Qu’est-ce qui fait d’une maman une maman ?
Est-ce le simple fait de vous avoir donné naissance ?
Est-ce l’amour et la sécurité qu’elle vous offre ?
Voilà quatorze ans que j’ai vu ma mère pour la dernière fois. Après un repas copieux, je me suis levée, je lui ai dit au revoir et elle m’a serré dans ses bras.
De mon côté, je suis restée figée, le simple fait qu’elle me touche me dégoûtait et je me sentais vraiment mal à l’aise. Mes bras sont restés paralysés le long de mon corps et mes doigts agrippaient mes jambes comme pour appeler au secours.
Je n’avais qu’une envie : m’enfuir au plus vite et mettre beaucoup de distance physique entre ma mère et moi. En effet, je ne pouvais plus supporter de voir son visage, de sentir son parfum ou d’entendre le son de sa voix.
Ainsi, dès que j’ai senti que son emprise se relâchait, je me suis retournée, j’ai claqué la porte et je me suis enfuie ! Vite et loin…
Quand j’ai parlé pour la première fois de ma décision de ne pas être en contact avec ma mère, mes proches ont eu une réaction choquée. Ils ne comprenaient pas ce choix radical et ils essaient de me rappeler à l’ordre avec des phrases comme : “Mais, c’est ta maman, tu dois lui pardonner !”.
Le fait de m’avoir mis au monde ne fait pas de cette femme ma maman.
Elle a choisi de m’avoir alors que je n’ai pas choisi de naître. Accoucher ne fait pas de vous une maman !
Je comprends cela très clairement aujourd’hui parce que je suis moi-même maman. Être enceinte et accoucher n’est qu’une infime partie de ce que devrait être la maternité. Cela ne vous donne aucun droit sur le titre tant convoité de maman !
Ce qui fait de vous une maman, c’est d’être altruiste. Il s’agit d’admettre que vous ne pouvez pas être parfaite, mais de faire de votre mieux pour répondre à tous les besoins de vos enfants.
Il s’agit d’être la meilleure version possible de vous-même afin que votre enfant vous considère comme son protecteur et son modèle, la personne vers laquelle il peut toujours se tourner.
Ma mère était-elle cette personne pour moi ? Non !
Je ne peux pas vous dire avec certitude quand son comportement toxique a commencé. J’imagine qu’il a toujours été là et qu’à ma naissance, elle a transféré sa manipulation et son contrôle sur moi. Bien entendu, pendant les premières années, j’étais bien trop jeune pour m’en rendre compte.
Ainsi, je ne me souviens pas de ces premiers moments et de nos premiers conflits. Par contre, je me souviens parfaitement des problèmes que nous avons eus après mes dix ans. Ils restent encore aujourd’hui gravés dans ma mémoire !
Je veux mettre les choses au clair : mes besoins fondamentaux étaient satisfaits.
Ainsi, je n’avais pas faim, j’avais un toit au-dessus de ma tête et je portais des vêtements. Et comme vous pouvez le voir, je suis encore en vie aujourd’hui !
Pour beaucoup de gens, cela représente déjà beaucoup et ils me disent que je devrais me considérer reconnaissante pour tout ce que ma mère a fait pour moi. Pourtant, rappelons-nous que c’est le travail principal et obligatoire d’un parent.
Tous mes autres besoins ont été négligés ! Par exemple, ma maman s’achetait toujours les meilleurs produits, alors qu’elle m’achetait tout au rabais ou en seconde main. Elle cachait toujours les bonbons, les chocolats ou tout ce qui pouvait me plaire dans sa chambre.
En effet, elle ne voulait surtout pas que je mange quelque chose dont j’ai envie ! La plupart du temps, je devais préparer mes propres petits-déjeuners et dîners. Généralement, il s’agissait de céréales ou de pâtes au beurre.
Le midi, je mangeais à la cantine, donc elle n’avait même pas à se préoccuper de cela. Je me sentais constamment frustrée, mais je ne pouvais rien changer à ma situation. J’étais une enfant et je devais m’accommoder.
Si cela avait été le seul problème, j’aurais pu pardonner à ma mère et je n’aurais eu aucune raison de couper le contact. Mais le pire est à venir, croyez-moi !
Le problème était que notre relation était vouée à l’échec dès le début parce qu’elle n’aimait pas les femmes.
J’avais toujours l’impression qu’elle était jalouse de moi, alors sa seule façon de se sentir mieux était de me rabaisser.
Elle faisait des commentaires désobligeants et regardait mon corps en disant : “Seules les femmes enceintes ont des vergetures”. Bien entendu, j’ai vite développé des complexes et je me sentais mal dans ma peau.
J’ai fini par me convaincre que j’étais laide et grosse. Maintenant, avec le recul, je comprends bien que je ne l’étais pas. Mais mon esprit d’enfant ne pouvait pas saisir autrement ses commentaires négatifs.
Certains des pires commentaires qu’elle a faits concernaient ses amis. Je m’asseyais là, tranquillement, pendant qu’elle disait à leurs parents qu’elle m’échangerait volontiers contre leur enfant.
Nous ne nous entendons tout simplement pas ; nos personnalités s’affrontent !
Je me disais : à qui la faute ? Je suis juste une enfant. Une enfant qui essaie tellement d’être douce, aimée et respectée. Mais tout ce que j’ai eu, c’est de la honte.
Et cela ne s’est pas limité à la violence émotionnelle et verbale. Si elle pensait que je me conduisais mal ou que je ne faisais pas exactement ce que j’étais censée faire, cela pouvait devenir physique.
Je me souviens encore à quel point j’ai été choquée lorsqu’elle m’a giflé un jour. J’étais blessée, en colère et effrayée. Je voulais tellement me défendre et riposter, mais cela ne servait à rien, car elle était bien plus forte que moi. De toute façon, je n’étais qu’une enfant !
Après ce genre d’attaque, je courais toujours pour m’enfermer dans ma chambre.
Là-bas, je jetais tout ce qui me passait sous la main contre le mur. Bien évidemment, j’avais extrêmement peur d’être punie pour cela.
Mais j’avais besoin de laisser sortir ma colère : je détestais ma mère d’une passion profonde. Elle avait tout le pouvoir sur moi et je me sentais minuscule. Personne d’autre dans ma vie ne m’a fait ressentir cela !
Une fois, nous étions à un mariage et elle voulait que je danse avec elle. Je lui ai dit non, je ne voulais pas danser. J’ai toujours été timide et calme, alors l’idée de danser devant autant de gens me mettait mal à l’aise.
Mais elle ne m’a pas laissé le choix. Elle a agrippé fermement mon poignet et a crié à mon oreille. « Sur la piste tout de suite ! ». Bien sûr, j’ai obéi.
Je ne voulais pas, mais je détestais l’idée qu’elle puisse faire un scandale devant tout le monde. Ou pire, qu’elle me donne une gifle en public. J’ai survécu à la danse et au reste de la nuit, mais à partir de ce moment-là, mon ressentiment envers elle a grandi.
À cette époque, j’ai enfin eu la chance de me libérer d’elle pour de bon !
Mon père est décédé quand j’étais petite, ma mère a donc été célibataire presque toute la vie. Bien sûr, elle a eu quelques copains, mais rien de suffisamment sérieux. Mais un jour, elle a rencontré un homme en ligne.
Sur un site de rencontres, elle est entrée en contact avec un parfait inconnu et un jour, sans me le présenter, sans me dire qu’il existait, elle a simplement annoncé qu’il venait vivre avec nous. J’ai commencé à paniquer, car je savais que je ne pouvais pas rester dans une maison avec un homme que je ne connaissais pas.
Ma mère avait atteint un nouveau plus bas ; elle avait complètement ignoré ma sécurité.
J’ai demandé à ma grand-mère et à mon grand-père si je pouvais emménager avec eux et ils ont immédiatement accepté. Alors, je suis partie !
Le jour où je lui ai annoncé que je déménageais, elle n’a rien dit. Elle semblait même heureuse. Nous avons mangé ensemble alors que nous ne l’avions pas fait depuis des années.
En fait, je n’avais pas prévu de lui dire au revoir, mais elle m’a surprise en train de faire mes valises. Puis, quand j’ai claqué la porte, je ne me suis jamais retournée. Mes grands-parents ont été compréhensifs et ne m’ont pas forcée à lui parler.
Après tout, ils sont intelligents et empathiques : ils savent parfaitement ce que j’ai subi avec ma mère. Pendant des années, elle a essayé de reprendre contact.
Ainsi, elle m’a envoyé des lettres et elle a cherché à m’appeler. Puis, elle a commencé à s’excuser, avant de rapidement retourner le blâme sur moi et endosser le rôle de la victime.
J’ai donc décidé d’ignorer toutes ses tentatives. Finalement, après avoir été insultée encore et encore, je l’ai bloquée sur tout parce que je savais qu’elle ne changerait jamais.
Ma mère est ce qu’elle a toujours été : une narcissique !
Cette femme ne se soucie pas de moi, tout ce qui compte pour elle, c’est son bien-être. Elle a essayé de rétablir le contact pour prouver à son compagnon qu’elle n’est pas une mauvaise mère, mais que je suis une fille ingrate.
Même si elle croit toujours qu’elle n’a rien fait de mal et que c’est moi qui ai fait tous les mauvais choix, je connais la vérité : j’étais une enfant, alors qu’elle était la mère.
Depuis que je n’ai plus de contact avec ma mère, je me sens libre. Je n’ai plus l’impression de devoir faire mes preuves auprès de qui que ce soit. Je n’ai pas l’impression de devoir me cacher. Et surtout, je peux vivre ma vie comme je l’entends !
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