, tu peux les exprimer de manière constructive, mais cela ne change pas mon engagement envers eux. »
Fixer des limites claires est tout aussi crucial ! Si ses critiques deviennent trop fréquentes ou blessantes, il est important de lui faire comprendre que vous ne tolérerez pas ce genre de comportement. Vous pouvez mettre en place des règles pour vos communications, comme limiter les conversations à ce qui concerne les enfants et refuser de discuter de sujets personnels ou de recevoir des insultes.
Par exemple : « Je suis prête à discuter des enfants, mais je ne participerai pas à des discussions qui tournent au manque de respect. »
N’oubliez pas non plus que la documentation peut être une protection en cas de besoin.
Si les critiques ou les comportements de cet homme deviennent trop accablants ou nuisibles, il peut être utile de documenter ces interactions. Garder une trace des messages, des courriels, ou des conversations peut servir de preuve si jamais vous devez prendre des mesures légales pour protéger vous-même ou vos enfants.
D’ailleurs, protéger votre espace émotionnel est également essentiel. Ne laissez pas ses remarques vous atteindre au point de remettre en question votre rôle ou vos compétences en tant que parent. Entourez-vous d’un réseau de soutien (amis, famille, ou même un thérapeute) qui peut vous aider à rester centrée et à maintenir une perspective saine.
Enfin, si possible, essayez de réduire les interactions avec lui à ce qui est strictement nécessaire pour le bien-être des enfants. Limitez les discussions à des sujets concrets et objectifs, comme les arrangements pour les visites, l’éducation et la santé des enfants. Moins vous entrez dans des discussions émotionnellement chargées, moins il aura l’occasion de vous critiquer.
Si la situation devient trop tendue ou insoutenable, n’hésitez pas à consulter un professionnel du droit ou un médiateur familial. Ils peuvent vous aider à naviguer dans ces interactions de manière plus sécurisée et constructive.
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